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Que signifie la victoire de Joe Biden pour le Royaume-Uni ?

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freestocks - unsplash
Écrit par Pauline Berger
Publié le 10 novembre 2020, mis à jour le 10 décembre 2020

Les États-Unis de Biden partagent de nombreux points communs avec le Royaume-Uni. Mais les racines irlandaises du futur Président impliquent, en partie, une attention toute particulière de sa part au maintien de la stabilité en Irlande du Nord, menacée par l'Internal Market Bill proposé par Johnson. L'amitié UK/US pourrait-elle en pâtir ?

Des combats internationaux partagés

La lutte contre le réchauffement climatique, le renforcement de l'Organisation du Traité de l'Atlantique-Nord (OTAN), et le succès de l'Accord de Vienne sur le nucléaire iranien, sont des préoccupations majeures aux yeux de Joe Biden et de Boris Johnson. De quoi rassurer les personnes favorables au renforcement de l'amitié entre les États-Unis et la Grande-Bretagne.

Joe Biden valorise également ses relations transatlantiques avec les Britanniques en termes géopolitiques et de sécurité internationale, rappelle la BBC. Malgré la crainte partagée par certaines personnalités politiques au Royaume-Uni, quant aux potentielles représailles américaines suite à la bonne entente du 10 Downing Street avec Donald Trump, Biden semble plutôt favorable à la construction d'un lien solide entre les deux puissances.

Souvenons-nous que tous les dirigeants politiques ne sont pas aussi rancuniers que le 45e Président des États-Unis, refusant toujours d'accepter sa défaite. Malheureusement après quatre ans, le monde commençait effectivement à s'habituer à l'unilatéralisme aveugle, et presque enfantin, du gouvernement Trump. À croire que, plutôt qu'un âge chronologique minimum nécessaire pour se présenter aux élections présidentielles américaines, un âge mental minimum serait plus pertinent...

L'Internal Market Bill de Johnson, menace pour l'amitié britannico-américaine ?

Ce projet de loi comporte des clauses contrevenant au droit international, et pourrait avoir des conséquences graves en Irlande du Nord. Après que la Chambre des Lords ait voté hier le retrait de ces dernières du texte initial, le gouvernement a annoncé qu'il les réintroduirait sûrement quand celui-ci reviendrait à la Chambre des Communes.

Cette décision pourrait être lourde de conséquences pour les relations transatlantiques. En effet, Chris Coons, proche de Biden et potentiel futur Secrétaire d'État américain, a confié à la BBC que le candidat démocrate récemment victorieux, accorde une importance particulière au respect des accords du Vendredi Saint, protégeant la paix en Irlande du Nord. Ces derniers ne doivent pas être "les victimes du Brexit" selon les mots de Biden. Lord Darroch, ancien ambassadeur britannique aux États-Unis, met également en garde contre le refroidissement de l'amitié Biden/ Johnson si les clauses en question font leur retour dans le projet de loi. L'imminence de la COP26 et du rassemblement du G7, hébergés l'année prochaine au Royaume-Uni, représentent des opportunités à ne pas manquer pour les deux pays, s'ils désirent mettre en place une coopération diplomatique de long terme.

La signature d'un potentiel accord commercial entre les États-Unis (US) et le Royaume-Uni (UK), qui permettrait de renforcer leur coopération internationale, n'est donc pas garantie en cas de no-deal avec l'Union Européenne (EU). Biden croit néanmoins à la nécessité de la bonne santé du triangle diplomatique US/UK/EU. Cela le pousserait peut-être à reconsidérer la négociation d'un accord commercial avec le gouvernement de Boris Johnson, même en cas de sortie chaotique du Royaume-Uni de l'Union des 27. Ce texte représenterait en effet une passerelle pour les États-Unis vers l'Union Européenne.

Les relations entre les États-Unis et l'Union Européenne, affectées en profondeur par la présidence Trump

La majorité des dirigeants européens ont célébré la victoire du démocrate. Cela n'induit pas pour autant une coopération naturelle.

Le Président français a effectivement rappelé plusieurs fois la nécessité pour l'Union Européenne de consolider sa puissance, afin de pouvoir se défendre par elle-même. Face aux États-Unis qui, pendant quatre ans, ont méprisé leurs relations avec l'Union Européenne et l'OTAN, Macron a affirmé sa volonté de créer une nouvelle force de défense européenne, et indépendante. Biden pourrait émettre quelques réserves quant à ce projet, quand l'on sait que les dépenses militaires de l'Union des 27, a souvent sollicité des controverses pour de nombreux dirigeants américains avant Trump.

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