Milan entre dans le circuit des Cités Napoléoniennes, permettant au Palazzo Reale de faire partie d’un important réseau européen. A cette occasion, retour sur son histoire.
Milan a intégré la Fédération Européenne des Cités Napoléoniennes. Une nouveauté qui permet au Palazzo Reale de faire partie d’un réseau européen, aux côtés de villes telles que Paris, Rueil-Malmaison, Waterloo ou encore Plymouth.
Entre lieux de naissance et de mort, de grandes victoires et de défaites légendaires, plus de cinquante centres appartiennent à ce réseau créé il y a près de vingt ans, autour duquel s'est constitué l’itinéraire « Destination Napoléon » (avec certification du Conseil de l'Europe) européenne. Si ces villes partagent des perspectives de développement de leur patrimoine culturel de l'époque napoléonienne, elles reçoivent en retour un soutien dans la conservation et la restauration de ce patrimoine.
Découverte de Milan sous Napoléon jusqu’aux traces de son héritage
Au Palazzo, la Salle du Trône et les Appartements pourront à terme être visités au-delà des expositions temporaires accueillies dans ces salles.
En effet, depuis 2019, un grand projet vise la reconstruction historique de la salle du trône, que Napoléon Bonaparte avait fait construire spécialement pour son couronnement de roi d'Italie en 1805, et la restauration de la grande et précieuse pièce maîtresse de Giacomo Raffaelli, commandée au mosaïste romain pour le banquet en l'honneur de Napoléon à l'occasion de son couronnement, aujourd'hui exposée en permanence dans la Sala Quattro Colonne.
La restauration d'un des trônes napoléoniens du Palazzo Reale est en outre en cours depuis juillet.
L’influence de Napoléon sur le Palazzo Reale de Milan
En 1796, Napoléon Bonaparte, encore général, conquiert Milan et instaure la République Cisalpine. Le Palais Royal (Palazzo Reale) était à l'époque le Palais Royal Ducal des Autrichiens, mais avec l'annexion à la France, il prit le nom de Palais National et devint le siège des principaux organes directeurs de la nouvelle République, à commencer par le commandement militaire.
Lorsque les Austro-Russes reprirent le contrôle de la ville en 1799, le gouvernement français fut contraint de vendre aux enchères la plupart des meubles du palais, laissant le reste être pillé par la population.
En 1805, Milan devint la capitale du nouveau royaume italien qui comprend une partie du nord de l'Italie et s'étend jusqu'aux Marches. Le Palais (rebaptisé Royal) fut ressuscité et atteignant à cette époque son apogée de splendeur. Les dégâts causés par les guerres sont réparés, de nouveaux meubles somptueux sont achetés. Eugène de Beauharnais procède à l'agrandissement du Palais grâce à un projet confié à Luigi Canonica, qui ajoute tout le bloc de via Larga, actuellement occupé par la municipalité, où sont aménagés les nouvelles écuries, un manège et de nombreux bureaux. Depuis les écuries, connues sous le nom de "La Cavallerizza" et lieu de spectacles équestres, on pouvait accéder au théâtre de la cour (teatro della Cannobiana) via un pont sur la via Rastrelli. Andrea Appiani se voit confier la réalisation des fresques des salons de réception : une première intervention est inaugurée le 8 mai 1805 à l'occasion d'une visite officielle de Napoléon à Milan. L'activité d'Appiani au Palais se poursuit jusqu'en 1813 avec la création d'autres fresques dans la salle des Audiences Solennelles, dans celle de la Rotonde et de la Lanterne. Ce dernier cycle restera interrompu en raison de la mort subite du peintre milanais en 1813. La Salle de la Lanterne sera achevée après le retour des Autrichiens, avec des œuvres de Pelagio Palagi et du jeune Francesco Hayez. Avec la chute de Napoléon en 1814 et la restauration autrichienne, le Palais Royal devient le siège du nouveau vice-roi du royaume Lombardo-Vénétie.
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