Un ami polonais vient me visiter pour le première fois à Marseille. Nous sommes au bas de la Canebière, encore ouverte aux voitures à l’époque, et je traverse la rue en empruntant un passage piéton dédié. De l’autre côté de la rue, je me rends compte que mon ami n’a pas bougé. Il me rejoint et exprime son étonnement de m’avoir vu traverser au feu rouge (pour piétons) alors que la circulation est dense et qu’une voiture de police est garée à quelques mètres…
Un Polonais à Marseille
Cette remarque de mon ami résonnait comme un vent de liberté interdit venu de l’Ouest. Alléchant et tentant, mais l’habitude du respect des règles le bloquait. En effet, en Pologne, on ne traverse pas au rouge. On ne traverse pas quand on est seul. On ne traverse pas quand il n’y a personne au loin sur la route. On ne traverse pas lorsqu’il y a d’autres piétons qui attendent. On ne traverse surtout pas quand un enfant est dans les parages.
À Varsovie, lorsque j’attends le feu qui m’autorise la traversée de la route et qu’un rebelle fait fi des règles, je me rends compte que je porte sur cette personne, avec les inconnus qui m’entourent, exactement le même regard de comparution immédiate. Je comprends qu’il n’est pas bon de donner un mauvais exemple aux enfants, mais être bloqué là pendant de précieuses minutes me devient souvent insupportable.
Le respect des règles est bien présent, mais par quoi est-il motivé ? Quand j’aborde cette question avec les Polonais, certains s’étonnent en me disant qu’ils n’ont pas pensé à la possibilité de traverser au rouge. Il y a une notion d’habitude pour certains, de sécurité pour d’autres.
Je pense néanmoins qu’il y a un facteur qui encourage ce respect de la loi : la sanction. Le passage au rouge coûtera au piéton 200 PLN et 1.000 PLN s’il entraîne un freinage d’urgence de la part d’un automobiliste.
Guide des choses à ne pas faire en Pologne
Attendre au feu, c’est une question de patience et d’habitude
La rareté des ronds-points, des carrefours complexes, la traversée de route très large qui peut nous faire attendre le vert deux fois, font que les feux piétons sont nombreux et parfois, souvent, longs. Alors, si on ne veut pas perdre de temps ni d’argent, il faut user d’intelligence géographique et spatiale.
Connaître la durée des feux, prioriser les traversées, emprunter le passage souterrain, changer de rue, voilà ce qui peut nous faire gagner de précieuses minutes. Encore faut-il connaître la ville ?
À propos, comment demander son chemin en polonais ?
Et pour le passage piéton sans feu, je fais comment ?
Autre astuce, je vous conseille de traverser à un passage piéton sans feux. Vous serez surpris par l’amabilité des chauffeurs en Pologne. Ils s’arrêtent systématiquement quand ils voient un piéton s’approcher. Je n’ose pas voir de lien avec le fait que s’ils ne le font pas, ils risquent une amende de 1.500 PLN puis de 3.000 PLN en cas de récidive dans les deux ans. Pour gagner du temps, utilisez ces passages-là, mais n’utilisez pas votre smartphone pendant la traversée, cela vous coûtera 300 PLN. En Pologne, une amende peut en cacher une autre !
Pour l’anecdote, en 2013, un sénateur français a proposé d’interdire l’utilisation des téléphones portables sur les passages piétons. Comme vous pouvez le constater, cette proposition n’a pas été retenue.
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