

En opposition au néoréalisme de l'après guerre, le miracle économique des années 60 donne des ailes à la satire sociale. Finies l'oppression et la pauvreté, on ne veut plus se soucier de cette souffrance passée. Place à la comédie et à la bouffonnerie. L'Italie se libère et retrouve sa bonne humeur.
Au devant de la scène, des acteurs plus que des réalisateurs : Alberto Sordi, Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Sophia Loren, Ugo Tognazzi?
Un choix magistral de films qui nous emmènent aux limites subtiles du grotesque et du bon gout.
(photo film Le fanfaron)
La comédie à l'Italienne (1958-1976)
Le premier de la série des comédies à l'italienne des années 60, est le film Le pigeon /I soliti ignoti (1958) de Mario Monicelli. Place aux nouvelles figures du rire, avec Vittorio Gassman et Marcello Mastroianni dans un casse loufoque organisé par une poignée d'exclus de la société. Un classique incontournable.
Les monstres /I mostri (1963) de Dino Risi, l'apprentissage de plumer les autres.
Parlons femmes / Se permettete parliamo di donne (1967) de Ettore Scola : plus on leur en donne (aux femmes), plus on est ridicule.
Les nouveaux monstres / i nuovi mostri (1977) de Dino Risi. Des Monstres de la dérision, aux limites de l'obsession et du bon gout.
Mes chers amis /Amici miei de Risi-Monicelli-Scola (1975) et la grande scène des claques sur le quai du train, que du bonheur.
Deux films sont immanquables dans la représentation du couple italien. Face au désir, la pression de l'église, sujet brulant dans ce pays qui
Divorce à l'italienne /Divorzio all'italiana de Pietro Germi, (1961) ou l'art de changer de femme dans un monde qui ne le permet pas. Le machiavelique plan de Féfé pour mener sa femme à l'adultère obligeant le mari à sauver son honneur, pour les beaux yeux de sa jeune cousine. Grandissimo !
Mariage à l'italienne /Matrimonio all'italiana de Vittorio De Sica, (1964) montre comment la diabolique Filumena, prostituée préférée de Domenico Soriano, va user de tous les vices pour devenir sa femme. Jusqu'à lui présenter ses trois fils, mais un seul des trois est le sien, lequel ? Magnifique comédie entre culpabilité et devoir.
Il vigile (1960) : Toute la ville se moque du bon à rien Otello, mais un jour il réussit à devenir policier de la circulation. Très intègre, il fait du zèle jusqu'à sermonner le maire qui le prend en grippe. La scène fétiche de la circulation au carrefour.
Il medico della mutua - Le gynécologue de la mutuelle (1968) : Ne vous fiez pas au titre français, une simple et très mauvaise traduction. Il n'est pas gynécologue et la mutua n'est pas la mutuelle en Italie mais la caisse de sécurité sociale. Une bonne comédie sur le système médical italien qui ne permet pas au jeune docteur Tersili de faire fortune, il faut oser de toutes les audaces pour récupérer la clientèle de la sécurité sociale.
L'argent de la vieille /Lo Scopone Scientifico de Luigi Comincini (1972) : Alberto Sordi, le monstre du rire à l'italienne face à Bette
Amarcord (1973) - Rimini, ville natale de Federico Fellini, dans les années 30 à l'heure du fascisme triomphant. Au gré des petits et grands événements, la vie provinciale s'écoule inexorablement. Chronique tendre de la petite bourgeoisie catholique et fasciste. Du Fellini comme on l'aime.
Le grand embouteillage de Luigi Comencini (1979) ? Une pléiade incroyable d'acteurs réunis dans un gigantesque bouchon sur l'autoroute, un jour de match. Les pulsions de chacun se déchainent.
De la grande comédie poussée par de somptueux acteurs. A pouffer de rire !
MhBonnette (www.lepetitjournal.com/milan) mercredi 30 mars 2011
photos: affiches des films/dvd

















































