Sarah Boardman, artiste britannique de renom, se retrouve au cœur d’une polémique après les vives critiques de Donald Trump sur le portrait qu’elle a réalisé de lui pour le Capitole du Colorado, accusée d'avoir “délibérément déformé” son image. Si le nouveau Président américain a exigé le retrait immédiat de son portrait, les réactions du camp démocrate ne se sont pas faites attendre...


Le travail de Sarah Boardman sous le feu des projecteurs
Sarah Boardman, peintre britannique de 63 ans, est réputée pour avoir réalisé les portraits des anciens présidents américains Bill Clinton et George W. Bush. En 2019, elle avait marqué les esprits avec le portrait de Barack Obama, commandé par le Capitole du Colorado, qui avait connu un succès immédiat et largement médiatisé.
Mais sa carrière a pris un tournant inattendu ce dimanche 23 mars, lorsque les déclarations de Donald Trump au sujet du portrait qu’elle a réalisé de lui l’ont propulsée sous le feu des projecteurs.
Donald Trump exige le retrait immédiat de son portrait “délibérément déformé”
Sur son réseau social Truth Social, Donald Trump a vivement critiqué l'œuvre de Sarah Boardman, accusant l’artiste d’avoir “délibérément déformé” son portrait exposé au Capitole du Colorado, le qualifiant même de “pire jamais réalisé”. Il a exigé son retrait immédiat, affirmant : “Je préfère ne pas avoir de portrait que celui-là”.
Trump a ajouté que de nombreux partisans lui avaient écrit pour se plaindre du tableau. Il est même allé jusqu’à accuser le gouvernement démocrate du Colorado, Jared Polis, qu’il qualifie de “radicalement à gauche” d’en être responsable : “il devrait avoir honte de lui-même !”
Ces déclarations ont rapidement provoqué un afflux de visiteurs au Capitole, désireux de poser devant le portrait de Donald Trump avant son retrait, annoncé lundi soir à la demande des dirigeants républicains de la législature.

L’ironie derrière le portrait controversé de Donald Trump
Lors de sa dernière présidence, débutée en 2017, Donald Trump n’avait pas de portrait accroché au Capitole du Colorado. En 2018, un activiste politique libéral avait même profité de cet espace vide pour y placer un grand portrait de Vladimir Poutine, retiré peu après par le personnel du Capitole.
Ironie du sort, c’est un fervent admirateur républicain de Trump, Kevin Grantham, qui avait commandé le portrait en 2019. Pour financer cette commande, il avait récolté près de 10.000 dollars grâce à une campagne de financement participatif.
Des réactions mitigées face à la demande “furieuse” de Donald Trump
Le gouverneur Jared Polis a réagi avec une pointe d’ironie aux propos de Trump : “Le Capitole a été achevé en 1901, orné de marbre extrait du Colorado, et comprend des portraits d’anciens présidents et gouverneurs. Nous apprécions l’intérêt du président pour notre bâtiment et restons ouverts à toute amélioration de l’expérience des visiteurs.”
Jarrett Freedman, porte-parole des démocrates de la Chambre du Colorado, a, quant à lui, déclaré : “Si le GOP veut perdre du temps et de l'argent à décider quel portrait de Trump accrocher au Capitole, c'est leur affaire”, Même certains membres du Parti républicain ont jugé la demande du nouveau Président américain “mesquine”.
Sarah Boardman défend son travail
De son côté, Sarah Boardman a tenu à clarifier sa démarche artistique. Interrogée par le Colorado Times Recorder, elle a déclaré : “J’ai voulu retranscrire l’essence du sujet, sans aucune intention politique. Mes émotions restent à la porte de l’atelier.”
Sur le même sujet
