Édition internationale

La crise climatique s'accélère en Italie : 811 événements extrêmes en onze ans

Près de 100 épisodes météorologiques extrêmes ont menacé l’Italie cette année, et plus de 800 depuis 2015, d’après le rapport « Città Clima », présenté par Legambiente à la veille de la COP30 au Brésil. Les grandes villes sont particulièrement touchées, mais peinent à réagir rapidement et efficacement.

orageorage
Photo de Dyana Wing So sur Unsplash
Écrit par Maé Brault
Publié le 16 novembre 2025, mis à jour le 17 novembre 2025

Alors que la crise climatique s’accélère, les regards sont tournés vers le climat ces jours-ci. Alors que la COP 30 s’est ouverte lundi 10 novembre à Belem (Brésil), l’association environnementale Legambiente a présenté le nouveau rapport de son observatoire « Città Clima » le 7 novembre 2025. L’étude analyse les impacts de la crise climatique dans les communes de plus de 50.000 habitants.

En Italie, 811 événements météorologiques extrêmes ont été recensés depuis 2015 dans les 136 communes étudiées, dont 97 sur les seuls premiers mois de cette année 2025. La tendance est en forte hausse depuis 2022 avec plus de 300 événements annuels dans le pays, et 2025 – malgré des données encore partielles – montre déjà un pic inquiétant.
 

Climat : en Italie, le nombre d’événements extrêmes multiplié par six en dix ans

Les grandes villes en première ligne

Les inondations dues à des pluies intenses (371 événements), les rafales de vent et les tornades (167) et les crues fluviales (60) sont les phénomènes météorologiques extrêmes les plus courants. Parmi les autres éléments préoccupants, citons les dommages causés aux infrastructures, dont 55 ont été causés principalement par de fortes pluies et des températures record, avec des répercussions notamment sur le réseau de transport, et 33 dommages causés par la grêle. 

Les villes de 50.000 à 150.000 habitants résultent les plus touchées. C'est là que se sont concentrés le plus grand nombre d'événements météorologiques extrêmes au cours de ces dernières années, soit 48 % du total (811), à l’instar d’Agrigente (28), Ancône (14), Fiumicino (11), Forlì (11) et Côme (11). 

Les grandes métropoles (plus de 500.000 habitants) sont particulièrement vulnérables aux événements climatiques du fait de leur structure urbaine : la forte imperméabilisation des sols empêche l’infiltration naturelle de l’eau, aggravant les inondations et la densité du bâti favorise l’accumulation de chaleur, créant des îlots de chaleur urbains. Dans de nombreux cas, la diminution des zones vertes et des espaces ombragés réduit encore davantage la capacité de résilience des quartiers, en particulier dans les zones périphériques où se concentrent souvent les populations les plus vulnérables. 

Aussi, Rome détient le triste record de la ville ayant enregistré le plus grand nombre d'événements météorologiques menaçants depuis 2015, avec 93 cas dont 54 inondations. La capitale est suivie de Milan avec 40 événements dont 16 inondations, Gênes (36), Palerme (32), Naples (20) et Turin (13). 


Une réaction trop lente

Dans son rapport, Legambiente analyse également la réponse des communes à la crise climatique, qui malheureusement varie considérablement en termes de plans d'adaptation au climat ou de stratégies. Près de 70% des villes de 50 000 à 150 000 habitants ne disposent d’aucun plan ni stratégie face à la crise climatique. La réponse des villes de 150 000 à 500 000 habitants est en revanche meilleure : 70% des communes disposent d'un plan ou d'une stratégie, et 83% des grandes villes de plus de 500 000 habitants. Parmi elles, Bologne, Milan, Turin et Gênes font figure d’exemple, alors que Rome n’a approuvé une stratégie d'adaptation que cette année.

 

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.

Flash infos