Dans cet épisode de VIVRE À, notre directeur d’édition Paul Pierroux Taranto fait découvrir Valencia à Olivier de la radio des Francais dans le monde et partage tous les bons plans, conseils et observations sur sa ville d'élection. 40 minutes de déambulation dans la troisième ville d’Espagne comme si vous y étiez !
Retrouvez les conseils pour vivre à Valence sur la Radio des Français dans le monde :
Valencia est une ville qui s'internationalise de plus en plus.
Tous les chemins mènent à Valencia
Paul a 31 ans et vit à Valence depuis cinq ans. Parisien d'origine espagnole, il a décidé de s’expatrier en Espagne parce que Valence était en “toile de fond” dans sa famille et que la ville lui semblait un “bon compromis entre Madrid et Barcelone”. Il faut dire que la capitale du Turia (autre nom pour Valencia) réunit de nombreux atouts qu’on pourrait résumer par le triptyque : qualité de vie, climat, sécurité.
À cela s'ajoute le fait que notre directeur d’édition, qui est aussi le président de La Base Culture, apprécie cet esprit cosmopolite de plus en plus présent dans les rues valenciennes : “Le français est omniprésent.” “Maintenant que les présentations sont faites, on va jouer aux touristes !”, s’exclame Olivier. “Qu’est-ce que tu as envie de faire découvrir à quelqu’un comme moi qui ne connaît pas du tout la ville ?”
Visite guidée de la troisième ville d’Espagne
C’est une bonne question. En premier : la nature. Rien de plus logique pour une ville qui a été élue Capitale verte européenne en 2024 ! La première étape de cette découverte sera donc une promenade dans les jardins du Turia, un espace unique en Europe. Créés à la suite de la déviation de l'ancien fleuve Turia après une inondation dévastatrice en 1957, ces jardins forment une coulée verte de plus de 8 km traversant la ville d'ouest en est. Véritable poumon de Valencia, l’endroit offre un cadre idéal pour se détendre, faire du sport ou simplement se balader et profiter de l'air pur.
Ensuite, Paul conduit Olivier à la Cité des Arts et des Sciences. Un complexe futuriste, “avec des formes rappelant des méduses”, qui plonge les touristes dans une ambiance digne d'un film de science-fiction.
“De là, on en profiterait pour faire un tour au Caixa Forum”, un bâtiment qui ressemble à une “navette spatiale” et qui propose de nombreuses expositions. Un détail important : tout le parcours se ferait à vélo, car il y a énormément de pistes cyclables dans la ville.
“Je souhaitais d’abord te montrer l’aspect contemporain de Valencia, mais c’est partial et partiel.” Paul suggère donc de se rendre dans le quartier du Carmen. Passer d'un quartier à un autre, explique-t-il, c'est comme changer d'univers. Le Carmen, loin de l’architecture ultramoderne, se distingue cette fois par des bâtiments aux façades colorées. Des street-artistes venus d'Espagne et du monde entier y laissent leur empreinte, offrant aux passants une galerie d'art à ciel ouvert.
Enfin, notre Valencien d’adoption ne peut s'empêcher de présenter son propre quartier : Ruzafa. Ce lieu cosmopolite, qu’il compare au 11e arrondissement de Paris, l’a séduit par son ambiance "bobo" et son esprit village. “Un endroit idéal pour vivre”, commente-t-il.
Découvrez le quartier de Ruzafa à Valencia avec Carlos Cervera
Où manger, boire et se détendre ? Les bonnes adresses de Paul
Ce petit tour de la ville vous a creusé l’appétit ? Cela tombe bien, Paul nous partage quelques bonnes adresses. À Ruzafa, notre directeur d'édition apprécie particulièrement l'UBIK Café. Cet établissement, à la fois café, bar et librairie, se caractérise par une ambiance chaleureuse et cosmopolite. Les visiteurs peuvent y déguster un jus d'orange ou un apérol tout en feuilletant des livres, disponibles à des prix très abordables.
Pour les plaisirs de la table, Paul recommande la Taberna La Samorra, un restaurant situé dans un autre quartier historique de Valencia. L’établissement offre ce qu'il considère être l'une des meilleures cuisines valenciennes. Des produits frais, issus du terroir, ainsi qu’une carte des vins mettant en avant les cépages régionaux, comme le bobal, ont su le convaincre et en faire un habitué des lieux. “C’est l’alliance de la simplicité et du raffinement.” Le restaurant est situé à proximité de la Plaza de l'Arquebisbe, l'une des places préférées de Paul.
Se prenant au jeu, notre journaliste nous propose deux autres lieux emblématiques. Le premier, plus touristique mais tout aussi incontournable, est le Café de las Horas, situé près de la Plaza de la Virgen. Ce café, au style rococo et baroque, est un festival de couleurs et de détails décoratifs. Il est surtout connu pour être l'une des meilleures adresses pour déguster l'Agua de Valencia, une boisson typique de la ville. Mélange détonant de cava (un vin mousseux local), de jus d'orange pressé, et de spiritueux tels que le gin et la vodka, l’Agua de Valencia se boit comme une limonade. Mais ses effets se font vite sentir après quelques verres !
La seconde adresse que Paul mentionne est l’Horchatería Santa Catalina, célèbre pour sa horchata, l’autre boisson typique de la région. L'horchata est une sorte de lait végétal à base de tubercules de souchet, que l’on consomme très froid, et que l’on accompagne de fartons, de longs pains sucrés. “Je ne suis pas fan, mais c’est un grand classique.”, concède-t-il.
