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La Fondation Trussardi et l’influence de l’Art contemporain sur Milan

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Beatrice Trussardi était l'invité de la CCI France Italie
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 24 février 2019, mis à jour le 24 février 2019

Alors que l’art contemporain se développe et attise de plus en plus l’intérêt public, la Fondation Trussardi et son musée nomade impacte directement la ville de Milan. Explication avec Beatrice Trussardi, présidente de la Fondation.

Ces 15 dernières années, l’art contemporain se développe et attise de plus en plus l’intérêt du public. En témoignage la création de nombreuses Fondations et institutions à Milan, tels le Hangar Bicocca, la Fondation Prada, la Fondation Furla, les Gallerie d’Italia ou encore Banca Intesa. Et pour cause, « Milan, moteur de l’Italie, est un terrain fertile pour promouvoir l’Art contemporain », explique Beatrice Trussardi.

La fille aînée de la famille Trussardi, présidente de la Fondation Nicola Trussardi depuis 1999, était l’invitée de la CCI France Italie mardi dernier pour expliquer le rôle de ce musée nomade et de l’influence de l’Art contemporain dans la société d’aujourd’hui.
« La Fondation Trussardi a ouvert l’Art contemporain à la ville de Milan », assure le journaliste Federico Sarica, présent aux côtés de Beatrice Trussardi lors de la conférence. Elle entend promouvoir l’Art contemporain à travers des projets uniques, en surprenant le public et l’opinion publique, jusqu’à offrir une nouvelle identité à la ville.

« Notre rôle est d’expliquer l’Art contemporain à un public italien, l’intéresser, le sensibiliser en portant des projets directement au contact du public, obligeant les habitants à y être confrontés au quotidien de manière à ce qu’ils s’interrogent sur leur signification et leur offrir de nouvelles expériences », explique Beatrice Trussardi.
Créée en 1996 par son père, la Fondation est née pour promouvoir l’art sous toutes ses formes. La fille aînée de la famille l’a transformée en un musée nomade, une véritable institution de l’art contemporain.
 « Notre objectif est de parler à un public toujours plus vaste afin de jouer une fonction éducative », ajoute-t-elle. Le moyen : être inattendus afin de générer une certaine curiosité. Aussi, le musée nomade apparaît et disparaît de la scène de manière inattendue.

 

Trussardi art contemporain milan
Projet des artistes Michael Elmgreen & Ingar Dragset (2003) | @Fondazione Trussardi

 

Comme en 2003, lorsque cette voiture blanche et sa roulotte, après un long voyage imaginaire au centre de la terre, ont littéralement surgit de la terre au milieu du Salon de Milan, en explosant la mosaïque de la galerie Victor Emmanuel II. « Les gens s’arrêtaient, l’œuvre représentait un obstacle à leur promenade. Ils étaient ainsi invités à s’interroger sur la signification de l’œuvre, une métaphore du tourisme global », détaille Beatrice Trussardi.

Impact sur la ville

Jouant un véritable impact sur la ville, les projets se voient déclinés dans des lieux historiques, souvent fermés ou inaccessibles au public pendant de nombreuses comme le Palazzo Litta, le Palazzo Cusani, le Palazzo Dugnani ou encore le Palazzo Citterio. « Notre intervention consiste à faire rouvrir les portes, à créer une nouvelle alchimie en remplissant ces lieux historiques d’œuvres contemporaines », relate Beatrice Trussardi.
L’identité de la Fondation entend faire dialoguer la tradition artistique italienne avec l’art contemporain, créant une synergie, une symbiose entre la culture du passé, l’art contemporain et l’interprétation de l’artiste qui réalise le projet.

L’Art contemporain comme facteur de développement économique

Et face à l’art contemporain, « la ville a changé depuis 2003 », assure Beatrice Trussardi. « Cela s’est vu notamment avec le champ de blé installé au cœur de Porta Nuova en 2015, durant l’Expo Universelle », illustre-t-elle. Le terrain situé au milieu des gratte-ciel alors naissant était laissé sans vie depuis des années. « Avec ce projet baptisé Wheatfield, de l’artiste américaine Agnes Denes, nous avons invité la ville et ses habitants à semer le champ, voir le blé pousser, puis le récolter durant le mois de juillet. Le projet – qui s’inscrivait dans le thème de l’Expo « Nourrir la planète » - a véritablement créé l’union entre l’espace et la ville ». Mais l’œuvre d’art environnementale s’est surtout révélée beaucoup plus vaste, devant « génératrice de développement économique », explique Beatrice Trussardi. Les entreprises l’ont utilisé pour se donner de la visibilité, communiquer leurs valeurs et leurs produits.

Et selon la présidente de la Fondation Trussardi, « Ce que fait Milan en utilisant l’Art contemporain, c’est tout le pays qui devrait le faire. Car l’Art peut être un instrument très important de soft power, de levier ».

 

MAR
Publié le 24 février 2019, mis à jour le 24 février 2019

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