La Société géographique italienne avertit : les côtes italiennes sont en danger et 20 % de ses plages risquent de disparaître d’ici 25 ans. En cause, le changement climatique et la montée des eaux.


La Société géographique italienne alerte. Dans son rapport « Paysages submergés » présenté mardi 28 octobre 2025, l’institution annonce qu’une plage italienne sur cinq sera menacée à l’horizon 2050, si rien ne change.
Les côtes les plus menacées
Les scientifiques constatent que les effets du changement climatique – montée des eaux, tempêtes, inondations – redessinent déjà la géographie de l’Italie. Les côtes italiennes, sur-urbanisées, artificialisées et souvent mal planifiées, sont parmi les zones les plus vulnérables d’Europe.
À partir des données récoltées, le rapport estime que 20 à 25 % des plages disparaitraient d’ici 2050 sur les littoraux, et jusqu’à 45% à l’horizon 2100. Les zones les plus vulnérables sont la Sardaigne, le Latium, le Frioul-Vénétie Julienne et la Campanie. Et sur la côte adriatique, la mer pourrait avancer jusqu’à 50 mètres sur certaines portions.
En Toscane, les experts prévoient l’inondation partielle de Pise dès 2050, et celle de Grosseto à l’horizon 2100 sous l’effet de la montée des eaux marines. Dans le Latium, les principales zones critiques concerneront Fiumicino – y compris la zone de l’aéroport –, Ostie, et plus au sud, le golfe de Gaète.
Entre pression touristique et crise du sédiment
Malgré la stagnation démographique, la consommation de sol côtier continue, alimentée par la spéculation et le tourisme. Les communes côtières fournissent 57 % des lits touristiques, mais ce développement incontrôlé aggrave la crise. La présence touristique alimente l’artificialisation des sols au travers de la construction d’infrastructures d’accueil (parkings, immeubles, routes).
Un autre problème soulevé par les scientifiques : le manque de sédiment. Les fleuves apportent beaucoup moins de sable qu’autrefois à cause des barrages, endiguements et de l’extraction de sable et de graviers pour l’industrie du bâtiment. Ainsi, les plages s’amenuisent et reculent progressivement face à la montée des eaux.
Des conséquences économiques
En surcroît des effets évidents sur l’environnement, le rapport évoque de possibles déplacements de population, notamment dans les deltas et zones basses. En 2050, entre 300.000 et 400.000 habitants vivront dans des zones à fort risque d’inondation permanente – en particulier dans le Nord-Est et les zones des lagons. Plus d’un quart des infrastructures portuaires seront exposées à des submersions temporaires et près de 10 % des terres agricoles côtières pourraient être affectées par la salinisation, rendant certaines terres incultivables.
Et déjà le rapport projette les impacts économiques et urbains. Une baisse de la valeur foncière et immobilière est attendue, ainsi qu’une menace directe pour le tourisme balnéaire qui représente une part essentielle de l’économie locale – et nationale avec près de 11 % du PIB italien lié au secteur du tourisme en 2024 d’après l’Enit, l’agence italienne de tourisme. Selon la Société géographique italienne, l’inaction, d’ici 2050, coûterait une trentaine de milliards d’euros en pertes cumulées.
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