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4 jours en Corse pour découvrir toutes les richesses de Porto-Vecchio

Porto-Vecchio vacances Corse vol Air Corsica Porto-Vecchio vacances Corse vol Air Corsica
Laurent Colin • Plage de Palombaggia
Écrit par Laurent Colin
Publié le 30 juin 2019, mis à jour le 30 juin 2019

Encore une échappée belle avec Air Corsica. Après Calvi, Bastia et Bonifacio, cap sur Porto-Vecchio pour un week-end prolongé riche en découvertes. Succombez sous le charme de l’Ile de beauté.

Direction le sud de la Corse. Nous arrivons à Figari par le vol Air Corsica de 17h40. A peine les pieds posés sur le tarmac, nous sommes surpris par la chaleur et enveloppés par les parfums qui flottent dans l’air, certainement les effluves des plantes du maquis qui recouvrent les collines alentour. Londres est décidément une ville polluée et aseptisée. C’est en changeant d’environnement que l’on s’en rend le plus compte. La voiture nous attend comme convenu au comptoir Hertz. Une Peugeot 208 toute neuve (2 000 km au compteur) d’un bleu très sombre qui contraste avec le bleu azur du ciel. Nous sommes tout de suite dans la campagne, au cœur d’une immensité sauvage où les habitations ne sont pas légion et en moins de trente minutes nous arrivons à Porto-Vecchio. Impossible de nous souvenir si nous avons vu un seul feu de signalisation !

A la découverte du cœur de la cité

Nous nous installons à l’hôtel le Mistral, un trois étoiles coquet et discret, à 300 mètres des rues animées, mais au calme. Dès notre arrivée nous sommes sous le charme. L’entrée est abritée par un grand bougainvillier recouvert d’une profusion de fleurs d’un rouge chatoyant. Au sol, il y a comme un jeté de pétales qui dansent au rythme du vent léger. Nous découvrons un joli patio intérieur pour prendre le petit-déjeuner et notre grande chambre climatisée, couronnée d’un joli balcon.

Porto-Vecchio vacances Corse vol Air Corsica
Photo : Laurent Colin

Il n’est pas encore 19h que nous sommes déjà au centre de la cité. Après les fortes chaleurs du jour, Porto-Vecchio commence à s’animer. L’influence génoise est un peu moins visible qu’à Bonifacio et à Calvi, mais le cœur de la vieille ville est bel est bien protégé par les murs d’une citadelle rebâtie à plusieurs reprises sur un vaste rocher. Le centre névralgique est incontestablement la place de la République qui vient d’être entièrement réaménagée. Elle est entourée de cafés et de restaurants dont les parasols de couleur ocre tranchent avec le vert du « Bel Ombra », un grand arbre tropical offert à la ville en 1901. Nous cherchons une bonne table pour nous restaurer. Un peu au hasard, nous jetons l’ancre Chez Anna, un restaurant qui a la particularité d’avoir deux terrasses dans deux rues différentes, dont une rue du Docteur Camille de Rocca Serra, la plus fraîche et ventilée. Pourquoi Chez Anna ? Parce que l’une de mes meilleures amies lyonnaises se prénomme Anna(belle) et que l’on peut vraiment lui faire confiance. Bonne intuition. Nous écartons la carte des pizzas pour aller vers des plats plus recherchés. Le choix sur la carte est réduit et c’est en général un signe de qualité et de fraîcheur des produits. Les penne aux gambas sont divins comme le wok de légumes croquants et ses crevettes à la sauce thaï. Une très belle surprise gustative. En dessert, le « Sorbetto al Limone », un sorbet de citron arrosé de Prosecco est la bonne option pour se rafraichir le palais.

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Une séance shopping plus que agréable que sur Oxford Street

