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L’effet positif du Covid sur les caisses du système de retraites italien

homme âgé assis sur un banc dans un parchomme âgé assis sur un banc dans un parc
@ Robert Thiemann on Unsplash
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 21 février 2022, mis à jour le 21 février 2022

La surmortalité liée au Covid, notamment chez les personnes âgées, a entraîné une économie importante sur les comptes de la sécurité sociale italienne. Pour autant, une réforme du système des retraites est attendue.

 

En deux ans de pandémie, le Covid a fait plus de 153.000 victimes en Italie, premier pays européen à avoir été frappé par le virus. Parmi elles, la plupart sont des personnes âgées, des retraités. En 2020, quelque 79.000 pensions n’ont pas été versées, ce qui représente une économie de plus d’1,1 milliard d’euros, d’après le constat dressé par Itinerari Previdenziali, centre de recherche spécialisé dans l’étude des systèmes de protection sociale et rapporté le 15 février dernier devant le Sénat.
« 96,3% de la surmortalité enregistrée en 2020 a concerné des personnes d’âge égal ou supérieur à 65 ans, pour la quasi-totalité des retraités. 1,11 milliards d’économie a été tristement produite par le Covid en 2022 en faveur de l’Inps (institut nationale de prévention sociale). Elle représentera 11,9 milliards d’euros d’ici 2029 », a expliqué le président d'Itinerari Previdenziali Alberto Brambilla.

Dans le pays le plus vieux d’Europe et le deuxième plus vieux au monde après le Japon - 22 % de la population a plus de 65 ans -, il s’agit d’un élément de taille quant à ses répercutions sur les dépenses liées aux prestations sociales. Les dépenses destinées à financer le système de retraites représentait 14,27% du PIB en 2020, les plus élevées des pays développés. Elles sont passées à 13,19% en 2021, le ratio est estimé à 12,32% en 2024, en ligne avec la moyenne Eurostat.

« Aujourd’hui, le système est équilibré et il le sera jusqu’en 2035 », assure Alberto Brambilla. Mais le président d’Itineri Previdenziali s’inquiète d’un abaissement de l’âge légal de départ à la retraite actuellement à l’étude alors que l’espérance de vie figure parmi les plus élevées au monde (82 ans), ainsi que du vieillissement accéléré et la diminution de la population active.

Une réforme du système des retraites à l’étude

Alors que les plus de 65 ans représenteront 26,5 % de la population italienne en 2030, la viabilité du système des retraites serait menacée. Depuis une sévère réforme de 2011 (loi Fornero), l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 67 ans pour les hommes, et à 66 ans et 7 mois pour les femmes. En 2018, le gouvernement populiste mené par la coalition M5S/Ligue avait lancé, à titre provisoire, une baisse de l’âge légal de départ. Le dispositif du « quota 100 » permettait un départ à la retraite anticipée à 62 ans, sans malus, avec 38 années de cotisations. Financièrement intenable pour les caisses de l’Etat, la mesure s’est achevée fin 2021, et n’a pas été renouvelée.

Cette semaine, le ministre du travail planche avec les syndicats sur une nouvelle réforme du système des retraites, également attendue par Bruxelles. Le gouvernement a notamment émis l’hypothèse d’un départ à la retraite à 64 ans avec au moins 20 ans de cotisations.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 21 février 2022, mis à jour le 21 février 2022

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