À 80 ans, L’Amiral n’a pas dit son dernier mot… Loin de faire ses adieux à la scène, Michel Polnareff repart, avec une tournée mondiale en 2025. Et malgré plus de soixante ans de carrière, l’auteur de Lettre à France nous a confié que son amour pour le public n’a pas pris une ride. À ce titre, il sort un nouvel album, Un temps pour elles, attendu en avril. De passage à Londres, l’artiste aux lunettes immuables s’est confié avec la sincérité qu’on lui connaît. Portrait de celui qui chantait Je ne suis qu’un homme, mais dont la voix n’a pas fini de résonner…


Pour 2025 on aurait pu imaginer énormément de choses, mais sûrement pas un retour de Michel Polnareff sur les plus grandes scènes du monde, à 80 ans. Alors, pourquoi cette nouvelle tournée ? "J’ai très envie de partager mon nouvel album avec le public. Et puis, retrouver cette ferveur, entendre les spectateurs chanter mes chansons à ma place... c'est un bonheur unique !" avoue-t-il d’un enthousiasme non dissimulé.
D’ailleurs, pour les fans de La Poupée qui fait non ou de Love Me, Please Love Me, soyez prévenus ! Pour ce nouvel opus, Michel Polnareff s’est recentré sur l’essentiel : "Je voulais remettre en avant mon amour du piano. J’ai tout composé et réalisé moi-même, et j’en suis très fier."

Lettre à France : l’amour du pays d’origine triomphe toujours !
"J’aime la France, et je crois que cet amour est réciproque. Mais ma vie est désormais aux États-Unis, où j’ai trouvé un équilibre."
Quand on lui demande s’il y a une chanson dont il ne se lasse jamais, la réponse de l’artiste aux multiples victoires de la Musique est sans appel : "Il se passe toujours quelque chose de particulier quand je joue Lettre à France. Je crois que cette chanson résume mon lien avec mon public."
Sorti en 1977, le titre est une véritable déclaration d’amour à son pays natal. À cette époque, Michel Polnareff vit déjà aux États-Unis, où il s’est installé en 1973, suite à des problèmes fiscaux en France qui l'ont contraint à l'exil. Depuis, il a posé ses valises en Californie, un endroit qui l’inspire, tout autant que son pays d’origine : "J’aime la France, et je crois que cet amour est réciproque. Mais ma vie est désormais aux États-Unis, où j’ai trouvé un équilibre."
L’expatriation aux États-Unis : un souffle inspirant pour Michel Polnareff
“Depuis que je suis loin de toi, je suis comme loin de moi, et je pense à toi tout bas, Tu es à six heures de moi, Je suis à des années de toi. (Paroles de Lettre à France, ndlr) ” Loin des yeux mais près du cœur. S’installer outre-Atlantique n’a rien effacé dans l’ADN musical de Polnareff, au contraire : "J’ai toujours été inspiré par la musique anglo-saxonne. L’expatriation a enrichi mon univers, mais ma musique, elle, reste fidèle à ce que je suis," confie-t-il.
Depuis plus de cinquante ans, il a fait des États-Unis son refuge, vivant notamment entre Los Angeles et Palm Springs. Une expatriation qui lui a offert une certaine tranquillité, loin des tumultes de la vie publique française, mais qui ne l’a jamais empêché d’y revenir régulièrement pour retrouver son public. "La France fait partie de moi. J’y reviens toujours avec plaisir, mais je ne me vois pas refaire ma vie ailleurs qu’aux États-Unis aujourd’hui."
Ce changement de vie lui a surtout apporté son plus grand trésor américain portant un nom : Louka : "Mon fils est la plus belle chose que l’expatriation m’ait apportée."
Londres : le déclic originel d’une grande carrière !
Si sa carrière a explosé en France, c’est à Londres que tout a commencé. "J’ai enregistré mon premier 45 tours (vinyle,ndlr) ici. D’ailleurs, pour l’anecdote, pour être sûr de ne pas chanter, j’avais demandé des conditions absurdes : enregistrer à Abbey Road, avoir Jimmy Page à la guitare et John Paul Jones à la basse… Et contre toute attente, tout a été accepté !" nous révèle-t-il.
Le Royaume-Uni l’a influencé “dès ses débuts” et il compte bien le rendre lors de son concert à l’Eventim Apollo, le 3 avril, où il promet un show à sa manière, lui qui a : “hâte d'entendre le public chanter à ma place certaines de mes chansons.”
"Je ne gère rien, je suis simplement moi-même. Mon public sait qui je suis, et je n’ai jamais cherché à entretenir un quelconque mystère."
Lunettes noires et vision vers l’avenir !
Il est difficile d’évoquer Michel Polnareff sans parler de son look mythique. À ceux qui pensent qu’il s’agit d’un artifice, il répond : "À l’origine, j’avais un problème de vue. Les lunettes étaient une nécessité. Depuis, le souci a disparu, mais elles, elles sont restées !"
Au-delà du look, avec sa crinière blanche et ses verres teintés, il insiste sur l’authenticité de son personnage : "Je ne gère rien, je suis simplement moi-même. Mon public sait qui je suis, et je n’ai jamais cherché à entretenir un quelconque mystère."
D’ailleurs l’artiste ne regarde jamais dans le rétroviseur : "Je ne regarde jamais en arrière. Je vis dans le moment présent. Alors la période dont je suis le plus fier ? C’est celle qui est encore à venir !" Et cet acharnement est sa manière unique de dire que, malgré le temps, le souffle de Polnareff reste puissant…
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