Alors que les licenciements sont toujours bloqués en Italie, la pandémie a fait disparaitre 300.000 emplois. Les femmes et les contrats à durée déterminée sont les plus impactés, révèlent les chiffres conjoints de la Banque d’Italie et du ministère du Travail.
Depuis le début de la pandémie, quelque 300.000 emplois en moins ont été créés par rapport à la même période de l’année précédente, d’après les chiffres communiqués par la Banque d’Italie et le ministère du Travail sur la période du 1er mars 2020 au 28 février 2021. Après un minimum inquiétant atteint en juin dernier avec la perte de près de 600.000 emplois, environ la moitié du fossé a pu être récupéré les mois suivants.
Même si la pandémie a fortement ralenti la création d’emplois à durée indéterminée, leur nombre reste toutefois positif (259.000). La suspension des licenciements et les mesures d’incitation à l’embauche, introduites par le gouvernement dans le décret « Août », ont à ce titre permis de soutenir les emplois à durée déterminée.
Au contraire, les contrats à durée déterminée ont plus souffert. 230.000 emplois en moins ont été créés par rapport à l’année précédente. Naturellement, la crise touche certains secteurs plus que d’autres. Le tourisme est de fait le plus impacté (140.000 emplois en moins), mais la baisse de la consommation de certains biens, à l’instar de l’habillement, touche l’intégralité de la filière, de la production à la vente (6.000 emplois en moins).
Des inégalités renforcées
L’analyse de la Bankitalia témoigne toutefois de signaux positifs dans la filière alimentaire et des constructions. La forte croissance de l’e-commerce a induit en outre une progression de la demande dans les transports de marchandise. Mais la crise sanitaire aura aussi augmenté l’écart entre les hommes et les femmes. En un an de pandémie, l’emploi des hommes a augmenté de 44.000 postes, alors que celui des femmes a diminué de 76.000. Or seul 60% du fossé est dû à la composition de la demande de travail, indique le rapport. Les 40% restants pourraient être dus aux difficultés de conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, renforcées durant la pandémie et la fermeture des écoles.