Nous disons souvent de la France et de l’Angleterre que nous sommes « les meilleurs ennemis ». Mais connaissez-vous vraiment le pourquoi du comment ? Je t’aime moi non plus, chapitre quatre.
Même à la dernière des connes
Je veux dédier ces quelques vers
Issus de mon dégoût des hommes
Et de leur morale guerrière
Car aucune femme sur la planète
Ne sera jamais plus con que son frère
Ni plus fière ni plus malhonnête
À part peut-être, Madame Thatcher
Telles sont les premières paroles de la chanson de Renaud « Miss Maggie », qui rend hommage (ou pas) à Margaret Thatcher. Mais mis à part les opinions de notre cher et controversé chanteur (qui s’attire d’ailleurs avec ce titre, les foudres britanniques), quel fut l’impact de la politique de la Dame de Fer sur nos relations outre-Manche ?
La Dame de Fer
Première femme à diriger le parti conservateur britannique, Mme Thatcher est cinglante, autoritaire et intransigeante. Elle est surnommée la Dame de Fer, mais savez-vous pourquoi ?
Rien à voir avec NOTRE Dame de Fer, sur le Champ de Mars. Ce surnom vient d’un journal communiste de l’URSS. Comme le métal, Mrs Thatcher est ainsi symbolisée par sa fermeté et la stabilité de ses décisions politiques.
On lui attribue notamment la crise des mineurs qui conduit à la plus longue grève que le pays ait jamais connue ainsi que la dégradation de la situation des révolutionnaires d’Irlande du Nord. Son libéralisme économique la pousse, entre autres, à affaiblir les syndicats et à privatiser en masse.
Quand le libéralisme rencontre le socialisme
En 1981, le socialiste François Mitterrand se fait élire en tant que président des Français, deux ans après l’accession de « Miss Maggie » à la tête du gouvernement britannique. Ensemble, ils échangeront pendant neuf ans à la tête de leurs Etats respectifs.
Mais vous l’aurez deviné, ils ne partagent pas vraiment les mêmes idées.
François Mitterrand est un socialiste à la tête d’un Etat Providence, tandis-ce-que Margaret Thatcher est une libérale mère du « thatchérisme ». Encore une fois, entre France et Royaume-Uni, rien n’est fait pour nous faciliter la vie (quelle sale manie !).
La pomme de discorde entre nos deux amis fut ce qu’elle est également aujourd’hui : notre bonne vieille Europe. À peine arrivée au 10, Downing Street, Thatcher lance « I want my money back » lors d’un sommet européen. Déjà à l’époque, les « Tories » étaient plutôt eurosceptiques !
Néanmoins, lors de la guerre des Malouines, Mitterrand affiche sans conteste son soutien indéfectible à son homologue britannique. De plus, et malgré leurs divergences politiques, la France et le Royaume-Uni font toutes deux barrage à la dictature communiste de l’URSS.
Même si la Dame de Fer qualifie la politique économique mitterrandienne de « fantaisiste », la relation de respect mutuel entre les deux chefs d’Etat ne pourrait être contredite. Elle est d’ailleurs à l’image de ce que déclarera Jacques Attali, ancien conseiller spécial de François Mitterrand, le jour de la disparition de « Mrs T », en 2013 :
« Margaret Thatcher était, pour la France de François Mitterrand, un partenaire dur mais fiable. Entêtée, compétente, sans état d’âme, fragile. »
Contrastée, donc.
Le tunnel sous la Manche
La Manche a servi de rempart au Royaume-Uni pendant de longues années. Cependant, la mer limite également les échanges entre l’île et le Vieux Continent.
En 1986, le président français et la première ministre britannique annoncent leur décision : un tunnel ferroviaire reliera leurs deux pays en passant… sous la Manche ! Rien que ça !
Plus que jamais symbole de l’union entre les deux pays, le plus grand chantier du siècle pouvait alors commencer.
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