Horchata de chufa : à la découverte de l'or blanc valencien
Après ce détour gastronomique, revenons à la ville. Valencia est une destination clairement plébiscitée par les expats, rappelle Olivier. Mais qu’en est-il du quotidien ? De la façon d’être des habitants ? Du marché de l’emploi ? Des perspectives professionnelles ?...
Il y a une volonté politique d’ouvrir la ville à l’Europe.
Valencia : une ville cosmopolite où l'intégration prend du temps
“Valencia s’internationalise, c’est indéniable.”, commente Paul. Une facette de la ville qu'il trouve particulièrement attrayante. Un petit bémol néanmoins : l'intégration à la culture valencienne est un processus qui demande du temps, reconnaît-il. Pas mal d’expats s’en plaignent… En tant que résident, Paul confirme avoir ressenti une légère fermeture d'esprit chez quelques locaux. Il avance des raisons :
Valencia, bien qu'étant la troisième ville d'Espagne, a toujours gardé un "sentiment d'autosuffisance", ancré dans son histoire. Cette autosuffisance trouve ses racines dans la richesse de la huerta, l’arrière-pays qui a toujours fourni à la ville une abondance de ressources, ainsi que dans son ouverture sur la mer. Peut-être a-t-elle développé aussi un complexe intellectuel par rapport à ses deux grandes sœurs que sont Madrid et Barcelone ? Quoi qu’il en soit, Paul souligne que cette “ombre au tableau” ne doit pas ternir l'image globale de Valencia. Il rappelle que l'expatriation implique un effort d'intégration et d'adaptation à une nouvelle culture. Il est important, dit-il, de ne pas arriver avec des attentes irréalistes, comme celle d'être accueilli à bras ouverts sans faire soi-même l'effort de comprendre et de respecter l’autre.
Paul émet une autre mise en garde à propos du marché de l'emploi. Il rappelle que l'Espagne, et Valence en particulier, ne sont pas des paradis professionnels où il est facile de trouver un emploi, surtout pour les expatriés qui arrivent avec des attentes élevées. Il souligne que de nombreux expats optent pour une reconversion professionnelle. Cela est souvent nécessaire, car “parler français ne suffit pas toujours pour trouver sa place dans le marché du travail local”. Justement, à propos de travail, Paul nous livre quelques conseils pour mieux s'intégrer dans l’environnement professionnel espagnol.
Travailler à Valencia : le guide complet
L’art de décoder la culture professionnelle espagnole
L'un des premiers points qu'il souligne est l'importance de WhatsApp comme outil de communication professionnelle en Espagne. Ce qui pourrait paraître anecdotique de prime abord s’avère “très symptomatique et révélateur d’une frontière poreuse entre le pro et le perso”. L’utilisation intensive de WhatsApp reflète une culture où “le facteur humain est surdéterminant”, nous dit Paul.
En Espagne, avant d'entrer dans le vif du sujet, il est souvent nécessaire d'établir une relation de confiance. Une approche qui a du bon, car elle permet d'accéder plus facilement à des personnes clés, comme les dirigeants d'entreprises, sans les formalités hiérarchiques que l'on pourrait rencontrer ailleurs. Toutefois, ce “côté informel” peut aussi être source de frustration pour les expatriés, qui se retrouvent souvent face à une expression bien connue en Espagne, le fameux "mañana, mañana !" ("on voit ça demain"), explique-t-il en riant. Cette tendance à reporter les décisions peut agacer, mais avec le temps, on apprend à naviguer à vue.
Un autre aspect de la vie en Espagne que Paul apprécie est l'interaction intergénérationnelle. Une cohésion entre les générations qui se reflète aussi dans le monde professionnel, plus qu’en France. Concernant les tendances actuelles, Paul reconnaît que Valencia, tout comme Malaga, est devenue une destination prisée par les digital nomads, particulièrement depuis la pandémie. Ce phénomène, qui a transformé le paysage du travail à distance, attire un public distinct des communautés traditionnelles d'expatriés. Les digital nomads constituent un groupe social et professionnel à part, une “tribu” souvent en retrait des cercles classiques d’expatriation. Maintenant, “petite page de pub !”, prévient Paul.
Eh oui, c’est le moment de parler des Guides pratiques Lepetitjournal.com, la bible des expatriés ! 32 pages d’informations sur Valencia, expliquant toutes les démarches administratives à connaître pour un expat et comprenant un annuaire des professionnels francophones de la ville. Et c’est gratuit !
Vivre à Valencia : le guide pratique 2023 - 2024
De Valence à Madrid, lisez nos Guides pratiques pour une expatriation en confiance
Ces guides, disponibles en format liseuse sur notre site ou en version papier dans les lieux fréquentés par la communauté francophone, sont un véritable carnet de route pour ceux qui s'installent en deçà des Pyrénées. Il en existe pour Valence, Alicante, Madrid, Barcelone et toute l’Espagne !
Paul insiste sur un dernier point : l'importance d'établir un “réseau de confiance” entre expats et souligne le rôle de notre journal dans la diffusion d'informations de qualité pour aider les expatriés en Espagne. Il met en garde contre un risque malheureusement bien réel pour les nouveaux arrivants : les escroqueries. Pour ceux qui hésitent encore à sauter le pas de l'expatriation, Paul espère que le journal pourra leur donner la confiance nécessaire. Il conclut en décrivant Valencia en deux mots : "Une grande ville à taille humaine." Nous espérons que ce podcast vous aura donné envie de découvrir cette ville exceptionnelle et de peut-être, vous aussi, y vivre votre propre aventure !