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Les questions que vous vous posez sur le divorce en expatriation

le divorce en expatriationle divorce en expatriation
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 25 décembre 2022, mis à jour le 11 janvier 2023

 

Le divorce…une épreuve exacerbée lorsque l’on est loin de chez soi, dans un pays et avec des lois qui ne sont pas les nôtres… Pourquoi divorce-t-on en expatriation ? Comment l’éviter ? Comment procéder correctement ? Où le faire ? Que faire si cela se passe mal ? 

 

Lorsque l’on se dit oui pour la vie, on ne pense pas au pire. Lorsque l’on part en expatriation, on n’y pense pas non plus. Pourtant, la séparation est un risque bien réel en expatriation. S’ajoutent une dimension émotionnelle, financière et juridique plus intense. Nous avons interrogé Nadege Fayard - expatriée depuis plus de 25 ans et coach certifiée en accompagnement de divorce - sur les questions que l’on se pose souvent sur le divorce en expatriation. 
 

Quelles sont les raisons principales d’un divorce en expatriation ? 

Tout d’abord, il faut savoir qu’il n’y a pas d’études spécifiques sur ce thème dans la communauté expatriée. Bien sûr, les raisons telles que la perte de valeur, la mésentente, ne plus être amoureux, ou encore l’influence des belles familles font partie des raisons souvent énoncées par les couples divorcés pendant ou à la suite d’une expatriation. “Mais il y a une autre raison à laquelle on ne pense pas forcément. Une étude menée en 2009 et publiée par le social science research network met en évidence que vous auriez 75% plus de chances de divorcer si l’un de vos amis divorce. Le divorce d’autrui semble donc être contagieux.” explique Nadege Fayard.  “En expatriation, je viens de faire un petit sondage sur le groupe Facebook Expats nanas séparées divorcées d’Isabelle Tine. Sur 287 votes, 33% déclarent avoir divorcé à cause de violences (psychologiques, harcèlement, financières etc…), 25% à cause de l’infidélité, et 11% pour cause de désamour.” précise la coach certifiée.

 

divorce en expatriation

 

Comment éviter un divorce en expatriation ?

La première règle est de ne pas partir si le couple ne va pas bien. L’expatriation est un défi; Si le couple a déjà des failles, elles ne vont pas se résorber grâce à l’expatriation. Et cela arrive plus souvent qu’on ne le pense.” insiste Nadege Fayard. 

Voici des conseils pour mettre toutes les chances de son côté pendant l’expatriation : 

  • Établir une communication au sein du couple et que celle-ci soit bienveillante, ouverte, empathique. Qu’elle porte aussi sur des sujets délicats comme l’argent ou l’intimité. 
  • Discuter de la perte d’emploi du conjoint suiveur, et donc son indépendance financière
  • Surveiller l’isolement du conjoint suiveur, faire en sorte qu’il/elle puisse s’exprimer sans être jugé(e) ou critiqué(e)
  • Prendre garde aux risques de compétition au sein du couple quand l’un travail et l’autre plus. Une compétition malsaine peut entrer en jeu. 
  • Etre vigilant aux tentations locales
  • Vivre des moments à deux pour se retrouver et dialoguer 
  • Pourquoi pas être accompagnés d’un coach interculturel afin de surmonter un choc culturel parfois difficile 
  • Créer une reconnaissance mutuelle, pour le travail fourni de chacun. “A ce propos, il semblerait que l’un des facteurs de l’infidélité est que le conjoint a cherché l’admiration qu’il n’a pas ressenti chez lui/elle.” souligne la coach 

De manière générale, la préparation en amont d’une expatriation est indispensable, et ce, même si on est serial expat.Un changement de pays dans une zone géographique à fort changement culturel peut être très mal vécu, même après des années d’expérience. C’est d’ailleurs mon travail en tant que coach en relocation et transition. J’accompagne le conjoint suiveur dans sa gestion logistique et émotionnelle, mais aussi le conjoint qui travaille, en abordant certains aspects culturels « dangereux » pour le couple.” insiste Nadege Fayard

 

recoller les morceaux en expatriation


 

Quelles instances sont compétentes pour mon divorce en expatriation ?

La réponse dépend de différents éléments comme la nationalité ou le pays de résidence. Souvent d’ailleurs il est possible de choisir.

La vraie question à se poser est donc « quelle est la juridiction qui m’est le plus favorable ». En effet, divorcer dans son pays d’origine ou son pays de résidence peut avoir des avantages distincts en terme de garde d’enfants, de division du patrimoine, ou de pension alimentaire. Il est donc important, si vous êtes toujours en expatriation de prendre contact avec un avocat qui connait les différents droits en présence et pourra vous aider à y voir plus clair et choisir la juridiction qui répondra le plus ou s’éloignera le moins de vos attentes.

Il faut d’abord consulter un avocat qui connait le droit de la nationalité d’au moins l’un des époux et celui du lieu de résidence avant de décider de quoi que ce soit afin de ne pas se trouver couper de solutions qui seraient les plus avantageuses.  “Chaque couple, famille ou situation étant différente, l’avis d’un ou plusieurs professionnels est indispensable.” souligne la coach certifiée en divorce.

 

Vaut-il mieux attendre de rentrer en France pour divorcer ?

“Cela dépend beaucoup de la situation de la famille. Souvent la séparation et le divorce arrivent alors que tout le monde est résident à l’étranger, et il est rare que les deux veuillent rentrer en France. Et dans le cas de binationaux, la France n’est pas forcément le pays d’origine. Souvent celui qui est à l’origine de l’expatriation souhaite rester dans le pays hôte, voire continuer l’expatriation, alors que celui qui était conjoint suiveur se trouve parfois coincé dans le pays de résidence à cause des enfants. Ce sont des exemples parmi tant d’autres situations encore plus complexes. Sans parler du casse-tête lorsque le couple doit ou veut vivre dans deux pays différents…” explique Nadege Fayard, confrontée à toutes sortes de situations dans son métier. 

