Depuis quelques mois émergent du brouhaha d’Instagram les publications d’une certaine TheFrenglish Girl, ainsi que sa newsletter, lancée sur la plateforme Substrack. Le fil rouge est celui de l’expatriation, et plus particulièrement celle de Mélanie Stevenson, Française vivant au Royaume-Uni depuis 15 ans. The Frenglish Girl se livre juste ce qu’il faut, et c’est bien cela son secret, entre problématiques quotidiennes légères et questions essentielles d’alignement d’une vie d’expat, le tout sur un ton direct, positif et teinté d’une pointe d’humour. Et le succès est au rendez-vous ! Nous avons rencontré Mélanie Stevenson, qui lève le voile sur son parcours et son aventure de Frenglish Girl. Ready ?


Le cadeau de Merci Maman
Née en Lorraine il y a tout juste 40 ans, Mélanie est très tôt fascinée par la musique de la langue anglaise et la culture anglo-saxonne, et elle est convaincue qu’un jour, elle partira ! Une école de commerce et quelques stages plus tard, elle entame la recherche d’un job, objectif le Canada ou les Etats-Unis. Mais en septembre 2009, tombant sur une annonce de la marque Merci Maman pour un poste en CDD à Londres, elle saisit l’occasion et traverse la Manche. Pendant dix ans, Mélanie participe au développement de cette marque de bijoux personnalisés, lancée en 2007 au Royaume-Uni par une Française, du service client au marketing puis web marketing. En 2014, la princesse Kate Middleton est vue portant un bijou Merci Maman, et là, c’est la folie !
Love actually !
Mélanie Stevenson profite alors du meilleur de Londres : de nombreux amis de toutes nationalités grâce à ses multiples colocations, les spectacles, les concerts, les parcs, l’énergie vibrante de la ville, la tradition des pubs… Londres, c’est aussi la rencontre avec celui qui deviendra son mari. Même si elle ne saisissait pas encore toutes les subtilités de la langue de Shakespeare, Mélanie tombe sous le charme de John, de son humour et de son irrésistible accent so british ! Love is in the air…

La vie en couple biculturel
Comme nous l’explique Mélanie, de nombreux Français sont en couple biculturel au Royaume-Uni, notamment avec un partenaire anglais. Forte de ses 13 ans de vie commune avec John, elle raconte toutes ces petites et grandes choses du quotidien qui lui rappellent leurs différences culturelles, et qui ne sont pas forcément là où on les attend. Par exemple, Mélanie s’excuse à tout bout de champ, lui pas ; elle n’ose jamais doubler dans une file d’attente, lui si ; elle est très ponctuelle, lui a souvent les 10 minutes de retard à la française ! Il y a aussi la maitrise des subtilités linguistiques : la communication en anglais est plus diplomatique et polie qu’en français, les conflits sont gérés avec plus de respect, mais dire can you au lieu de could you peut conduire à une fâcheuse interprétation... Enfin, le choix du lieu de vie entre les deux pays est un sujet crucial pour le couple mais aussi pour les enfants. Pas de recette magique mais une seule solution selon Mélanie : aborder le sujet en toute transparence.

All you need is love…
Le saviez-vous ? Les premières notes de la fameuse chanson des Beatles sont en réalité une reprise du début de La Marseillaise ! C’est John, mari de Mélanie et fan des Beatles qui le lui a fait découvrir. Liberté, égalité, fraternité, peace and love !
Bristol calling !
Puis le gigantisme de la ville, le manque de temps pour les amis, la déception du Brexit, et le coût exorbitant de la vie londonienne, surtout à l’annonce de l’arrivée d’un bébé, motivent le couple à s’éloigner de la frénésie de la capitale en 2019. « Nous avions eu un vrai coup de cœur pour Bristol et cela reste non loin de Londres », confie Mélanie. A Bristol, la jeune maman repart de zéro, retisse un réseau social et amical, et travaille en marketing digital. Lorsqu’en 2024, elle est licenciée économique, elle saute le pas et s’installe à son compte en tant que créatrice de contenu écrit : The Frenglish Girl est née !

