Quels sont les atouts de la Francophonie économique en 2024 ?

Le dix-neuvième Sommet international de la Francophonie s’est clôturé à Villers-Cotterêts vendredi 5 octobre 2024. Un tel rendez-vous a laissé un aperçu des principaux enjeux auxquels font face les 93 membres de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Outre les aspects culturels et éducatifs qui occupent une place importante de la Francophonie, l’un des principaux enjeux se porte sur le potentiel économique que peut représenter l’OIF. Langue, partenariats, salon… l’organisation internationale a des atouts de poids… 

 

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La langue française, troisième langue du monde des affaires 

Le français est la troisième langue la plus parlée dans le monde des affaires selon l'Observatoire de la Francophonie. Dans certains pays comme les États-Unis, elle est d'ailleurs la troisième langue étrangère la plus demandée par les recruteurs et la troisième langue la plus enseignée dans le pays. Il faut dire que la langue française est bien perçue dans le monde du travail : selon un rapport de l’OIF, près de 20% des francophones résidant dans les principales villes d’Afrique voient la langue française comme « une source d'opportunités d'emplois et d'affaires ». Sur internet aussi le français occupe une place importante puisqu’elle est la quatrième langue la plus présente sur le web. Mais la langue française possède aussi ses limites…. Seulement 10,4% des offres d’emplois dans le monde exigent la connaissance du français. En comparaison, 98,7 % des offres d’emploi demandent la pratique de l’anglais.

 

 

La francophonie est  reconnue en dehors de l’OIF. Les États-Unis, première puissance économique mondiale, a nommé, en 2018, un porte-parole dédié à la communauté francophone pour représenter le pays à l’étranger.

 

Les entreprises francophones valorisées 

Les entreprises francophones ont toute leur place dans les débats. C’est pourquoi la Francophonie a placé son dix-neuvième Sommet sous la thématique « Créer, innover et entreprendre en français ». Un souhait de projeter la Francophonie sur le devant de la scène économique qui se traduit par la représentation de la société civile lors des débats à la table des chefs d'État et de gouvernement au cours du Sommet. Une première depuis la création de ce rendez-vous il y a 33 ans qui a permis à plusieurs chefs d’entreprises d’échanger avec des dirigeants politiques au sujet de l’évolution du secteur économique de la Francophonie.

 

Made For a Woman : l’entreprise Malgache qui collabore avec les plus grandes marques de luxe
Parmi ces chefs d’entreprises, il y a notamment Eileen Akbaraly qui s’est vu remettre le Prix économique francophone par le président Vietnamien, Tô Lâm, samedi 5 octobre. Originaire de Madagascar, Eileen Akbaraly a fondé l’entreprise de mode Made For a Woman à Antananarivo. Ce projet s'inscrit dans un engagement pour l’autonomisation des femmes malgaches et la promotion de l’artisanat local et connaît un véritable succès auprès des marques de luxe comme Chloé, Fendi, Swatch ou Rinascent. Un tel prix est donc une « immense satisfaction » et « une forme de reconnaissance » souligne Eileen Akbaraly qui souhaite « démontrer au monde ce que nous sommes capables de faire à Madagascar, à travers le luxe, à travers l'artisanat ».

 

Francotech, l’atout économique indéniable de la Francophonie

Et l’OIF semble avoir bien compris le potentiel de la Francophonie dans son développement économique. En organisant le Sommet de l’OIF a pu profiter du Salon FrancoTech qui s'est tenu les 3 et 4 octobre à Paris. L'événement a réuni 1.500 professionnels de 100 pays différents pour promouvoir l'innovation, faciliter les connexions et favoriser les rencontres d'affaires. Le président du Vietnam, Tô Lâm, a notamment fait le déplacement au Salon FrancoTech et affirmé son désir de collaborer plus ardemment avec les entreprises francophones.

 

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Des rencontres Business organisées par l’OIF

​​Pour développer l’économie francophone, l’OIF a créé en 2020 la Mission économique et commerciale de la Francophonie (MECF). Cet événement a pour but de « soutenir le développement international des entreprises francophones et contribuer à la dynamisation des échanges économiques et commerciaux au sein de l’espace francophone ». En cinq éditions, les MECF ont permis à 1.500 entreprises et acteurs économiques en provenance de 35 États et gouvernements membres de se rencontrer. Ces relations ont ensuite permis de générer « près de 3.000 rencontres d’affaires B2B et de déboucher sur près d’une centaine d’accords d’affaires d’une valeur totale de plusieurs millions d’euros » souligne l’OIF. Le 29 mars 2022, un accord visant à accélérer et pérenniser les échanges et partenariats commerciaux entre les pays francophones a été signé à Tunis par 27 organisations patronales francophones basées sur les cinq continents.

 

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Selon des chiffres publiés par l’OIF 16,6% du PIB mondial provient de la contribution de la Francophonie et près de 20% des échanges commerciaux s’opèrent entre pays Francophones. Avec la perspective de près de 820 millions de francophones dans trente ans, la multiplication d’opportunités commerciales dans les années à venir est à présager. 

 

Mais des relations économiques entre pays francophones parfois difficiles 

Si la langue française continue de progresser, elle est aussi confrontée à certaines menaces qui pourraient peser sur les accords et partenariats économiques. C'est le cas dans la région du Sahel où un sentiment anti-français a émergé ces dernières années. Un sentiment qui a conduit le Mali, le Burkina Faso et le Niger à une suspension de l'OIF il y a quatre ans. Cette cassure s'est ensuite répercutée sur la langue française puisqu’elle n’est plus la langue officielle au Burkina Faso et au Mali qui préfèrent mettre en avant les langues locales. L’Algérie aussi possède des relations tendues avec la Francophonie n’étant pas membre de l’OIF malgré son statut de troisième pays francophone au monde et a même déclassé le français comme une langue étrangère.