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Les relations franco-anglaises : Brexit et humble conclusion

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Samuel Regan - Unsplash
Écrit par Maud Finance
Publié le 7 février 2021

Nous disons souvent de la France et de l’Angleterre que nous sommes « les meilleurs ennemis ». Mais connaissez-vous vraiment le pourquoi du comment ? Je t’aime moi non plus, septième et dernier chapitre. Rideau !

Et voilà, chers lecteurs, le récit de notre histoire d’amour avec notre île voisine touche à sa fin. Après une guerre qui dura cent ans, un renouement inespéré sous le règne de Victoria, deux guerres mondiales destructrices, un gouvernement thatchérien à la volonté de fer, en passant par la création d’Eurostar, un lien symbolique fort et une rivalité qui s’étend jusque sur les terrains de rugby, entre France et Royaume-Uni, il n’y a pas de quoi s’ennuyer ! Mais aujourd’hui, une nouvelle ombre vient obscurcir le tableau. Dans un contexte de Brexit, que va devenir le lien fragile et ancestral qui unit nos deux nations, ce lien que nous avons mis tant de temps à bâtir au fil des siècles ?

 

2021 : la rupture

Coup de tonnerre en ce début 2021 : Le Royaume-Uni se sépare de l’Europe. Comme dans une rupture : chacun veut prouver qu’il a raison. Tandis que les Britanniques pro-Brexit font la promotion de leur souveraineté retrouvée, l’Europe accuse le coup en affirmant qu’une sortie du marché commun est un acte absurde. Mais alors comment éviter une nouvelle forme d’affrontement entre nos deux nations ?

Entre Emmanuel Macron et Boris Johnson, la gestion du Brexit s’assimile un peu à du « fuis moi je te suis ». Pour le président français, il faut choisir son camp. Il y a plusieurs jours, il sommait le Premier Ministre Britannique de choisir son modèle : Etats-Unis ? UE ? Singapour ? Selon lui, la France et le Royaume-Uni gardent un « destin commun » et constituent toujours des alliés de choix. De par notre Histoire commune et notre proximité géographique (Paris est l’une des capitales européennes les plus proches de Londres), il est inconcevable pour le chef d’Etat de l’Hexagone de couper les ponts avec le Royaume de Sa Majesté.

 

Des choses qui changent…

Nous vous le disions il y a quelques semaines, le programme d’échange Erasmus, véritable symbole de la réussite européenne, n’existe plus au Royaume-Uni. Le coup est dur pour les Français, dont l’île était la troisième destination universitaire préférée. La rupture se vérifie encore.

Nous disons également adieu (entre autres) à la libre circulation des biens et des personnes entre le continent et l’île. Désormais, les denrées alimentaires comme l’alcool, le tabac et les produits laitiers seront contrôlés. Concernant les personnes, un visa plutôt onéreux sera exigé pour un séjour dépassant les trois mois. Pour travailler au Royaume-Uni, un visa de travail soumis à un système de points exigés. Sans même parler des contrôles douaniers et du passeport à présenter obligatoirement pour passer les frontières. Beaucoup de démarches alourdies, donc…

 

… et des choses qui pourraient perdurer

Même si les chefs des gouvernements français et britanniques ne se côtoieront désormais plus à l’occasion des sommets européens, ils n’en restent pas moins alliés sur d’autres sujets, notamment internationaux. Nous pouvons donc espérer que certains dossiers les rassemblent, comme celui concernant le climat ou encore la lutte anti-terroriste.

De plus, nous comptons environ 300 000 ressortissants français vivant de l’autre côté de la Manche. Londres reste donc une ville attractive et accueillante pour le peuple de l’Hexagone, même s’il est trop tôt pour mesurer l’impact du Brexit sur cette partie de la population. Aussi, la langue anglaise reste très majoritairement la première langue choisie par les élèves français du second degré, et la deuxième langue européenne. Ironie du sort ?

 

Pour clore le sujet

Vous l’aurez compris cette semaine, les relations entre le France et le Royaume-Uni encensent une histoire d’amour longue, compliquée, controversée et bouleversante. Bouleversante, parce que les deux pays sont sur un même pied d’égalité tant au niveau économique que social (ou presque). Pour autant ils diffèrent tellement dans leur manière de penser ou de se construire. L’un est une République, l’autre est une monarchie. Quand l’un prône l’Etat-Providence, l’autre pratique l’ultra-libéralisme. L’un roule à gauche, et l’autre à droite. A priori, tant les sépare, parce-que rien ne les rassemble. Mais si comme moi, vous avez lu l’histoire de ce couple à travers notre saga publiée cette semaine, si comme moi vous l’avez vécue à travers ces lignes, alors vous saurez qu’une chose les a sauvés : la résilience. Parfois surement, la France et le Royaume-Uni ont pu oublier le pourquoi ils se battaient, sans doute pour sauver quelque chose qui ne pouvait être sauvé. Parfois sûrement, leurs dirigeants ont pensé que ce lien si précieux n’était qu’illusion, qu’ils s’acharnaient à relier deux idéologies qui ne pourraient jamais se comprendre. Et nous n’allons pas nous mentir, aujourd’hui encore, certains peuvent avoir cette impression. Mais les relations diplomatiques sont comme les relations humaines : si elles perdurent si ardemment dans le temps, c’est tout sauf le fruit du hasard. Ce lien est précieux, et bien que nos nations soient profondément différentes, ensemble, elles ne cesseront d’accomplir de grandes choses.

 

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