Fruit d’un nouveau projet issu du partenariat entre Triennale Milano et Fondation Cartier pour l’art contemporain, les deux institutions présentent du 22 juin au 29 septembre 2023 "Siamo Foresta" (Nous sommes Forêt), une exposition qui invite à découvrir de nouveaux points de vue sur la contemporanéité à travers les œuvres de 27 artistes. Un bel exemple pour repenser autrement la planète et son avenir.
Immersion dans la forêt à la Triennale Milano. L’exposition Siamo Foresta (Nous sommes Forêt) est présentée jusqu’au 29 octobre par les deux institutions italienne et française, Triennale Milano et Fondation Cartier pour l’art contemporain, et réalisée avec la direction artistique de l’anthropologue Bruce Albert et le directeur de la Fondation Cartier Hervé Chandès. Une véritable invitation à découvrir de nouveaux points de vue sur la contemporanéité, à travers les œuvres de 27 artistes provenant de pays, cultures et contextes différents, pour la plupart latino-américains et faisant partie de la communauté indigène.
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L’exposition constitue le septième projet réalisé dans le cadre du partenariat d'une durée de huit ans entre Triennale Milano et Fondation Cartier pour l’art contemporain, confirmant la volonté des deux institutions de divulguer auprès de publics différents, des projets et des visions d’artistes provenant de contextes géographiques des plus variés.
Un dialogue entre penseurs et défenseurs de la forêt
Plus de 70 % des œuvres exposées proviennent de la collection de la Fondation Cartier pour l'art contemporain et racontent notamment l'histoire de la relation que la fondation entretient depuis longtemps avec des artistes de certaines communautés autochtones d'Amérique du Sud. La rencontre avec ces mondes esthétiques et métaphysiques, indigènes ou non, a été l'occasion de donner vie à de nouveaux projets artistiques, des œuvres inédites et des collaborations parfois inattendues.
La Fondation Cartier s'emploie à stimuler la rencontre et l'échange entre artistes. En témoigne l’exposition, fruit de conversations qui ont donné lieu à des partenariats inédits, notamment celui entre les artistes Sheroanawe Hakihiiwe, Yanomami du Venezuela, et le Français Fabrice Hyber ; la rencontre entre l'artiste de Rio de Janeiro Adriana Varejão et Joseca Mokahesi, une Yanomami brésilienne ; et la collaboration la plus récente entre le Brésilien Yanomami Ehuana Yaira et Cai Guo-Qiang, un artiste chinois basé à New York.
Qu'ils soient des observateurs passionnés de la diversité végétale et animale de la forêt dans laquelle ils vivent ou qu'ils résident en ville, fascinés par la réalité de la forêt, les artistes exposés dialoguent sur un thème commun : la nécessité de repenser le rôle de l'homme au sein de l'univers des vivants.
Pour souligner les connexions émotionnelles, les affinités stylistiques et conceptuelles entre les œuvres sélectionnées, les artistes se voient idéalement connectés les uns aux autres à travers une superbe scénographique orchestrée par Luiz Zerbini. L’artiste a conçu un projet d'exposition continue qui embrasse toutes les œuvres et permet à la forêt, avec ses éléments et son rythme vital, d'entrer dans les salles de la Triennale Milano.
La forêt n'est plus un espace étranger à la ville et à la culture, mais le lieu où se célèbre la rencontre des cultures. Siamo Foresta s’érige en effet comme un cri de revendication d'artistes qui pensent l'unité de la planète à travers l’idée de forêt. L’art permet à différentes cultures de dialoguer et se transformer. L'exposition raconte les influences que les populations indigènes de l'Amazonie et au-delà ont exercées sur les cultures visuelles non autochtones. Et l'espace d'exposition devient ainsi le lieu où les arts montrent la voie pour repenser autrement la planète et son avenir.