Ragaillardis, nous partons à la découverte des ruelles où fourmillent désormais les badauds amateurs de lèche-vitrine. Beaucoup de créateurs de l’île ont pignon sur rue à Porto-Vecchio avec des boutiques très tendances, surtout pour la mode féminine. C’est le cas par exemple de Mare Di Latte. La fondatrice, Stéphanie Raffaelli de Peretti, à la tête auparavant de l’enseigne de déco Baobab, propose une gamme de vêtements confortables et habillés, en coton brodé et perlé, en soie et même en Lurex, une matière plus précieuse avec des effets pailletés. La marque est aussi connue pour ses paréos malins qui existent en huit couleurs et se nouent de plusieurs façons afin d’adopter plusieurs styles selon les occasions. Notre coup de cœur : la robe Bali en popeline avec ses manches longues brodées aux motifs inspirés des indiens navajo. Un esprit casual bohème chic. Karma Koma est aussi un bel exemple de réussite. La créatrice, Laurence Appietto Raffaelli, signe des vêtements tout en délicatesse, souples et aériens, doux et légers, fluides et très féminins. La marque se distingue pour ses dos nus que l’on retrouve autant au rayon des tops que des robes et des chemises. Un petit faible pour l’un des best seller intemporel de l’enseigne, le débardeur Anna (encore elle…) qui se referme au niveau de la nuque grâce à un bouton nacré. Un style bohème sensuel distingué. Terminons cette revue non exhaustive des boutiques avec Izi.Mi, une griffe créée par Daphnée Fall, qui a grandi entre l’école en Corse et les maisons de confections de ses parents. Sa collection trouve son inspiration dans l’Amérique mythique des années 70. Un style décontracté fait d'influences néo-folk aux accents ethniques qui évoquent la superposition de matières fluides et de textures naturelles pour fouler le rivage ou le bitume. Une mode intemporelle et chic, des imprimés exclusifs élaborés en collaboration avec une jeune designer textile.

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Photo : Izi.mi

Le top Bijoux en soie résume bien cet esprit avec un détail dentelle sur les manches. En bullant et en déambulant, nous retrouvons aussi les marques de parfums naturels Isula et d’huiles essentielles Intimu découvertes à Bastia lors du festival Creazione et tombons, au cœur d’une boutique envahie de souvenirs en tous genres, rue du Général Abbatucci, sur un rayon entier dédié aux savons artisanaux de la Savonnerie de l’Ile de beauté. Si la maman renseigne les clients, c’est bien sa fille, surnommée avec tendresse par les habitants « la Savonnette », qui fabrique depuis un quart de siècle des savons bruts, sans colorants artificiels à de multiples parfums : coquelicot, verveine, clémentine… De pures merveilles à rapporter dans vos valises.

Partant pour un dernier verre ?

Portés par l’ambiance joyeuse de la ville et désireux de prolonger le plaisir, nous décidons de prendre un dernier verre. Nous laissons une nouvelle fois le hasard nous guider et nous atterrissons devant l'Othello, rue Borgo, en souhaitant que notre soirée ne se termine pas en tragédie… comme celle de William Shakespeare. Ce bar à la fois rétro et contemporain, niché dans l’un des cinq bastions de la citadelle, recèle une merveille : une grande terrasse en bois accrochée aux remparts. Julien Fadda, le jeune patron, nous accueille avec un grand sourire. Il arrive à nous dénicher deux tabourets et nous installe devant le grand comptoir à l’extérieur. A 23h, l’établissement est bondé « avec 80 % d’habitués » nous dit-il… c’est donc the place to be pour rencontrer des Porto-Vecchiais. Nous sommes entourés de verdure et attirés par le nom d’un cocktail qui nous parle : le Jardin anglais.

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Photo : Laurent Colin

Un long drink à base de gin infusé avec du concombre (fait maison), de liqueur St-Germain, de citron vert, de jus de pomme et de sucre, servi sur un lit de glaçons. Julien travaille avec son frère Kenny. Ils ont repris les commandes du restaurant créé par leur père il y a 25 ans et l’ont transformé en bar à cocktails. Un lieu incontournable des nuits de Porto-Vecchio, investi par de nombreux DJ. La conversation s’installe vite avec les locaux qui nous parlent d’un autre temple de la nuit, certainement l’un des plus hauts lieux du clubbing en Europe, Via Notte, une discothèque à ciel ouvert connue dans le monde entier.

L’appel de la montagne, direction Zonza et les dentelles de Bavella

Ce n’était pas prévu, mais le lendemain matin, le ciel est un peu bouché. Nous avions envie de plage, nous partons finalement à l’intérieur des terres en direction de des montagnes. Si les nuages sont là, il ne fait pas plus frais pour autant. La terre a emmagasiné la chaleur des derniers jours et nous la restitue doucement. Nous partons en direction de Zonza et attaquons très vite une route en lacets. Nous nous arrêtons dans l’un des bars-restaurants de l’Ospedale, le plus haut village de Corse-du-Sud, pour profiter de la vue sur le golfe de Porto-Vecchio et siroter une eau pétillante qui nous aide à oublier les virages. Quelques gouttes de pluie commencent à tomber. Elles semblent sécher à l’instant où elles touchent le sol. La route longe ensuite un magnifique lac entouré de pins. Nous ne sommes pas au Canada… mais pas loin. Après le barrage, nouvelle pause. Nous voulons savoir ce qui se cache dans cette forêt. Perdus au milieu de nulle part, le silence est impressionnant. Des milliers de fougères protégées par l’ombre des arbres centenaires ont pris possession des lieux et forment un immense tapis végétal.

