Alexandre Hubin, un belge à la conquête de tous les sommets du monde

 

Depuis l’enfance, Alexandre Hubin nourrit un rêve : voir tous les pays du monde. Enfant, ses livres de chevet sont des atlas, fournis par une maman professeure de géographie. Il passe des heures à parcourir les cartes, imaginant les terres lointaines qu’il visiterait un jour. « Depuis que j’ai trois ou quatre ans, j’ai toujours voulu voir tous les pays du monde », confie le belge, connu sous le nom de Tropicalex sur les réseaux sociaux.

 

 

Une passion née d’un atlas et d’un sommet aux Pays-Bas

Sa passion pour les sommets s’est imposée plus tard, presque par hasard. Lors d’un voyage aux Pays-Bas en famille, il découvre le Vaalserberg, point culminant du pays, situé à seulement 323 mètres d’altitude. Une stèle indiquant "Bienvenue au sommet des Pays-Bas" le fait sourire et germer une idée folle : pourquoi ne pas gravir le point le plus haut de chaque pays du monde ?

 

@alexhubin On top of the Netherlands 🇳🇱 New summit in the pocket 😂 This « summit » is at the 3 border point between Belgium and, the Netherlands and Germany ! This is where the idea of reaching the highest peak of every country in the world stroke me😂 Follow the adventure #tropeaksproject #fyp #thenetherlands #insane ♬ Funny - Gold-Tiger

 

De retour chez lui, il se plonge dans des recherches et découvre que ce défi, bien que tentant pour certains aventuriers, n’a jamais été accompli dans sa totalité. « Il y a eu quelques tentatives, mais personne ne les a tous gravi. Ça a résonné en moi et je me suis dit que c’était fait pour moi », raconte-t-il.

 

Tous les sommets du monde, un défi titanesque

 

 

 

 

 

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Son objectif est clair : atteindre chaque sommet, quelle que soit sa difficulté. Certains sont accessibles par une simple randonnée, d'autres nécessitent une véritable expédition de haute montagne. Après quelques sommets, en 2023 et en 2024, pour se mettre en jambe, notamment en Europe et en Afrique, il décide, en novembre 2024 de traverser l’atlantique en voilier et de véritablement commencer son expédition. 

Arrivé début 2025 en Amérique du Sud, première grande étape de son projet, il vise sept des douze sommets les plus élevés. « Tous les faire, ça prend trop de temps et trop d'argent. Sept, c’est déjà un gros défi », explique-t-il.

 

 

Mais derrière cette aventure sportive, Alexandre veut donner du sens à son projet. Au-delà de la performance, il voit dans chaque ascension un symbole. « Être au sommet, c’est comme être au sommet d’un phare. Cela permet d’observer à 360 degrés ce qui se passe dans un pays. » Son but ? Raconter et rencontrer le monde à travers ces points culminants, témoigner de ses beautés comme de ses problématiques : politiques, sociales, économiques et environnementales.

 

Des conditions extrêmes et des moments inoubliables

Depuis le début de son aventure, Alexandre a déjà affronté des conditions climatiques extrêmes. Le sommet le plus éprouvant ? Celui du mont Stanley, à la frontière entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo, qu’Alexandre a grimpé en février 2023. Une ascension de sept jours à travers jungle, marécages et glaciers, sans croiser âme qui vive. « C’était ma première vraie expédition. J’ai senti l’altitude, l’effort intense, et surtout, j’ai compris que c’était ce type de défis que je voulais relever », raconte-t-il.

Autre moment marquant : la Suède. Ce qui devait être un trek automnal s’est transformé en une expédition glaciale, avec des températures atteignant -20°C et des mètres de poudreuse inattendus. « Nous avons dû trouver notre route dans la neige, sans balisage, sans repères. C’était éprouvant, mais une expérience incroyable », se souvient-il.

 

 

Un engagement pour l’environnement : Au fil de ses ascensions, Alexandre prend conscience de l’ampleur de la pollution en montagne. Partout, des déchets abandonnés, des écosystèmes fragilisés. Il aimerait à l’avenir sensibiliser à travers ses rencontres les populations locales, « sans être donneur de leçons mais montrer l’exemple », insiste-t-il.

 

Se lancer dans un projet d’une telle envergure demande non seulement une préparation physique et logistique rigoureuse, mais aussi un budget conséquent. Chaque ascension représente un coût en matériel, en transports et parfois en permis d’ascension, certaines montagnes étant réglementées. Pour financer son aventure, il essaye de trouver des sponsors qui partagent ses valeurs et qui comprennent que ce projet va bien au-delà du simple exploit sportif. « Je compte aussi sur la création de contenus sur les réseaux sociaux où je documente mon aventure et mon parcours mais aussi sur mon entreprise d’expéditions de l'extrême. » Malgré les défis financiers, il reste déterminé à poursuivre son rêve, sommet après sommet.

 

 

Alexandre en quête de record

S'il réussit, Alexandre deviendra la première personne à avoir gravi tous les sommets nationaux. Le record actuel est détenu par un aventurier, dénommé Ginge Fullen, ayant atteint 174 sommets avant de devoir abandonner pour raisons de santé. Deux frères américains, les Gilbertson, quant à eux, en sont à 143, mais sont limités par leur passeport.

 

« Ce record est un objectif, mais pas une fin en soi »

 

Ce qui compte, c’est l’aventure humaine, la découverte, et l’impact positif qu’il peut laisser derrière lui. « Inspirer d’autres personnes, leur montrer qu’on peut réaliser ses rêves et sortir de sa zone de confort, c’est ça le plus beau des cadeaux. Ce record est un objectif, mais pas une fin en soi », conclut-il.

 

Mars 2025, Alexandre gravit le sommet du Suriname, le plus compliqué logistiquement et peut être physiquement malgré la faible altitude de 1.200 m. Il s’agit d’une expédition de 25 jours au milieu de la jungle : 200 kilomètres de kayak, 50 kilomètres de marche aller-retour. Au moins 5 jours de marche à l’aller car il faut tout couper à la machette…