L’Italie a accumulé des retards irrattrapables dans ses projets composant son Plan de relance. Alors que l’Union européenne gèle le versement de la 3e tranche, le gouvernement cherche des solutions pour éviter la faillite de son PNRR.
L’Italie risque-t-elle de voir partir en fumer une partie des 191,5 milliards d’euros concédés par l’Union européenne avec le Plan de relance et de résilience ? L’occasion est pourtant unique, comme son nom l’indique, pour relancer le pays après le Covid.
Le gouvernement italien a admis son retard dans la mise en œuvre de son Plan de relance et de résilience (PNRR), dû à plusieurs obstacles tels que les traditionnelles lenteurs bureaucratiques, le manque d’infrastructures et l’absence de personnel qualifié au sein des administrations. L’Italie a des objectifs à atteindre et des comptes à rendre à Bruxelles, conditionnant le versement de chaque tranche l’Union européenne. Or, sur les 55 objectifs fixés pour le second semestre 2022, la Commission européenne a soulevé quelques perplexités, gelant ainsi la troisième tranche de 19 milliards d’euros.
En cause par exemple, des réformes trop lentes (de la justice et de la concurrence) qui bloquent les 27 objectifs du premier semestre 2023, pour une valeur de 16 milliards, précise le quotidien le Corriere della sera.
Le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni se veut toutefois rassurant, en précisant qu’une « décision similaire a été prise pour 7 ou 8 autres pays » et en confirmant la flexibilité de Bruxelles « pour renégocier certaines parties du plan de relance » avec le gouvernement italien. Toutefois, la Commission européenne souhaite ces modifications d’ici la fin avril. Le gouvernement a donc moins d’un mois pour décider quels projets doivent être modifier voire retirés de son Piano nazionale di ripresa e resilienza (PNRR).
« Une course contre la montre », s’accorde la presse italienne pour parler du défi auquel est exposé le gouvernement.
La stratégie annoncée consiste tout d’abord d’isoler les projets irréalisables à l’horizon 2026, les retirer du Pnrr et les inscrire à la place sur la liste de ceux bénéficiant des fonds structurels de l'UE sur la période 2021-2027. Par ailleurs, le gouvernement entend améliorer la structure organisationnelle de l’administration publique, simplifier le travail des administrations et les appels d'offres des chantiers.
A ce jour, l’Italie a reçu deux tranches de 21 milliards d’euros chacune, le 31 décembre 2021 et le 30 juin 2022. Or selon le dernier bilan de la Cour des comptes, les dépenses réalisées à ce jour représentent environ 6% des quelque 190 milliards prévus avant 2026. En l’état actuel, le PNRR compte un total de 172.000 projets à réaliser.
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