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Photo : Laurent Colin

Une grande bouffée d’oxygène et un petit ruisseau. L’eau qui dévale des sommets est transparente et cristalline. Nous arrivons finalement à Zonza, petit village de montagne situé à 762 m d’altitude, connu pour son musée de la, Résistance. On se croirait dans une station alpine ou pyrénéenne, seules manquent les boutiques de location de ski. Encore 10 km pour atteindre le col de Bavella et ses aiguilles bien connues. Quelle splendeur ! Le massif montagneux semble avoir été découpé à la hache, mais c’est bien l’érosion de la pluie, du vent et du temps qui a façonné le paysage. Le panorama est vraiment somptueux. Notre conseil est de redescendre par le même chemin, car si l’envie vous prend de rejoindre Porto-Vecchio par Carbini et Levie, sachez que la route est encore plus sinueuse. Qu’à cela ne tienne, si vous avez le cœur et l’estomac bien accrochés, vous pourrez visiter l’atelier d’un artisan coutelier, le musée départemental de l’Alta Rocca et l’église de Carbini, séparée de son campanile. Dans le même village, une promenade d’une heure vous propose aussi de suivre le sentier d’interprétation des Giovannali afin de découvrir l’histoire de la cité et de cette famille. Mais l’avantage de redescendre par la même route et de pouvoir faire une halte gourmande, avant d’atteindre l’Ospédale, au restaurant le Refuge de Cartalavonu, caché dans la forêt. Le domaine des frères Monti est l'étape incontournable de l’arrière-pays. D’ailleurs le tout Porto-Vecchio monte régulièrement ici pour se restaurer de plats typiques comme la terrine de sanglier à la myrte et à la châtaigne, les aubergines farcies au brocciu salé, le veau corse en sauce ou encore le porcelet rôti aux herbes du maquis. Nous en salivons encore…

Journées détente à la plage et activités… si affinités

Le lendemain, direction la plage. Enfin. La commune de Porto-Vecchio est évidemment connue pour abriter certaines des plus belles plages de l’île. Après 15 minutes de route, nous stationnons notre 208 sur un parking ombragé et découvrons la splendide plage de Palombaggia. Le sable blanc, l’eau turquoise, les rochers presque orangés et la ceinture verte constituée de pins odorants donnent au site son caractère paradisiaque. La plage est très longue, mais pas très large. Aussi, pour être tranquille, le conseil est d’y être dès 10h. A cette heure-ci, la mer vous appartient, comme les quelques paillottes idéales pour prendre un café avec vue.

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Photo : Laurent Colin

L’après-midi, pour ne pas faire de jalouse, nous fonçons nous baigner à Santa Giulia, toujours au sud de Porto-Vecchio. Même sentiment avec une plage tout aussi instagrammable ! Nous nageons dans le bonheur et dans un joli lagon au pied d’une montagne. Les eaux peu profondes en font un véritable jardin de la mer pour les enfants qui se régalent. Et qui dit jamais deux sans trois ! Nous ne sommes pas venus en corse pour bronzer et faire du recto-verso sur notre serviette. Nous mettons le cap plus au nord le lendemain matin pour gagner une autre plage, celle de Pinarello, à Sainte-Lucie de Porto-Vecchio. Sur place nous louons d’abord des vélos « Fat Bikes » à grosses roues qui permettent de rouler sur les sentiers sablonneux, une belle expérience, mais qui ne rivalise pas à nos yeux avec notre séance de kayak sur des embarcations complètement transparentes. Quel plaisir de ramer sur une mer d’huile et contemplant les poissons et les fonds marins. Ces kayaks transparents sont aussi lumineux pour des sorties la nuit. Mais nous n’aurons pas le temps de voir cela car nous avons pris rendez-vous en fin d’après-midi à Lecci, à quelques kilomètres de là, dans un domaine viticole.

