Seulement une quarantaine de kilomètres séparent le vieux continent du royaume de sa majesté, mais côté politique la séparation se creuse de plus en plus depuis le Brexit. Retour sur les derniers propos tenus par le Président français à ce sujet.
Pas un divorce si à l’amiable que ça. Alors que le Royaume-Uni et l’Union européenne connaissent de vives tensions depuis plusieurs jours sur la question de l’approvisionnement des vaccins contre le Covid-19, le président de la République française a donné vendredi dernier une interview à la presse étrangère.
Dans cet entretien, retranscrit ce samedi par le Guardian pour les questions liées au Royaume-Uni, Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots sur la politique menée par Boris Johnson depuis le Brexit.
“Quelle politique la Grande-Bretagne souhaite-t-elle choisir ?”
Un mois après que notre allié d’outre-Manche ait quitté l’Union européenne, le Premier ministre britannique cherche clairement à se repositionner sur la scène internationale. L’accord post-Brexit fut très long à trouver et fut signé juste à temps avant la fin de la période de transition fin 2020.
Emmanuel Macron s’interroge sur les perspectives d’avenir pour le Royaume-Uni : “Quelle politique la Grande-Bretagne souhaite-t-elle choisir ? Elle ne peut pas être le meilleur allié des États-Unis, le meilleur allié de l'UE et du nouveau Singapour… Il faut choisir un modèle”.
Boris Johnson a en effet déclaré vouloir libérer l’économie du pays en le transformant en “Singapour sur la Tamise”, tel un nouveau paradis fiscal, avec une réglementation légère et des impôts faibles. Le Royaume-Uni devrait aussi demander son adhésion au traité commercial transpacifique, un accord de libre échange avec les pays d’Asie et d’Amérique. Une union qui passe mal auprès du président de la République française.
“Je suis pour une ambition commune et un destin commun”
“Si la Grande Bretagne décide d'une politique complètement transatlantique, nous aurons besoin de clarifications” estime Emmanuel Macron au nom de l’Union européenne. Le Président demande ainsi à Boris Johnson d’éclaircir ses motivations et de clairement choisir sa position à l’égard de la France et des 27 autres pays membres.
Le chef de l’État souligne tout de même son attachement au Royaume-Uni : “Je suis pour une ambition commune et un destin commun. J'espère que Boris Johnson est également sur cette voie, car je pense que les Britanniques le sont. Nous restons alliés. L'histoire et la géographie ne changent pas, donc je ne pense pas que le peuple britannique ait un destin différent du nôtre”.
“Comme je l'ai déjà dit, je pense que le Brexit est une erreur”
Le Président français se montre toujours très critique sur le Brexit. Dans ses vœux télévisés pour l’année 2021, Emmanuel Macron avait déjà qualifié la sortie du Royaume-Uni de l’Union “d'enfant du malaise européen et de beaucoup de mensonges et de fausses promesses”.
Au Guardian ce week-end le chef de l’État s’exprime à nouveau : “J'aime beaucoup votre pays, mais comme je l'ai déjà dit, je pense que le Brexit est une erreur. Je respecte la souveraineté du peuple et le peuple a voté, donc cela devait être fait, mais je pense que ce vote était basé sur beaucoup de mensonges et maintenant nous voyons qu'il a rendu les choses beaucoup plus difficiles à bien des égards”. Que répondra Boris Johnson ?
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