Pour pouvoir répondre à cette question le plus simplement possible, il faut se mettre d’accord sur le lieu du divorce. Concrètement, il est possible pour un expatrié de divorcer soit dans le pays où les deux conjoints vivent, soit le pays où ils sont résidents depuis plus de six mois, soit le pays dans lequel ils sont ressortissants. 

  • Si vous choisissez de divorcer dans un pays de l’Union européenne, sachez que 17 pays ont adopté les mêmes règles qui permettent, dans chacun de ces pays, de décider quelle législation appliquer. 
  • Vous divorcez dans un pays hors Union européenne, il faut faire une vérification d’opposabilité afin de vérifier que ce jugement n’est pas contraire au droit français et que le divorce peut prendre effet en France. 
  • Si vous n’êtes pas d’accord, consultez un professionnel du droit rapidement.

 

une séparation en expatriation

 

Je me suis marié(e) à l’étranger, puis-je divorcer en France ?

“Il faut prendre contact avec différents avocats. L’issue dépend de certaines conditions, si le mariage a été reconnu en France par exemple, si les deux conjoints ou un des deux conjoints ont la nationalité française… Il y a beaucoup d’éléments à prendre en considération et seul un professionnel du droit peut y répondre.” insiste Nadege Fayard  

 

Pourquoi posséder un contrat de mariage est important ?

“Tout ce qu’il se passe en amont de l’expatriation est important. Tout couple devrait, avant la première expatriation, mais aussi pendant l’expatriation, prendre conseil auprès d’un notaire, afin de se faire expliquer les différentes options en fonction de la dynamique du couple, et des pays dans lesquels le couple vit ou va vivre. On ne le sait pas assez, mais un contrat de mariage peut se modifier en fonction des expatriations, afin de protéger le conjoint suiveur. Encore une fois, prendre rendez-vous avec un professionnel du droit est indispensable.” répond Nadege Fayard.

 

Que dois -je faire si la séparation avec mon conjoint semble mal se passer ?

“Avoir un coach certifié en divorce à ses côtés ! Pourquoi ? Parce que mon rôle est d’aider justement à ce que la séparation se passe le mieux possible. J’apporte à mes clientes la possibilité de gérer le processus du divorce en se concentrant sur le « business du divorce » et non les émotions. J’aide à réduire l’impact émotionnel qui peut amener à prendre de mauvaises décisions. J’aide mon client - et indirectement le conjoint - à garder le focus sur la famille, et à remettre les intérêts des enfants au centre du divorce.” précise la coach en accompagnement de divorce.  En cas de violences - qu’elles soient physiques, psychologiques, sexuelles ou financières, composez sans hésiter les numéros d’urgence, ou contactez la plateforme Save You, the Sorority, où que vous soyez dans le monde. Il existe des structures de conseils et d’accompagnement, comme à Singapour.

 

violences conjugales en expatriation


 

Quels conseils pour divorcer « sereinement » en expatriation ? 

Voici quelques conseils pour préparer votre divorce le plus sereinement possible : 

  • Garder la communication ouverte avec le conjoint. Cela ne veut pas dire tout partager. Il faut apprendre à se détacher de l’autre, tout en gardant des liens.  
  • Réaliser qu’un divorce est une stratégie à mettre en place, en partenariat avec son avocat. Préparer les preuves, le budget, travailler sur plan de coparentalité et réfléchir au partage des biens. 
  • Le travail émotionnel est indispensable afin de pouvoir prendre des décisions délicates. L’aide d’un coach ou d’un psychologue n’est pas à sous-estimer. 

Nadege Fayard rappelle également que “ le divorce à l’amiable n’est pas le Low cost du divorce. En fonction de la complexité du dossier, et aussi de la bonne volonté de chaque interlocuteur, un divorce à l’amiable peut prendre du temps, surtout dans un contexte international.”
 

Financièrement, que prévoir pour divorcer en expatriation ? 

“De mon expérience personnelle, je pense qu’un conjoint suiveur en expatriation devrait disposer pas moins de 10.000 euros pour débuter un divorce le plus sereinement possible et s’éviter une épée Damoclès sur la tête tout au long de la procédure. J’entends déjà les remarques à ce montant : « mais c’est énorme, je peux divorcer avec moins ! » Voici ma réponse :  un avocat coûte cher, mais le brief et la préparation avec lui ont aussi un coût. Et comme ma recommandation est de briefer au moins trois avocats avant de décider de sa stratégie…. Par ailleurs, cette somme peut servir à embaucher un détective privé si nécessaire, prendre des billets d’avion etc…” nous répond Nadege Fayard. N’oublions pas que dans le pire des cas, le conjoint qui travaille peut décider de couper les vivres et les accès aux comptes bancaires. La violence économique dans toute sa splendeur. 
 

Puis-je continuer l’expatriation après mon divorce ?

Nadege Fayard répond immédiatement “OUI !  Je ne peux que encourager à continuer la vie « abroad ». C’est une décision à prendre avant de terminer les négociations, car en fonction du contexte, cela peut aider à limiter les tensions (notamment au niveau de la coparentalité), apporter des solutions auxquelles on n’aurait pas pensé si l’un des deux conjoints devait ou souhaitait rentrer dans son pays d’origine. Enfin, au niveau de la discussion financière, cela ouvre aussi des portes. Dans mon travail de coach en accompagnement de divorce, remettre les intérêts des enfants au centre du conflit est mon leitmotiv.” 

 


Nadege fayard coach certifiée

Contacter Nadege Fayard, coach certifiée en accompagnement de divorce