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FESTIVAL DE VENISE A MILAN - Du cinéma français plein la vue

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Patrick Bruel et Micaela Ramazzotti dans « Una famiglia » de Sebastiano Riso (2017), en compétition au festival de Venise
Écrit par Monica La Rivière
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 28 septembre 2017

Trois films français en compétition pour l’obtention du Lion d’or à la Mostra de Venise sont projetés en v.o. à Milan, du 19 au 27 septembre aux Vie del cinema avec une vaste sélection de films français parmi les différentes catégories, provenant des festivals de Venise et de Locarno. Un défi pour Patrick Bruel, protagoniste du film italien en compétition, Una famiglia, que la rédaction a vu pour vous et qui sort fin septembre.

 

Bruel et l’appe(a)l du cinéma social

C’est au Festival de Marseille que le jeune réalisateur sicilien Sébastiano Riso a rencontré l’acteur et chanteur Patrick Bruel et lui a proposé le rôle de Vincent dans son film Una famiglia, présenté lundi dernier au Festival de Venise. Déjà dans son premier film Più buio di mezzanotte, il aborde un sujet dérangeant : la vie d’une drag queen romaine, incomprise depuis son enfance gay. Cette fois le réalisateur expose en plein jour le thème du trafic de nouveau-nés, bel et bien pratiqué en Italie, en se basant sur des histoires vraies. Et c’est à Bruel, que l’on connaît comme personne et acteur solaire, que Riso confie le rôle d’un monstre cynique, celui d’un père qui manipule sa femme, bien qu’il l’aime, et qui vend sa propre progéniture comme métier.

 

« Patrick pour moi était parfait pour interpréter Vincent car il a « les yeux bons », condition nécessaire pour conquérir la confiance des gens ». Si le film est plutôt dur à accepter pour son (hyper)réalisme social, le jeu morbide des acteurs est bien soutenu jusqu’au climat final : On déteste Vincent quand il exploite sa femme et abuse sur elle de violence physique et morale et on tombe sous le charme les rares fois où il sourit. Patrick Bruel réalise un exploit en récitant en italien et Micaela Ramazzotti, qui joue la mère amoureuse et soumise qui se rebelle, est encore plus convaincante.
Sortie à Milan le 28 septembre.

Les voies du cinéma français à Milan

Jusqu’à la garde, de Xavier Legrand et La villa, de Robert Guédiguian, sont deux autres films dramatiques en compétition au Festival de Venise qui puisent dans la vie familiale les grands thèmes de notre société. Dans le premier, on y dénonce la violence morale que peut exercer sur un enfant la guerre « jusqu’à sa garde » entre mère et père qui se séparent. Moins de tension pour le second : Guédiguian nous accueille toujours en douceur dans sa famille sociale composée de multiples personnages humains interprétés par ses acteurs fétiches dont sa femme Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin. La villa d’enfance sur la plage est le lieu de rencontre d’une famille éparpillée qui se retrouve autour d’un père malade, mais aussi un lieu de passage pour clandestins arrivés de la mer.
Toujours en concours Mektoub, my love, de Abdellatif Kechiche, qui retrace un été ensoleillé en 1994 du réalisateur français d’origine tunisienne en vacances dans son village natal dans le Sud de la France.

Trois films en compétition au programme à Milan, en v.o. durant le festival Le vie del cinema (https://leviedelcinema.lombardiaspettacolo.com/) du 19 au 27 septembre.

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Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin dans « La villa » de Robert Guédiguian (2017), en compétition au Festival de Venise 

 

Pendant les journées du cinéma à Milan nous aurons aussi droit à une vaste sélection de films français provenant des éditions de 2017 de Venise et de Locarno mettant en vedette des stars françaises. Outre les films cités plus haut, le programme comprend La mélodie (HC) avec Kad Merad et Sami Guesmi, film bien apprécié par la critique à Venise. Merad y joue un violoniste démotivé qui reprend vie avec l’enseignement auprès de jeunes élèves doués provenant d’un contexte social démuni.

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Kad Merad et Sami Guesmi dans « La mélodie » (2017), présenté Hors-compétition au Festival de Venise

 

Signalons enfin, toujours au programme des « vie del cinema » en provenance du Festival de Locarno, deux métamorphoses amusantes pour deux grandes actrices, dans deux films franco-belges : dans la comédie Madame Hyde, de Serge Bozon : Isabelle Huppert, qui a gagné le Pardo, interprète un prof de physique faible et maltraité par ses élèves et qui devient suite à un accident de labo, son contraire.

Dans le film Lola Pater, de Nadir Moknèche : un jeune homme, Zino, monte à Paris à la recherche de son père Farid qu’il n’a jamais vu et trouve Fanny Ardant dans le rôle du père… devenu femme !

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Isabelle Huppert dans « Madame Hyde » de Serge Bozon (2017), Festival de Locarno.

Crédits : Festival de Venise et Locarno et Lombardia Spettacolo

 

 

Monica La Rivière
Publié le 19 septembre 2017, mis à jour le 28 septembre 2017
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