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Scandale à Buckingham : Margaret, la princesse rebelle des Windsor

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Ashton Mullins - Unsplash
Écrit par Colin Porhel
Publié le 10 février 2021

La vie de Sa Majesté émerveille, fascine et intrigue les citoyens du monde entier. Entre prestige, pouvoir, mais aussi drames politiques et sentimentaux, la rédaction vous entraîne dans l’univers tumultueux de la Couronne britannique. Les scandales de la famille royale, chapitre deux.

 

Au cours de l’Histoire, les relations fraternelles ont souvent été sujettes à polémique, à l’image de celle entre Louis XIV et son frère Philippe d’Orléans. Et les Windsor n’échappent pas à la règle. Déjà difficile au début du règne d’Elizabeth II, la relation entre la reine actuelle et sa sœur Margaret s’est progressivement détériorée, pour finalement atteindre un point de non-retour en 1976.

 

Peter Townsed, point de départ d’une série de différends avec la reine

« Je tiens à ce que tout à chacun sache que j’ai décidé de ne pas épouser Peter Townsend ». Ces mots, prononcés à la BBC un jour d’octobre 1955 par la princesse Margaret, résonnent encore dans la mémoire des Britanniques.

Trois ans plus tôt, ils apprenaient l’existence d’une idylle naissante entre celle qui sera surnommée plus tard « la princesse rebelle » et un ancien pilote de la Royal Air Force désormais au service de Sa Majesté. Apprécié de la famille royale, celui-ci ne fait pourtant pas l’unanimité au palais. Si la reine, au pouvoir depuis quelques semaines seulement, n’a rien à reprocher au jeune homme, son entourage l’alerte rapidement sur les dangers d’une telle relation. En raison du divorce de Peter Townsend en novembre 1952, l’Eglise ne reconnaîtra pas son hypothétique union avec Margaret. Une situation impensable pour Elizabeth II, qui refuse ainsi le mariage entre les deux amoureux.

Une décision immédiatement approuvée par le Premier ministre de l’époque, Winston Churchill, qui craint de voir monter sur le trône des enfants non reconnus par l’Eglise. Pourtant, la relation entre eux perdure, alimentée par les journaux et l’opinion publique, qui soutiennent la princesse. Mais cette dernière, qui doit renoncer à son titre royal pour épouser l’homme qu’elle aime, choisit finalement de rester fidèle à sa famille et officialise sa séparation avec Peter Townsend.

 

Margaret, une princesse à deux visages

Après l’échec de son mariage, la fille du défunt George VI devient la cible des paparazzi et de la presse à scandale. Ses fréquentations et son mode de vie inhabituel pour un membre de la famille royale la rendent populaire auprès des Britanniques, qui peuvent enfin s’identifier à une figure de la Couronne. La relation qu’elle entretient avec John Turner, futur Premier ministre canadien, est relatée dans tous les médias et ses déplacements restent scrutés par le royaume.

Mais, à Clarence House, palais royal qu’elle partage avec sa mère, l’ambiance n’est pas la même. Margaret se sent méprisée par sa famille, et la tient responsable de son mariage avorté avec Peter Townsend. Sa relation avec la Reine devient exécrable, tandis qu’elle s’enfonce dans la dépression.

Un homme va néanmoins permettre, temporairement, de restaurer le lien entre les deux sœurs. Jeune photographe apprécié de la famille royale, Anthony Armstrong-Jones tombe sous le charme de Margaret en 1958, qui accepte ses avances. Un soulagement pour Elizabeth II, qui donne, cette fois, son approbation pour le mariage. Leur union, célébrée deux ans plus tard à Westminster, est suivie par plusieurs millions de téléspectateurs.

 

Les photos aux Caraïbes, point final de l’entente cordiale

Mais, dès les premiers mois suivant la cérémonie, les rapports entre les époux se dégradent. Margaret reproche à son mari plusieurs infidélités, tandis que ce dernier ne supporte plus la jalousie de sa compagne. Des disputes surviennent tous les jours avant que le couple décide de ne plus vivre ensemble. Un tournant pour les mariés, qui va également se répercuter sur l’aura de la famille royale.

La princesse se réfugie ainsi dans sa villa aux îles Moustiques, dans les Caraïbes. Elle y passe de plus en plus de temps, jusqu’à cette célèbre journée de février 1976. Accoudée à un bar avant d’aller nager dans une piscine, Margaret se fait photographier en compagnie de Roddy Llewellyn, un jardinier-paysagiste de 17 ans son cadet, qui se révèle être son amant. Les journaux de l’époque se déchaînent alors sur celle qui forçait autrefois l’admiration. A coup de remarques misogynes et sexistes, elle se fait traiter successivement de « croqueuse d’homme » ou « d’amatrice de petits garçons ».

Un épisode qui met fin aux relations entre Margaret et la Reine, cette dernière voulant protéger la réputation de la famille royale. L’opinion publique ne soutient d’ailleurs plus la princesse, agacée de la voir profiter de la richesse du royaume sur des plages paradisiaques alors que le pays ne parvenait pas à sortir de la crise économique.

Fatiguée par les polémiques, la « princesse triste » divorce d’Anthony Armstrong-Jones en 1978. Elle sombre alors dans l’alcoolisme, avant de décéder à la suite de plusieurs accidents cardio-vasculaires en 2002. Mais, malgré sa disparition, la sœur d’Elizabeth fascine toujours autant le public. Récemment, la série The Crown, diffusée sur Netflix, lui a consacré deux épisodes. Un hommage moyennement apprécié par la famille royale.

 

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