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Les relations franco-anglaises : Eurostar, symbole européen fragilisé

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Hpgruesen - Pixabay
Écrit par Maud Finance
Publié le 7 février 2021, mis à jour le 7 février 2021

Nous disons souvent de la France et de l’Angleterre que nous sommes « les meilleurs ennemis ». Mais connaissez-vous vraiment le pourquoi du comment ? Je t’aime moi non plus, chapitre cinq.

 

Nous vous le disions hier : en 1986, François Mitterrand et Margaret Thatcher annonçait le début du chantier du tunnel sous la Manche. Le 6 mai 1994, il est inauguré par la reine Elizabeth II et le président français. « La conjugaison de l’élan français et du pragmatisme britannique » résume d’ailleurs Sa Majesté de façon très juste, faut-il lui concéder.

Ainsi, le 14 novembre de la même année, les liaisons régulières entre Londres et Paris voient le jour. Retour sur les débuts de cette importante révolution.

 

Eurostar : résumé

Eurostar, pour ceux qui ne le savent pas déjà, est une entreprise ferroviaire franco-britannique ayant pour principal actionnaire notre bonne vieille SNCF.

Les lignes à grande vitesse desservent principalement la gare de Paris-Nord en 2 heures et 15 minutes, celle de Lille-Europe en 1 heure et 20 minutes, et la gare de Bruxelles-Midi en 1 heure et 50 minutes. Elles utilisent pour cela le tunnel sous la Manche.

Pour les faits marquants, lorsque vous prenez l’Eurostar, vous parcourez environ une cinquantaine de kilomètres à 100 mètres au-dessous de la mer.

Ces trains connaissent un succès fou : en 2013, soit presque 10 années après son lancement, Eurostar portait son nombre de passagers à 140 millions.

En bref, les trains Eurostar facilitent nettement les échanges entre Londres et Paris : depuis sa création, la société a divisé par deux le nombre de vols entre les deux capitales. Le Royaume-Uni n’est donc plus une île : nous pouvons maintenant nous y rendre par voie terrestre.

 

Eurostar et Brexit : faut-il couper le cordon ?

Sans parler de la crise du coronavirus, qui elle n’était pas prévue, le divorce France-Angleterre inquiète l’entreprise ferroviaire. Quel est l’intérêt à présent de prendre ce train, symbole européen, pour faciliter les échanges ?

Le 1er janvier 2021, nous disons au-revoir (adieu ?) à la libre circulation des biens et des marchandises. Les français vivant à Londres ne pourront plus emmener dans leurs bagages les traditionnels fromages, viandes et vins. Et c’est sans parler des contrôles douaniers importants que devront potentiellement subir les passagers de l’Eurostar à chacun des bouts du tunnel.

Mais au-delà de tout cela, sur un fond de pandémie mondiale, l’avenir de l’opérateur semble réellement compromis, et le Brexit vient rajouter de l’huile sur le feu. En effet, en 2020, Eurostar a perdu 85% de ses voyageurs, et se trouve maintenant « sous perfusion ». Mais si Paris se montre enclin à aider l’entreprise ferroviaire, Londres n’y montre pas le même enthousiasme. En effet, l’entreprise a le vilain défaut d’être majoritairement française, tout en opérant au Royaume-Uni (le siège social se trouve à Londres). Mais où sont donc les belles promesses de deux nations unies ?

J’ai encore une fois la fâcheuse impression qu’entre France et Royaume-Uni, c’est un peu comme si nous étions obligés de nous aimer, alors que rien ne nous rassemble. Pas vous ? Lorsque l’un fait un pas en avant, l’autre en fait deux en arrière… et ainsi de suite.

 

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