En posant mes valises à Bastia pour un week-end prolongé, je ne savais pas encore combien j’allais être subjugué par cette ville nichée entre mer et montagne, idéale pour complètement déconnecter.
Impossible d’imaginer tous les charmes de cette ville méditerranéenne tant qu’on n’y a pas mis le bout de son nez ! Bastia ne ressemble à aucune autre ville. C’est Bastia. Avec ses ruelles étroites, ses façades colorées, sa douceur de vivre et sa fière citadelle, son port pittoresque. Ici, personne n’aime être bousculé… on ne court pas dans les escalators. On sait prendre le temps nécessaire pour faire les choses et c’est bien, car les journées paraissent deux fois plus longues.
A l’assaut de la citadelle
La première chose à faire est de grimper en direction de la citadelle. On y accède par le Jardin Romieu qui fait le lien entre le Vieux Port et les remparts. Ce petit parc en pente, planté de très beaux arbres, j’imagine centenaires, donne accès à un splendide point de vue qui permet d’embrasser du regard ce que la ville a de plus beau. La Citadelle plait pour la beauté de ses ruelles et la couleur de ses habitations, mais aussi parce que les voitures y sont interdites. « Enjoy the silence » et la quiétude incomparable des lieux. En quelques minutes, la magie de Bastia opère et l’on commence à tout photographier, à commencer par le Palais des Gouverneurs. Avec son architecture et sa belle façade orangée, il ne passe pas inaperçu ! L’édifice, classé Monument Historique en 1977 accueille le Musée de Bastia et des joyaux qui retracent plus de dix siècles d’histoire de la ville. Mais je veux profiter du soleil et surtout du bleu du ciel… qui contraste avec celui de Londres. Aussi je passe mon chemin.
Le charme des rues du centre historique
Je redescends au cœur de la cité. La grande place Saint-Nicolas est agréable avec ses grands arbres et ses cafés. Je déambule sur le Boulevard Paoli et la rue César Campinchi où se côtoient de jolies boutiques de créateurs insulaires, de grandes enseignes de marques, des échoppes avec une sélection de produits locaux qui donnent tout de suite envie de rapporter un petit bout de Corse dans ses valises. Elles sont à moitié vides et je ne suis pas trop limité en poids pour le retour en avion, je peux me le permettre ! Mais je préfère la rue Napoléon, parce qu’elle est piétonne et parce qu’elle offre une très jolie palette de boutiques typiques et de nouveaux concept-stores, dont une adresse entièrement dédiée aux fromages : « A Tinella », un bar à fromages qui ne désemplit pas ! Je repère aussi quelques épiceries gourmandes. Aaaah ! Je ne peux ignorer l’appel de la charcuterie et du fromage corses !
Je débouche enfin sur la place du marché, à mi-chemin entre le Vieux Port et la Place Saint-Nicolas, point de départ d’une visite guidée insolite de Bastia en français, baptisée « Les Légendines ». Sur ce centre névralgique, entouré de platanes, l’agitation est grande. Le week-end en effet c’est jour de marché. Je déguste un beignet au fromage et savoure aussi deux tranches de coppa proposées par un producteur. Voilà une visite qui a du goût ! Puis petite pause rafraichissante et bien méritée en terrasse. Je me laisse convaincre. Pas de Perrier rondelle cette fois-ci… mais une Orezza, eau minérale pétillante corse, la « sparkling water » locale « of corse… ». C’est dit, je tente ce jeu de mots qui n’est pas de moi. Clin d’œil à mon amie corse et londonienne, Sophie Battestini.
Saint-Jean Baptiste, priez pour moi !
Depuis la citadelle, j’avais aperçu cette église - la plus grande de Corse dit-on - et son imposante façade, encadrée de deux tours-clochers culminant à 70 mètres. Une merveille. Je ne me suis pas fait prier pour la visiter. Aussi belle à l’extérieur qu’à l’intérieur, son oratoire ne lésine pas sur les ors, les stucs, les tableaux en trompe-l’œil et autres marbres rares. Vous aimerez justement la décoration de sa nef, qui pousse à la rêverie lorsqu’on la contemple. Je trouve un flyer. C’est là que chaque vendredi à partir de la deuxième semaine de juin, on peut vibrer au diapason des guitares et des voix insulaires avec un concert de chants polyphoniques. « Bastia In Cantu » : une parenthèse dans le temps chargée d’émotions et un voyage au cœur des traditions corses qui perdurent de génération en génération.
Cap sur… le Cap Corse
Si Bastia peut constituer en soi un vrai « city break », mon intention était aussi de découvrir ses alentours, ponctués de véritables trésors de la nature. Là je bénis le fait d’avoir pris une voiture de location à Bastia. Direction la pointe nord de l’île de beauté. Le Cap, si authentique et sauvage est une étape à inscrire à votre carnet de voyage. La route du littoral est à elle seule magnifique avec de jolies corniches. A la pointe du Cap, à Macinaggio, découvrez le sentier des douaniers. Le chemin mène à la plage de Barcaggio. Un petit paradis perdu (mais néanmoins très touristique) avec une eau turquoise aussi limpide qu’aux Maldives… Sur le chemin, à l’aller ou au retour, arrêtez-vous dans le très joli village d’Erbalunga. Un havre de paix avec de belles maisons et une petite marina où sont rangés des bateaux colorés. C’est un endroit idéal pour déjeuner avec une dizaine de restaurants.
