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Les tomates de Sicile visées par l’UE dans une épidémie de Salmonellose

Un rapport européen lie une épidémie de Salmonellose aux tomates cerises siciliennes : 437 cas ont été recensés dans 17 pays entre 2023 et 2025. Le gouvernement renforce les contrôles, tandis que le secteur se défend de toute responsabilité.

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Photo de Brands&People sur Unsplash
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 3 novembre 2025

Les tomates cerises siciliennes sont dans le viseur de l’Europe. Un nouveau rapport élaboré conjointement par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) font le point sur trois années d’enquête.

De 2023 à septembre 2025, 437 cas de salmonellose à Salmonella Strathcona, un sérotype rare de Salmonella enterica, ont été confirmés dans 17 pays.

La courbe épidémiologique a particulièrement grimpé cette année : plus de 230 cas ont été recensés entre 2023 et 2024, et autant sur la seule année 2025.

Les pays les plus touchés sont l'Italie (123 cas), l'Allemagne (113 cas) et l'Autriche (76 cas). Quelque 73 cas ont également été recensés au Royaume-Uni, 10 au Canada et 24 aux États-Unis. Le point commun entre la plupart des malades : un voyage en Italie.

Une contagion persistante

Les cas restants correspondent à une répartition géographique diffuse, reflet des voyages, des chaînes logistiques et de la consommation mondiale.

Les épidémiologistes soulignent une contagion persistante et non explosive, signe d’un probable problème environnemental ou productif.

La piste sicilienne

Les enquêtes épidémiologiques et microbiologiques menées en 2023 en Autriche et en 2024 en Italie ont identifié les tomates cerises cultivées sur l'île duSud de la Botte comme la source probable de l'infection. En cause, la contamination de l'eau d'irrigation sur un site sicilien. Le changement climatique, la sécheresse et les inondations sont cités par les experts comme des facteurs pouvant contribuer à la contamination de l'eau, notamment dans les zones d'agriculture intensive.

Des contrôles renforcés

Malgré des traces convergentes sur des tomates cerises cultivées sur l'île et un échantillon d'eau d'irrigation contaminée, les producteurs se défendent de toute responsabilité.

« S’il y avait un problème d’une telle gravité, nous l’aurions remarqué, puisque nous mangeons des tomates tous les jours », affirme le président du Consortium pour la protection des tomates Pachino IGP, Sebastiano Fortunato, cité dans le Corriere della Sera.

Parallèlement, le ministère de la Santé a renforcé les contrôles tout au long de la filière : de l'eau d'irrigation aux usines de transformation, jusqu'aux grandes surfaces. « La Commission européenne a également mené des inspections ciblées en Sicile et a constaté des progrès significatifs dans l'organisation des contrôles, la traçabilité et la gestion des données, ainsi que dans la coordination des activités entre les différents niveaux administratifs », indique le quotidien.

Pas d’alarmisme

Le ministre de l'Agriculture italien Francesco Lollobrigida a invité à « éviter d’alarmer. Si nous devions traduire en pourcentage les cas détectés en deux ans à travers l'Europe, ce pourcentage serait plus que négligeable », a-t-il précisé.

Les recommandations habituelles prévalent, à savoir, laver soigneusement les fruits et les légumes frais. Des bonnes pratiques quotidiennes d’autant plus nécessaires quand la chaîne d’approvisionnement est longue, le produit exposé à des températures élevées, et dans un contexte de grande vulnérabilité à l’eau.

 

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