Afin de combattre l’évasion fiscale, cheval de bataille de tout nouveau gouvernement italien, le premier ministre Giuseppe Conte veut récompenser les utilisateurs de carte de crédit.
Récompenser les utilisateurs de carte de crédit plutôt que de s’attaquer à ceux qui abusent des paiements en liquide. Contre l’évasion fiscale, le gouvernement italien entend agir radicalement pour limiter la circulation de l’argent liquide et déclarer la guerre aux paiements au noir. L’évasion fiscale coûte plus de 100 milliards d’euros chaque année à l’Etat, selon le Trésor italien.
Les autorités ont ainsi exploré plusieurs pistes dans le cadre de la proposition de budget 2020 qui vient d’être approuvée par le gouvernement.
La mesure-clé : un système de récompense qui vise à « encourager l’utilisation de l’argent électronique plutôt que liquide », explique le Premier ministre Giuseppe Conte. Entre 2% à 4% de la valeur des achats effectués par carte pourraient être remboursés.
Le gouvernement évalue également la mise en place d’une loterie sur les reçus d’impôt. L’objectif demeure identique : pousser les consommateurs à effectuer leurs achats d’une manière vérifiable.
Les techniciens tablent sur la récupération dès la première année d’entre 5 à 10 milliards d’euros, mentionne les médias italiens.
« Un pacte avec les citoyens » pour baisser les impôts
Sur Twitter, le Premier ministre a demandé aux « citoyens honnêtes de relever ce défi », avec à la clé de ce « pacte », une baisse des impôts.
Inciter les Italiens à utiliser davantage la carte de crédit permettrait en effet d’améliorer la traçabilité des paiements dans un pays où le mode de consommation fait encore prévaloir l’argent liquide. Selon la Banque d’Italie, en 2017, les Italiens n’ont payé que 55,9 fois par carte électronique, soit 4% des transactions, contre 117,4 fois en moyenne dans la zone euro. La France fait elle figure de bonne élève avec 180 paiements par carte de crédit par habitant en moyenne.
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