Promenade dans l’un des quartiers historiques de Milan, à la découverte d’une architecture éclectique et anticonformiste, de jardins cachés, maison du 15ème siècle et huit igloos habités.
Entre Isola et Greco, en laissant la gare centrale dans le dos, direction la Maggiolina, quartier historique de Milan qui comprend la zone résidentielle appelée le « Village des Journalistes ». Un quartier où il est fortement recommandé de se balader le nez en l’air pour admirer l’architecture variée, fruit d’architectes milanais anticonformistes.
Via Carissimi et ses ruelles privées où maisons et petites villas n’ont rien à envier à celles très colorées de la via Lincoln. A pied ou à vélo (le quartier est doté de plusieurs pistes cyclables), continuez vers la piazza Carboni jusqu’à la piazza Massari. Arrêtez-vous devant la villa Mirabello, un ancien pavillon de chasse construit au XVème siècle dans le style de la renaissance lombarde et qui a donné son nom à tout le quartier. A l’intérieur, outre la petite cour, on découvre une chapelle où sont conservées les traces de fresques anciennes.
On se perd dans chacune des ruelles, jusqu’à la via Lepanto et ses fameuses huit maisons en forme d’igloo de seulement 45 m² répartis sur deux étages (et toujours habitées). Les étranges constructions réalisées en béton ont été projetées au lendemain de la seconde guerre mondiale, en 1946, par l’architecte non conventionnel Mario Cavallè.
A l’époque, deux maisons en forme de champignons sortaient aussi de terre. Elles ont depuis été détruites par le fils de l’architecte lui-même dans les années 1970.
Direction ensuite via Perrone di San Martino pour tenter d’entrevoir derrière la végétation la fameuse maison palafitte de l’architecte Luigi Figini, inspirée du style rationaliste et notamment de la fameuse Villa Savoye de Le Corbusier (à Poissy en France). Datant des années 30, l’édifice rectangulaire est construit sur pilotis, avec deux étages suspendus, deux terrasses, dont l’une accueille une piscine. L’architecte milanais y a habité jusqu’à sa mort dans les années 80.
Et pourquoi la Maggiolina ? Le nom du quartier dérive d’une ancienne ferme, la Cascina Maggiolina, détruite en 1920 et qui appartenait à la famille du même nom.
Le quartier résidentiel est constitué de maisons de deux ou trois étages et englobe désormais le surnommé « villaggio dei giornalisti ». Ce dernier remonte au début des années 1900, suite à un article de Mario Certati dans le journal Secolo. L’éditorialiste soulignait que rien avait été réalisé au niveau immobilier pour la petite et moyenne bourgeoisie, contrairement aux maisons populaires destinées à la classe ouvrière. Il a ainsi créé une société coopérative qui a acheté des terrains pour construire des habitations pour les adhérents, principalement des artistes, hommes de lettres et industriels. C’est ainsi qu’est né le Village des Journalistes. Un quartier exclusivement résidentiel qui aujourd’hui encore conserve ses caractéristiques architecturales l’ont distinguées à sa naissance.