

L’Autorité de régulation italienne a obligé la suspension du robot conversationnel ChatGPT dans le pays, accusé de ne pas respecter la réglementation européenne RGPD et ne pas vérifier l’âge des utilisateurs mineurs.
L’intelligence artificielle (IA) du robot conversationnel ChatGPT fait parler d’elle depuis son apparition en novembre dernier. Mais cette fois, au-delà de ses prouesses technologiques et ses limites, le robot est mis en cause pour non-respect des données privées des usagers. Vendredi, l’Italie a été le premier pays occidental à décider de la suspension avec « effet immédiat » de ChatGPD. L’Autorité nationale de protection des données personnelles (équivalent de la Cnil en France) accuse le robot de ne pas respecter la réglementation européenne (RGPD). Plus précisément, l’autorité relève « l’absence d’une note d’information aux utilisateurs, dont les données sont récoltées par OpenAI, mais aussi l’absence d’une base juridique justifiant le recueil et la conservation en masse des données personnelles, dans le but d’«entraîner» les algorithmes faisant fonctionner la plateforme ».
En cause également, la non vérification de l’âge des usagers mineurs. En effet, si ChatGPD est destiné aux personnes de plus de 13 ans, l’autorité italienne souligne « l’absence de tout filtre pour vérifier l’âge des utilisateurs », ce qui les expose à « des réponses absolument non conformes par rapport à leur niveau de développement ».
Cette décision a pour conséquence immédiate « la limitation provisoire du traitement des données des utilisateurs italiens vis-à-vis d’OpenAI ». Depuis, le message « access denied » s’affiche sur les écrans des usagers qui souhaiteraient solliciter le robot pour converser, rédiger un texte ou encore résoudre un problème de tout type.
Perte de données
Dans un même communiqué, l’institution italienne précise que ChatGPT « a subi le 20 mars une perte de données concernant les conversations des utilisateurs et les informations relatives au paiement des abonnés au service payant ». OpenAI, l’entreprise américaine qui a développé et gère la plateforme, avait alors brièvement suspendu le service, avant de reconnaître un bug dans un outil tiers, désormais résolu. Le bug avait affecté 1,2% de ses abonnés et un nombre indéfini des utilisateurs gratuits.
20 jours pour communiquer les mesures adoptées
L’Italie accorde à OpenAI un délai de 20 jours pour lui communiquer « les mesures mises en œuvre pour satisfaire aux exigences ». A défaut, l’entreprise devra s’acquitter d’une amende pouvant s’élever jusqu’à 20 millions d’euros ou jusqu’à 4 % de son chiffre d’affaires annuel mondial, soit le montant maximal prévu par le Règlement européen sur les données personnelles (RGPD).
La fronde de l’Italie à l’encontre de l’Intelligence artificielle
Début février, l’Italie avait déjà banni pour des raisons similaires un autre programme d’intelligence artificielle, l’application Replika, une sorte d’avatar sur-mesure commercialisé comme un « ami virtuel ». Certains utilisateurs s’étaient plaints de recevoir des messages et images proches du harcèlement sexuel.