Les incontournables d’un week-end à Bristol selon The Frenglish Girl
Faire un Street Art Tour, car Bristol, berceau de l’artiste Banksy, vibre toujours de cette énergie créative
Déjeuner au Bristol Lido , une ancienne piscine victorienne rénovée en un très bon restaurant à la déco très léchée
Tester The Wave Bristol pour prendre la vague comme sur la côte basque (ou presque)
Se balader dans le charmant quartier de Clifton et admirer la vue sur son pont suspendu
Sans oublier bien sûr la conviviale King Street et sa dizaine de pubs, la visite du navire Brunel’s SS Great Britain, les galeries d’art, les maisons colorées etc.
En tant que Française installée au Royaume-Uni, je parle de sujets liés à l’expatriation dont on parle très peu d’habitude. Apporter du réconfort est mon objectif premier !
The Frenglish Girl, à cœur ouvert sur l’expatriation
Ses premières vidéos postées sur Instagram à l’été 2024 démarrent fort, avec 10.000 abonnés en seulement 3 mois ! Mélanie décide alors de transformer l’essai et lance via la plateforme Substrack sa newsletter hebdomadaire sur la thématique de l’expatriation. Billets d’humeur, bons plans, conseils de vie au UK, décodage interculturel, retours d’expériences positives ou déroutantes, Mélanie aime plus que tout partager son point de vue personnel, et échanger avec sa communauté. Le résultat est un contenu authentique, inspirant et utile. Les commentaires le plus souvent très positifs de son audience majoritairement féminine l’encouragent à continuer. « Je ne suis pas spéciale, juste une Française installée au Royaume-Uni, qui parle de sujets liés à l’expatriation dont on parle très peu d’habitude, confie-t-elle. Apporter du réconfort est mon objectif premier ! » Car contrairement aux idées reçues, l’expatriation n’est pas un long fleuve tranquille…

Le succès (et le prix) de l’authenticité
Mélanie est fière de ce succès naissant et se donne un an pour envisager la suite. Pour donner une dimension financière à son projet, The Frenglish Girl collabore avec des marques sur son compte Instagram, mais pas sur sa newsletter, dont la ligne éditoriale est plus en profondeur. « L’écriture me prend plus de temps que prévu, j’ai besoin de deux jours environ pour un article, mais je ne veux pas faire de concession sur la qualité » avoue Mélanie. « Se livrer n’est pas toujours facile, mais je partage mes réflexions personnelles si je pense que cela peut servir à quelqu’un. » Elle poursuit par ailleurs des missions en free-lance et vient d’être contactée pour une éventuelle publication de ses écrits dans un livre.

Quand on demande à Mélanie la plus belle transformation que lui a apporté cette expatriation, elle répond sans hésiter : « La confiance en soi ! Je réfléchis et doute beaucoup, mais à présent je l’accepte comme une force et je le gère mieux. Tout le monde ne part pas à 24 ans sans filet de sécurité, je suis fière de mon parcours ! » Et si elle avait un conseil à donner à la Mélanie de 24 ans, elle lui dirait : « Ça va le faire, profite et ne t’inquiète pas ! », sans toutefois lui donner trop de détails…
La newsletter The Frenglish Girl en quelques mots
Une newsletter hebdomadaire en français, gratuite et sans publicité, avec 2000 abonnés début 2025 (au bout de 6 mois seulement) : à lire sur email ou Substack ICI
Des posts Instagram en format vidéo de scénettes humoristiques de vie d’expat, et annonçant les sujets de la newsletter : sur the.frenglish.girl (plus de 15.000 followers !)
Exemples de thèmes abordés :
-Avoir un accent français, même après 15 ans de vie au Royaume-Uni
-Le pouvoir du parfum d’une boulangerie
-Faire une quiche carrée (quand on est lorraine)
-Élever un enfant bilingue au Royaume-Uni
-London vs Bristol ou pourquoi quitter la capitale (et adorer y retourner)
-Comment garder le lien avec sa famille en France
-Avoir 40 ans dont 15 au Royaume-Uni
-L’amour biculturel

- Son adresse préférée à Londres : Tokyo Diner, ma cantine (2 Newport Pl, London WC2H 7JP)
- Pourquoi elle aime Bristol : c’est une ville à taille humaine mais ultra dynamique
- Son coin préféré au Royaume-Uni : Liverpool, berceau des Beatles
- Ce qui lui manque de France : la famille
- Ce que les Anglais ne comprendront jamais des Français : que nous sommes de nature très directe mais pas forcément agressive
- Ce que les Français ne comprendront jamais des Anglais : qu’ils ne sont pas hypocrites avec leurs formules de politesse
- Son expression anglaise favorite : It’s chuking it down! (Il pleut à torrent !)
- Une envie d’ailleurs : nous voyageons beaucoup en France, sinon j’aimerais retourner au Japon, où John m’a demandée en mariage
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