Nous disons souvent de la France et de l’Angleterre que nous sommes « les meilleurs ennemis ». Mais connaissez-vous vraiment le pourquoi du comment ? Les relations franco-anglaises, je t'aime moi non plus, chapitre un.
Il était une fois une guerre qui dura cent ans… Non pas vraiment. En réalité, ce fut une succession de conflits que les historiens regroupèrent sous le nom bien pratique de « Guerre de Cent Ans ». Elle opposa la dynastie des Plantagenêt (maison royale anglaise), à celle des Valois (maison royale française). La durée exacte de cette période s’étale sur 116 années, entrecoupée par deux périodes de paix. Voici (en gros) ce qu’il faut retenir :
La guerre, mais pourquoi ?
Nous sommes au début du quatorzième siècle. Comme souvent, les guerres commencent à cause d’une crise de succession, parce-que, comme souvent, les hommes ont la santé moins robuste que les femmes. Non, blague à part, comme vous devez le savoir, nous ne laissions pas les femmes gouverner à l’époque.
Ici, Philippe Le Bel, roi de France, meurt sans héritier durable (fils et petit-fils moururent très rapidement après leur accession au trône). La couronne revient donc à son neveu, Philippe VI de la maison Valois, héritier mâle le plus proche. Dans le même temps, le petit-fils de Philippe Le Bel, Edouard III devient roi également, mais du Royaume d’Angleterre ! Nous avons donc deux prétendants étroitement liés au trône de France : Edouard III, le Plantagenêt, unique petit-fils de Philippe le Bel, et Philippe VI, le Valois, neveu de Philippe le Bel. Et évidemment, l’un refuse de reconnaitre l’autre (sinon, ce n’est pas drôle).
S’ensuit une série de batailles entre Valois et Plantagenêt, marquées par une succession de défaites Valoises. Les Anglais récupèrent beaucoup de territoires français, notamment Calais, qui devient un port anglais. La France ressort donc avec un KO au premier round.
Le règne du roi fou
Les rois se succèdent à la tête des deux Royaumes et tour à tour, ils relancent les conflits ou signent des traités de paix (on ne savait jamais trop).
En 1386, Charles VI de France, plus connu sous le surnom du « roi fou » fait sombrer la France dans une guerre civile. D’un côté, le camp des Armagnacs milite en faveur de Charles VII, le Dauphin de la couronne. De l’autre, nous avons les Bourguignons, qui finissent par s’allier aux Anglais en 1414 (what traitors !!!), ce qui nous amène à la conquête du nord de la France et de Paris par les Plantagenêt en 1415. La France tombe petit à petit.
Suite à ces terribles défaites, Henri V, roi d’Angleterre, déshérite le Dauphin Charles VII et se proclame héritier du trône de France. Nous nous retrouvons donc à nouveau avec deux prétendants pour la seule et unique couronne française.
Jeanne d’Arc
Les Anglais assiègent la ville stratégique d’Orléans, qui contient le passage de la Loire, et dont les habitants sont en faveur de Charles VII (un petit village peuplé d’irréductibles gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur !). Jeanne d’Arc et ses troupes la délivrent, et Charles VII devient officiellement roi de France en 1429.
Mais Jeanne d’Arc en veut plus : elle tente de reprendre Paris aux Anglais, jusqu’à se faire capturer par les Bourguignons. Elle sera jugée puis brûlée vive à Rouen en 1431.
La fin de la guerre
Charles VII parvient à reprendre successivement Paris, la Normandie et la Guyenne (ancienne Province ayant pour capitale Bordeaux). La Guerre de Cent Ans s’achève après la bataille finale de Castillon en 1453. Charles VII est surnommé « le Victorieux ».
Le roi d’Angleterre, Henri VI, quant à lui, sombre à son tour dans la démence, suivant les pas de son grand-père maternel Charles VI de France. Les chiens ne font pas des chats !
Conséquences
En France, la fin de la guerre fit naître un sentiment d’unité nationale, symbolisé en partie par Jeanne d’Arc. Louis XI, fils de Charles VII le Victorieux, a voulu maintenir cette fraternité naissante en pacifiant le Royaume de France, et en renforçant l’autorité royale.
En Angleterre, la guerre crée une crise de la royauté qui conduit à la guerre des Deux Roses. Cette nouvelle crise oppose des groupes de noblesses anglaises qui se déchirent pour la conquête du pouvoir. La famille Tudor finit par remplacer la dynastie des Plantagenêt à la fin du XVème siècle.
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