C’est aussi le point de départ d’une randonnée à couper le souffle. Pas seulement pour le dénivelé, mais aussi pour le point de vue avec un panorama où l’on domine la mer de part et d’autre des deux versants du Cap. Point de départ, le village de Pozzo, juste au-dessus d’Erbalunga, pour gravir le « Monte Stello », le deuxième plus haut sommet du Cap Corse, qui culmine à près de 1 300 mètres. Comptez 4h aller-retour.
Avec un peu de temps devant vous, offrez-vous une promenade en mer pour apprécier les rivages du Cap Corse sous un angle différent. Quel que soit votre choix, vous voyagerez en bonne compagnie ! Vous pouvez réserver votre sortie sur la grande bleue au départ du Vieux Port de Bastia avec Cap Corse Croisières, d’Erbalunga avec la compagnie Torra a Torra et de Macinaggio avec San Paulu.
Et si vous passiez du bleu… au rouge, au rosé et au blanc ?
Si vous n’avez pas le pied marin - comme moi - et que vous préférez le vin aux étendues d’eau salée, engagez-vous sur la route des vins. Car le Cap Corse recèle aussi des trésors à faire danser dans votre verre. De Luri à Macinaggio, partez à la découverte des vins du Cap Corse sur 50 km. Cet itinéraire vous permettra de découvrir le vignoble de l’AOP Corse Coteaux du Cap Corse et Muscat du Cap Corse. Vous pouvez aussi pousser en direction du vignoble du Patrimonio, une appellation bien connue qui a aussi sa route des vins. Elle couvre 500 hectares de terres vinicoles, recense 33 domaines et passe par Saint-Florent. Halte obligatoire dans cette cité romaine devenue une station balnéaire prisée, située au creux d'un des plus beaux golfes de Méditerranée. Que du bonheur !
Où manger « Corse » à Bastia ?
Une fois revenu à terre, vous aurez certainement envie de vous restaurer car l’air marin ouvre l’appétit. Pour découvrir la cuisine authentique du pays et les bonnes adresses locales, rien de mieux que d’interroger les Bastiais qui vous livrent en général volontiers leurs petits secrets. Des noms reviennent souvent, comme l’Osteria A Scudella, une valeur sûre avec une cuisine familiale corse excellente. C’est ici que vous pourrez découvrir le Fiadone (un cheesecake version grand-mère) ou vous régaler d’un veau aux olives. Du côté de la Citadelle, le restaurant Sampiero est souvent cité pour ses spécialités locales cuisinées avec créativité, mais aussi pour sa belle terrasse face au musée de Bastia, qui permet de manger en famille et de laisser ses enfants jouer sur la place. Non loin également du Palais des Gouverneurs, vous trouverez une table absolument charmante pour déjeuner ou dîner avec une vue imprenable sur le port de Bastia : Le Petit Vincent. Le risotto à l’araignée de mer, le foie gras maison au muscat du Cap Corse, comme le ceviche d’espadon aux tomates séchées sont à tomber, parole de gastronome !
4 autres bonnes adresses à Bastia pour une note plus sucrée
Pour une glace, le premier nom qui vient à l’esprit des Bastiais est « Chez Raugi » rue du Chanoine Colombani. Dans cette famille, on est glacier de père en fils depuis 1937. C’est donc une enseigne emblématique de la ville, plébiscitée pour la variété de ses parfums. Une préférence pour le sorbet clémentine. Du côté de la rue Napoléon, un autre artisan-glacier se démarque : « Paoli Gourmet ». Ses crèmes glacées au lait frais fermier de Corse et ses sorbets « plein fruit » sont divins. Pourquoi ne pas craquer sur le parfum maquis ? Avouez-le, il fallait l’inventer ! Sur le même axe, ne manquez pas d’entrer dans le temple du biscuit. A Biscuterria souhaite assurément nous faire redécouvrir le vrai sens de l’expression « faire du lèche-vitrine », tant la devanture est à elle-seule appétissante. La boutique moderne est ouverte sur une cuisine vitrée où chacun peut voir comment sont confectionnés les gâteaux. Les canistrelli sont excellents, comme les cookies. Essayez le goût pistache et vous m’en direz des nouvelles ! Dans le prolongement de cette rue, continuez votre chemin sur la rue des Terrasses. Direction « Chez Mireille », une autre institution. L’échoppe d’une trentaine de mètres carrés ne paye pas de mine. La mère et la fille qui frisent 140 ans à elles deux, travaillent sous vos yeux pour confectionner des merveilles de biscuits corses, sur la base d’authentiques recettes de famille. Si vous passez dans la rue à l'heure de la cuisson, vous succomberez à la tentation c’est sûr.
INFOS PRATIQUES
> Pour vous rendre à Bastia : Air Corsica - Vol à partir de £59 taxes comprises, aller-simple bagages compris
> Pour louer une voiture : Hertz - L’offre « Drive+ », vous permet de profiter de tarifs très avantageux. Offre applicable lors de l’achat de votre billet d’avion avec Air Corsica sur www.aircorsica.com.
> Pour trouver votre hébergement ou obtenir plus d’informations : Office de Tourisme de Bastia