Tôt mercredi 13 janvier, le gouvernement italien a adopté le plan de relance qui prévoit l’utilisation des fonds européens. Mais au risque au détriment de sa coalition, sur le point d’imploser.
L’implosion du gouvernement italien n’est qu’à un pas. Après plus d’un mois de révision et de modifications, le plan de relance italien (de 222,9 milliards d’euros) qui détermine l’utilisation de fonds européens mis à disposition de l’Italie, premier bénéficiaire du Recovery Fund, a été approuvé par le gouvernement réuni en conseil des ministres, tôt mercredi 13 janvier. Mais la coalition du gouvernement de Giuseppe Conte pourrait bien y laisser ses plumes.
Après Matteo Salvini (Ligue, extrême-droite), qui avait provoqué une crise politique à l'été 2019 au point de donner naissance au gouvernement Conte II, c’est cette fois Matteo Renzi (Italia Viva, gauche)) qui affronte le président du Conseil. L’alliance entre les partis de gauche (Parti démocrate et Italia Viva) et le Mouvement 5 Etoiles est en effet menacée par le leader d’Italia Vivia, l’ancien premier ministre Matteo Renzi. Il pourrait décider du retrait de ses deux ministres dans l’après-midi. Ce dernier a convoqué les journalistes lors d’une conférence de presse ce mercredi à 17h30. Les deux ministres IV, Teresa Bellanova (agriculture) et Elena Bonetti (famille), se sont abstenues lors du vote sur le plan de relance cette nuit, et se déclarent ouvertement prêtes à démissionner.
Depuis début décembre, Matteo Renzi reproche à son successeur sa gestion de la crise sanitaire et l'utilisation qu’il souhaitait faire des fonds du plan de relance européen. Le gouvernement a ainsi dû revoir sa copie à de nombreuses reprises pour tenter de satisfaire le patron d’Italia Viva. Le document de 172 pages approuvé par le conseil des ministres a ainsi doublé les fonds alloués à la santé (20 milliards d’euros), relevé la part des investissements (qui représente désormais 70%), attribué plus de fonds à la Culture et aux lignes ferroviaires grande vitesse. En contrepartie, la part des incitations fiscales et bonus a été rabaissée à 21%. Mais Matteo Renzi reste insatisfait sur un point qu’il juge depuis le début fondamental : l’absence du Mécanisme européen de stabilité (MES), dispositif qui vise à aider les pays de la zone euro en difficulté.
En cas de retrait de deux ministres, Giuseppe Conte juge qu'il lui sera « impossible de refaire un nouvel exécutif avec le soutien d'IV », relate la presse transalpine. Et Matteo Renzi se dit prêt à entrer dans l’opposition.
Le plan de relance italien doit encore être soumis au Parlement, avant d’être envoyé à Bruxelles avant le 15 février.