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GASTRONOMIE - Annie Féolde, la Française qui a trouvé l’Amérique en Italie

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 10 mars 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

Le congrès international de cuisine Identità Golose a eu lieu cette semaine à Milan. Les plus grands chefs du monde entier étaient présents, à commencer par Carlo Cracco, véritable rock star en Italie. Le chef milanais étoilé a rendu hommage à Annie Féolde, chez qui il a fait ses armes. L'occasion de rencontrer cette femme incroyable, symbole d'excellence de la cuisine italienne à la tête de la célèbre Enoteca Pinchiorri à Florence.

Annie Féolde à Identità Golose

Annie Féolde n'a pas peur des contrepieds. Femme dans un milieu d'hommes, elle a conquis les 3 étoiles Michelin 2 fois. Française, elle est devenue une icône en Italie. Et si elle porte de jolies perles de culture, une robe très années 30 et quelques accessoires Chanel, elle a aussi les cheveux rouges ! Incarnation d'une belle époque, elle est incroyablement moderne par son message, son art et sa vitalité. La rédaction l'a interviewée et elle nous a raconté, de sa voix autoritaire mais bienveillante, son histoire.

Annie Féolde

Le Petit Journal (LPJ) : On dit que vous avez trouvé l'Amérique en Italie, est-ce vrai ? Et pourquoi ?

Annie Féolde (AF) : C'est vrai ! Car j'ai trouvé la possibilité de m'exprimer. C'est déjà beaucoup. J'ai pu jouir de mon indépendance tout en faisant plaisir aux autres.

LPJ : Quelle est votre « french touch » dans votre cuisine ?

AF : Aucune ! La gastronomie italienne m'a trouvée et je ne l'ai jamais quittée. Je suis arrivée à Florence quand j'étais jeune pour améliorer mon italien. Je ne devais y rester qu'un an. Etudiante dans le tourisme, je travaillais dans un petit restaurant pour me faire un peu d'argent. C'est là que j'ai rencontré Giorgio, mon compagnon, lorsqu'il venait d'ouvrir l'Enoteca. Je me suis vite aperçue qu'il était très au courant de ce qui se faisait de mieux dans le secteur des vins italiens et français. Je me suis dit que pour accompagner ces vins il fallait bien un petit quelque-chose à manger. Alors je me suis mise dans un couloir où j'ai préparé deux-trois bricoles. Ça a eu du succès, alors j'ai continué à apprendre dans les livres. Depuis, nous avons obtenu les 3 étoiles Michelin une première fois, puis une deuxième fois en 2004.

LPJ : Quel est votre plat italien préféré et votre vin français favoris ?

AF : Les pâtes ! Le pinot noir, tout ce qui vient de la Bourgogne en général.

LPJ: Votre prochain projet ?

AF : Nous sommes en train d'ouvrir un restaurant à Dubaï, nous en avons déjà un au Japon depuis 23 ans. Toujours à l'italienne, bien sûr !

LPJ : Cette semaine nous célébrons la journée mondiale des droits de la femme, est-ce difficile pour une femme d'évoluer dans un milieu dit d'hommes, comme la gastronomie ?

AF : Ce n'est pas la chaleur, ni le poids des casseroles qui font la différence ! C'est la capacité à se diviser. Les femmes ont cette habitude de s'occuper de leurs enfants et la cuisine demande trop de temps. Je n'ai d'ailleurs pas d'enfant?

LPJ : Vous participerez à la manifestation Goût de France / Good France, pouvez-vous nous donner quelques pistes sur votre menu ?

AF : Foie gras, des crêpes aux épinards, du canard, une fondue aux fromages et pour le dessert du chocolat.

LPJ : Ne regrettez-vous pas de ne pas vous être spécialisée dans la cuisine française ?

AF : J'aime beaucoup la France. Je me suis mise à la cuisine italienne car je voulais respecter le lieu dans lequel je vivais. Puis, c'est devenue mon identité. Bien nette.

LPJ : Envisagez-vous de prendre la nationalité italienne ?

AF : Je ne peux pas, nous ne sommes pas mariés avec Giorgio !


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Propos recueillis par Sanaa Nabi (lepetitjournal.com de Milan) Jeudi 10 mars 2016

lepetitjournal.com Milan
Publié le 10 mars 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

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