

Du 21 septembre au 17 novembre, la Fondation Forma rend hommage à Robert Doisneau et à sa photographie tendre et impertinente, avec deux expositions nées de la collaboration avec la famille Doisneau et la Fondation Cartier-Bresson de Paris : Dal mestiere all'opera et Palm Springs 1960
Le "petit thêatre" de Robert Doisneau
photo Bracha L. Ettinger
Robert Doisneau (14 avril 1912 - 1er avril 1994) est l'un des photographes français les plus populaires d'après-guerre. Né à Paris, il avait fait de cette ville son territoire de chasse, son réservoir d'images et d'émotions, dont il tentait de cueillir l'instantanéité. C'est l'un des photographes français les plus connus à l'étranger, notamment grâce à des photos comme le Baiser de l'hôtel de ville et autres vues en noir et blanc des rues du Paris d'après guerre, des scènes observées d'un regard bienveillant, souvent emprunt d'humour et de nostalgie, qui sont sa signature. Artisans, clochards, écoliers, amoureux, sont la cible de ces portraits parisiens, entre anecdotes insignifiantes et symboles d'une époque, dont Doisneau disait: "Toute ma vie je me suis amusé, je me suis fabriqué mon petit théâtre." Mais la popularité de ces images, prisées notamment par les touristes, ne doit pas faire oublier que Doisneau, au dela du témoin occulaire, était aussi un photographe du social et du politique, qui a dépeint les banlieues tristes, les usines, et une réalité sociale pas toujours gaie.
Un photographe aux multiples facettes
Dal mestiere all'opera (Du métier à l'oeuvre) présente une selection d'environ 100 tirages originaux, certains parmi les plus célèbres mais aussi d'autres presque inédits, choisis en grande partie dans son atelier et dans d'importantes collections publiques et privées françaises. Cette selection est enrichie de documents privés et de témoignages réunis grâce aux filles du photographe, et propose une relecture critique du travail de celui-ci, en montrant comment la beauté apparemment spontanée de ses images sont en réalité le fruit d'un immense travail, et comment, en pratique, Doisneau réussissait dans la vie à passer du métier à l'oeuvre avec une gravité insoupçonnable.
L'exposition Palm Springs 1960 est quant à elle le fruit d'une commande de la revue Fortune, qui le charge en 1960 de raconter la vie de la ville de Palm Springs, née dans le désert de Californie. Doisneau accepte le défi et pendant dix jours, entre sable, palmier, vêtements chics et terrains de golf, compose sa vision personelle du rêve américain, et abandonne le noir et blanc pour une explosion de couleurs. Les images de l'album Palm Springs 1960, présentées ici pour la première fois en Italie, montrent un aspect méconnu du travail du photographe, loin des clichés parisiens. Les photos épinglent divers aspects de la vie des riches oisifs de Palm Springs et, des piscines et gazons en plein désert aux fourrures des femmes dans les intérieurs climatisés, Doisneau capture la vacuité de ces paradis artificiels, dévoilant ainsi une facette méconnue de son talent d'observateur.
Fleur Louis (www.lepetitjournal.com - Milan) lundi 27 septembre 2010
photo Bracha L. Ettinger
PRATIQUE :
Fondazione Forma per la Fotografia
Piazza Tito Lucrezio Caro 1
(Tram 3, 9, 15, 29, 30; Bus 59, 79)
du 22 septembre au 17 novembre 2010
tous les jours de 10h à 20h, jeudi et vendredi de 10h à 22h, fermé le lundi
Tarif 7,50? (réduit 6?, écoles 4?)















