D’une mer à 26°C, nous goûtons des vins à 13°

Marc Imbert et sa femme américaine Sarah, dirigent le domaine de Torraccia. Ils nous accueillent et ne sont pas les seuls, leurs chiens très friendly viennent aussi nous faire la fête. Nous sommes sur les hauteurs. Après un tour rapide du propriétaire, nous avons la chance d’être invités à une dégustation sur la terrasse de leur maison, avec vue imprenable sur la mer. Il y a 10 ans, Marc a repris le domaine familial créé par son père en 1964, l’année de sa naissance. Du reste, la majorité des vignes ont son âge. Il explique être à la recherche d’authenticité. Depuis le début, le vignoble planté à partir de 350 m d’altitude est conduit en agriculture biologique et aucun des vins ne passe en fut de chêne. « L’expression du terroir qui prime avant tout » confie Marc. C’est ce que nous trouvons dans le Vermentino corse de la cuvée Torraccia et peut-être encore un peu plus dans la cuvée Oriu (cépages Niellucciu et Sciaccarellu), avec un vin plus gras, plus solaire et plus minéral. Après les blancs, les rosés. Ils ont une belle couleur, affirmée et ont plus de caractère qu’en Provence. La cuvée Oriu est ample. Ce vin a du fruit et un petit côté acidulé très plaisant.

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Photo : Laurent Colin

Nous sommes en Corse, mais dans un domaine à l’ambiance très internationale. Avant de passer à la dégustation des rouges, nous sommes rejoints par un couple de voisins globe-trotteurs désormais installés dans le village et par deux sommeliers américains. Nous passons de l’anglais au français sans nous en apercevoir et nous attaquons aussi un saucisson d’exception. Nous cuisinons Marc pour connaître le producteur. Nous savons juste qu’il provient d’un village proche, que la production depuis trois générations est confidentielle et uniquement destinée aux habitués. Impossible de connaître l’auteur de ce chef d’œuvre gustatif d’une couleur très foncée. Toujours accompagnés des chiens soudain très intéressés par notre collation, nous dégustons à présent les rouges du domaine. La cuvée Torraccia (50% Niellucciu, 10% Sciaccarellu, 30% Grenache et 10% syrah) est dotée d’une incroyable puissance aromatique avec des parfums de fruits rouges, voire noirs et une fin de bouche épicée. Un délicieux moment !

Une dernière matinée à Porto-Vecchio avant de rentrer

Ces quelques journées sont passées très vite (trop vite) et nous n’avons pas eu le temps de participer aux visites proposées par l’office de tourisme de Porto-Vecchio. Tous les lundis à 21h, une visite guidée de la ville baptisée Et si les murs parlaient permet de découvrir la cité sous un autre jour. Tous les mercredis à 18h, la visite Di Storia è Di Gustu mêle balade patrimoniale, dégustation de produits corses et visite du bastion de France. C’est justement ce bastion que nous décidons de visiter. La terrasse panoramique offre une vue exceptionnelle sur le golfe de Porto-Vecchio, ses anciens marais salants, les toits de la vieille ville et la montagne avec le village de l’Ospedale au loin. Sur place, des jumelles nous sont proposées et des pupitres nous relatent l’histoire de la région. Ce Bastion s’ouvre aussi à la culture. Du 25 juillet au 4 septembre, la peinture italienne contemporaine y sera ainsi à l’honneur avec deux artistes Pietro Geranzani et Giovanni Pasini qui montrent à leur manière comment l’art moderne se reflète aujourd’hui subtilement dans l’art contemporain. Une belle promesse. Nous quittons Porto-Vecchio et ses petites ruelles animées avec l’idée que nous reviendrons ici très prochainement. L’île de beauté à tellement de trésors à partager. Destination l’aéroport de Figari où toute l’équipe Hertz joue une partition bien rodée. Nous avons rendu notre véhicule en moins de deux minutes montre en main avant de nous diriger vers l’embarquement Air Corsica.

>> Pour savoir où manger à Porto Vecchio, suivez ce lien : https://www.ot-portovecchio.com/sud-corse/fr/3-91/ou-manger-.html

> Pour vous rendre à Porto-Vecchio : Air Corsica - Vol vers Figari à partir de £59 taxes comprises, aller-simple bagages compris > Pour louer une voiture : Hertz - L’offre « Drive+ », vous permet de profiter de tarifs très avantageux. Offre applicable lors de l’achat de votre billet d’avion avec Air Corsica sur www.aircorsica.com.

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Photo : Laurent Colin