La guerre est déclarée entre Luigi Di Maio et la presse italienne. Après des premières menaces mi-septembre à l’égard de cette dernière, le vice premier ministre a réitéré des critiques engendrant l’indignation tant de l’ensemble de la presse que des politiques, dénonçant un déni de démocratie.
La guerre semble bel et bien déclarée entre Luigi Di Maio et la presse italienne. Mi-septembre, dans une video postée sur Facebook, le vice premier ministre italien Luigi Di Maio, menaçait de retirer aux « journaux qui polluent le débat » la publicité issue des sociétés publiques. Il affirmait ainsi : « Nous prévoyons une réduction des contributions publiques indirectes et nous préparons une lettre aux sociétés dans lesquelles l'État détient des participations pour leur demander d'arrêter de payer (des espaces publicitaires) », détaillait alors le leader du Mouvement 5 étoiles.
Ce week-end, en direct sur Facebook également, Luigi Di Maio s’en est pris directement au groupe Gedi (la Republicca et l’Espresso) évoquant la mort des deux journaux et le licenciement des journalistes.
Aussitôt, l’ensemble des journaux et de nombreux politiques ont manifesté leur indignation et leur soutien au groupe de presse et aux traditions démocratiques.
Les réactions
Pour la Fédération nationale de la presse : « Les insultes du vice premier ministre Luigi Di Maio aux journalistes de la Repubblica et de l’Espresso sont l’énième démonstration du mépris à l’égard d’une information libre et du rôle que cette dernière est appelée à jouer dans toute démocratie libérale ». Et d’ajouter : « Espérer la mort des journaux n’est pas digne de qui guide un pays aux solides traditions démocratiques comme l’est l’Italie, mais cela est typique d’une dictature ».
Pour le Comité de rédaction de la Stampa : « C’est honteux qu’un ministre de la République, et paradoxalement ministre du travail et du Développement économique, prévoit la mort d’une entreprise de notre pays, en donnant en plus l’impression d’éprouver une certaine complaisance ». Même son de cloche pour le Corriere della sera qui juge ces propos « inacceptables ».
Côté politiques, Matteo Renzi aussi a réagi : « Un vice premier ministre qui attaque la liberté de la presse, jamais vu en Italie. Ailleurs si, mais pas en Italie ».
Pietro Grasso, l’ancien président du Sénat, a quant à lui posté une photo sur Twitter, se montrant chez un marchand de journaux, indiquant : « Il y a seulement une façon pour répondre aux mots honteux de Di Maio ».
Aujourd’hui, les deux partis au pouvoir, la Ligue et le Mouvement 5 étoiles, privilégient largement la communication sur les réseaux sociaux, qu’ils ont jugé à plusieurs reprises plus directe et non altérée.
