Nous disons souvent de la France et de l’Angleterre que nous sommes « les meilleurs ennemis ». Mais connaissez-vous vraiment le pourquoi du comment ? Je t’aime moi non plus, chapitre trois.
Plusieurs années après la première entente cordiale entre la France et le Royaume-Uni obtenue par les bons soins de la reine Victoria et du roi Louis-Philippe, une seconde entente cordiale, plus officielle encore, se concrétise entre les deux nations en 1904. Cette nouvelle entente vise notamment à apaiser les conflits coloniaux. Les deux pays sont donc disposés à s’entendre de manière durable (enfin !).
Mais le XXème siècle constitue celui durant lequel les plus grands conflits que le monde ait jamais connus vont ébranler la planète. Les liens franco-anglais doivent alors se montrer plus forts que jamais.
La Grande Guerre
Dieu soit loué, cette fois, la France et l’Angleterre combattent du même côté. N’avez-vous pas l’impression d’être comme devant une série, lorsque vous attendez patiemment que deux tourtereaux tourmentés se rabibochent pour faire front face à l’adversité ?
Nous y sommes donc. Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Le lendemain, c’est au tour du Royaume-Uni de déclarer la guerre à la Mannschaft. Nous avons donc un match en trois contre trois : France-Royaume Uni-Russie contre Autriche/Hongrie-Allemagne-Italie (ou l’Entente contre l’Alliance).
Après des années d’une guerre atroce en particulier dans les tranchées, la seconde bataille de la Marne en 1918 signe la fin des offensives côté allemand. Le 8 août 1918, Français, Britanniques, Canadiens et Australiens achèvent les troupes allemandes en Picardie.
L’entre-deux guerres
La France et le Royaume Uni se rejoignent dans leur volonté de conserver le contrôle de leurs empires coloniaux respectifs. À ce titre, entre autres, les deux pays sont désireux d’affaiblir le plus possible l’Allemagne dans le traité de Versailles. Cette dernière se voit donc humiliée, endettée, et dépossédée de son empire colonial, rien que ça.
En réponse à cela, la montée du nationalisme progresse petit à petit jusqu’à l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler dans les années 1930. Mais une fois n’est pas coutume, les Anglais et les Français ne semblent pas se rendre compte du danger que représente le Troisième Reich. Sous prétexte de vouloir préserver la paix, et encore traumatisées par la Grande Guerre, les deux démocraties cèdent du terrain en accédant aux revendications d’Hitler, lequel viole successivement les traités internationaux en annexant des territoires et en renforçant son armée (voilà ce que j’appelle faire l’autruche). L’inévitable est en chemin.
La deuxième guerre mondiale
« Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français, qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. »
Le 18 juin 1940, depuis la capitale britannique, De Gaulle organise sa résistance et devient chef de la France libre.
Nous n’allons pas refaire l’Histoire : la France s’est rendue et son régime collabore avec celui d’Hitler moins d’un an après le début des hostilités. Officiellement, le pays a donc basculé dans le camp ennemi.
C’est Winston Churchill qui permettra au général de Gaulle de prononcer son discours sur les ondes de la BBC, et ainsi de continuer le combat. Le 27 juin 1940, il est officiellement reconnu chef des Français libres par le premier ministre britannique. Il y a alors deux France : celle qui collabore au nom du régime de Vichy, et celle qui résiste aux côtés des britanniques, avec à sa tête Charles de Gaulle. Ce dernier crée les Forces Françaises Libres, des forces armées volontaires ralliées à la France Libre, organisation financée par le gouvernement de Churchill.
Comme vous le savez, je l’espère, l’Allemagne nazie capitule et signe l’Armistice le 8 mai 1945, mettant fin à la guerre la plus meurtrière que le monde ait jamais porté.
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