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L'ITALIE DU CINEMA - Partie 2 - La comédie italienne des années 60

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

En opposition au néoréalisme de l'après guerre, le miracle économique des années 60 donne des ailes à la satire sociale. Finies l'oppression et la pauvreté, on ne veut plus se soucier de cette souffrance passée. Place à la comédie et à la bouffonnerie. L'Italie se libère et retrouve sa bonne humeur.

Au devant de la scène, des acteurs plus que des réalisateurs : Alberto Sordi, Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Sophia Loren, Ugo Tognazzi?
Un choix magistral de films qui nous emmènent aux limites subtiles du grotesque et du bon gout.
(photo film Le fanfaron)

La comédie à l'Italienne (1958-1976)
Le premier de la série des comédies à l'italienne des années 60, est le film Le pigeon /I soliti ignoti (1958) de Mario Monicelli. Place aux nouvelles figures du rire, avec Vittorio Gassman et Marcello Mastroianni dans un casse loufoque organisé par une poignée d'exclus de la société. Un classique incontournable.

 

Rien de mieux pour s'imprégner de l'esprit de la comedia dell'arte que la série des films à sketches, de grands classiques avec des
scènes jubilatoires, pour le plaisir de tous.
Les monstres /I mostri (1963) de Dino Risi, l'apprentissage de plumer les autres.
Parlons femmes / Se permettete parliamo di donne (1967) de Ettore Scola : plus on leur en donne (aux femmes), plus on est ridicule.
Les nouveaux monstres / i nuovi mostri (1977) de Dino Risi. Des Monstres de la dérision, aux limites de l'obsession et du bon gout.
Mes chers amis /Amici miei de Risi-Monicelli-Scola (1975) et la grande scène des claques sur le quai du train, que du bonheur.

Un des grands maitres de la comédie, Dino Risi va materner cette glorieuse période, idéalisée avec Le fanfaron /Il sorpasso (1962). Rome, un 15 aout, un Gassman, plus gigolo que jamais, entraine en virée le pauvre étudiant Jean-Louis Trintignant qui ne rêve que de réviser. Une leçon mythique de l'exubérance et du sans-gêne à l'italienne.

 

Deux films sont immanquables dans la représentation du couple italien. Face au désir, la pression de l'église, sujet brulant dans ce pays qui

n'a autorisé le divorce qu'en 1974.
Divorce à l'italienne /Divorzio all'italiana de Pietro Germi, (1961) ou l'art de changer de femme dans un monde qui ne le permet pas. Le machiavelique plan de Féfé pour mener sa femme à l'adultère obligeant le mari à sauver son honneur, pour les beaux yeux de sa jeune cousine. Grandissimo !

Mariage à l'italienne /Matrimonio all'italiana de Vittorio De Sica, (1964) montre comment la diabolique Filumena, prostituée préférée de Domenico Soriano, va user de tous les vices pour devenir sa femme. Jusqu'à lui présenter ses trois fils, mais un seul des trois est le sien, lequel ? Magnifique comédie entre culpabilité et devoir.

Deux films sur mesure pour Alberto Sordi l'acteur fétiche de la comédie en Italie realisés par Luigi Zampa.
Il vigile (1960) : Toute la ville se moque du bon à rien Otello, mais un jour il réussit à devenir policier de la circulation. Très intègre, il fait du zèle jusqu'à sermonner le maire qui le prend en grippe. La scène fétiche de la circulation au carrefour.

Il medico della mutua - Le gynécologue de la mutuelle (1968) : Ne vous fiez pas au titre français, une simple et très mauvaise traduction. Il n'est pas gynécologue et la mutua n'est pas la mutuelle en Italie mais la caisse de sécurité sociale. Une bonne comédie sur le système médical italien qui ne permet pas au jeune docteur Tersili de faire fortune, il faut oser de toutes les audaces pour récupérer la clientèle de la sécurité sociale.

L'argent de la vieille /Lo Scopone Scientifico de Luigi Comincini (1972) : Alberto Sordi, le monstre du rire à l'italienne face à Bette

Davis, la pire des dramaturges américaines. Un chef d'?uvre de la situation grotesque et diabolique : Lo Scopone Scientifico est un très ancien et populaire jeu de carte italien, tous les ans une vieille milliardaire américaine vient à Rome pour le plaisir de plumer le pauvre Antonio, qui vit dans un bidonville. Elle lui prête un million pour la première partie, qu'elle regagne toujours, mais cette année Antonio et sa femme rêvent de plumer la vieille.

Amarcord (1973) - Rimini, ville natale de Federico Fellini, dans les années 30 à l'heure du fascisme triomphant. Au gré des petits et grands événements, la vie provinciale s'écoule inexorablement. Chronique tendre de la petite bourgeoisie catholique et fasciste. Du Fellini comme on l'aime.

Nous nous sommes tant aimés /C'eravamo tanto amati (1974) de  Ettore Scola ? Une chronique de 30 années de l'histoire de l'Italie, de ses espoirs, de ses désillusions, de ses échecs à travers la vie de trois copains. Un grand classique de la comédie italienne.

Le grand embouteillage de Luigi Comencini (1979) ? Une pléiade incroyable d'acteurs réunis dans un gigantesque bouchon sur l'autoroute, un jour de match. Les pulsions de chacun se déchainent.

Et un clin d'?il à notre petit diable préféré qui use de toutes ses farces pour perpétuer la tradition italienne de la comedia dell'arte, l'époustouflant Roberto Benigni, acteur, réalisateur et bouffon italien préféré des Français. A voir (ou revoir) ces deux grands classiques en Italie, Le petit diable /Il piccolo diavolo (1988), le diable réincarné sur terre avec le corps et l'esprit de Benigni, adoptant un pauvre curé comme protecteur. Et Johnny Stecchino (1991), un esprit simple dans des situations aux limites de l'extrême, un pied de nez au mafioso.

De la grande comédie poussée par de somptueux acteurs. A pouffer de rire !

MhBonnette (www.lepetitjournal.com/milan) mercredi 30 mars 2011
photos: affiches des films/dvd

lepetitjournal.com Milan
Publié le 30 mars 2011, mis à jour le 14 novembre 2012
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