Luc Bereni, le président du directoire de la compagnie Air Corsica a accepté de répondre à nos questions quand à la situation des vols permettant de décoller de Londres pour rejoindre l’Ile de beauté.
Les vols au départ de Londres Stansted vont-ils reprendre ?
Depuis l’apparition de la pandémie, nous avons annulé les vols de quinzaine en quinzaine en raison des conditions sanitaires. Nous avions suspendu jusqu’alors les vols de Londres vers la Corse jusqu’à fin juillet. Vendredi nous avons pris la décision d’annuler tous les vos en août, septembre et octobre 2020. Ils reprendront en 2021.
Pourquoi cette décision ?
Malgré la réouverture générale de la destination Corse au tourisme qui a immédiatement généré une reprise très forte des réservations sur toutes les lignes, nous avons constaté que ce n’était pas le cas depuis Londres où la tendance des réservations restait atone. Hormis les fidèles de la destination qui avaient acheté leurs billets avant l’arrivée du virus, nous ne constations pas de réservations récentes. Une tendance à l’opposée de celle enregistrée par exemple pour les départs de Paris ou de Bruxelles Charleroi avec un afflux de réservations. Cela est certainement en rapport avec l’attentisme lié à la situation sanitaire dans le Royaume-Uni.
Donc il est toujours possible de voler vers la Corse avec Air Corsica ?
Oui, il y a des vols quotidiens depuis Bruxelles, Paris et d’autres villes françaises comme Lyon pour gagner les quatre aéroports de Corse. Avec la réouverture d’Orly hier, nous avons quasiment retrouvé un programme de vols normal. Et ce sera complètement le cas le 1er juillet. La destination Corse est toujours très prisée et toutes les structures touristiques sont désormais ouvertes sur l’île.
La Corse a-t-elle perdu beaucoup de clients ?
Oui car elle n’a pas vu un touriste pendant la mi-saison et le manque à gagner est important pour les mois d’avril, mai et juin. En juillet et août, elle va paradoxalement en gagner de nouveaux avec un vrai phénomène de report. Beaucoup de vacanciers choisissant d’oublier les destinations lointaines comme les caraïbes ou l’océan indien pour rester plus proches de chez eux. La Corse est la seule destination cet été qui est « sûre sanitairement », qui est rassurante car proche de la métropole ou du Royaume-Uni pour les Français qui y sont installés. Et l’exotisme et le dépaysement font vraiment partie du voyage cat l’île possède des plages de rêve et des atouts naturels plus que séduisants.
La compagnie Air Corsica va-t-elle survivre à cette crise ?
Nous avons tiré une croix sur trois mois de chiffre d’affaires, mais nous avons bon espoir de réaliser deux jolis mois pendant la haute saison et de faire de même en septembre et octobre. Mais la compagnie demeure en bonne santé. Celles qui disparaissent en ce moment sont celles qui avaient déjà des difficultés avant la crise du Covid-19. Bien entendu nous avons perdu de l’argent d’avril à juin et bien sûr notre résultat de 2020 sera déficitaire, alors que d’habitude nous sommes bénéficiaires. Mais nous restons dans des chiffres qui ne mettent en rien l’avenir de l’entreprise en péril. D’ailleurs, la compagnie n’a plus recours au chômage partiel depuis mi-juin. Nous avons remis tout le monde au travail et 100 % de notre flotte est opérationnelle. Aujourd’hui, nous avons besoin de la totalité de nos avions et de nos salariés pour assurer le programme d’été.
Le fait de diriger une compagnie à taille humaine est-il un avantage ?
Oui, d’ailleurs il est bon de rappeler que Air Corsica c’est 700 salariés, 13 avions et un vrai esprit d’entreprise. Les employés ont fait corps avec la société durant la crise. Ils ont fait beaucoup d’efforts au printemps en acceptant notamment le chômage partiel. Ceux qui ont continué de travailler ont su faire preuve de beaucoup de souplesse par rapport aux conditions de travail habituelles. Contrairement à d’autres, la compagnie n’a jamais interrompu ses vols, avec des liaisons vers Marseille et Nice, tous les jours, y compris au plus fort de la crise. C’était indispensable pour la Corse de maintenir un lien pour des déplacements à caractère familiaux, médicaux, les transports de soignants et aussi le fret. Nous avons un rôle clé dans l’approvisionnement de l’île. Nos avions, nos pilotes, nos mécaniciens n’ont jamais cessé de travailler, cela nous a permis de reprendre l’activité très vite. Une situation différente des autres compagnies qui ont tout stoppé pendant trois mois. Tout le monde est très enthousiaste à l’idée de revenir au travail à 100 %.
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