Édition internationale

Huit lauréats stellaires pour les Trophées des Français des Etats-Unis 2025

Qu’ont en commun un champion de boxe, une école de musique, la gastronomie française, la recherche de la mémoire ou encore des innovations techniques et sociales ? Les Trophées des Français des Etats-Unis bien sûr ! Découvrez les parcours incroyables des lauréats de la troisième édition des Trophées des Français des Etats-Unis qui font rayonner la France outre-Atlantique. Leurs parcours ont été mis à l’honneur ce 9 octobre 2025 au Consulat, en présence de Cedrik Fouriscot, Consul général de France à New York.

Les lauréats des trophées des Français des Etats-Unis 2025Les lauréats des trophées des Français des Etats-Unis 2025
Les lauréats des trophées des Français des Etats-Unis 2025 avec les équipes de lepetitjournal.com, Damien Bouhours et Adrien Claudet et Cédrik Fouriscot, Consul général de France à New York (crédit photo : Anne Vandycke)
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 2 octobre 2025, mis à jour le 12 octobre 2025

De Los Angeles à New York, nos lauréats incarnent le vrai rêve américain : traverser l’Atlantique avec une idée, du courage et beaucoup de résilience. Bravo à eux !
Damien Bouhours, directeur éditorial et partenariats associé pour lepetitjournal.com

 

Julien Icher
(crédit Anne Vandycke)


Julien Icher, Président de The Lafayette Trail (Bethesda)

Trophée Lifting Up Legacy, remis par Delta Air Line

Arrivé aux Etats-Unis en 2015 dans le cadre de ses études en géographie humaine entrepris à l'École Normale Supérieure de Lyon, Julien Icher s’intéresse de près à l'histoire et la culture américaines. Il rejoint rapidement les American Friends of Lafayette (AFL) qui tenait, en 2016, son meeting annuel dans la région de Boston. “Lors de cette réception, j’ai proposé au consul général alors en poste (Valéry Freland), l’idée d’un parcours muséographique patrimonialisant le circuit de Lafayette en Nouvelle-Angleterre au cours de son tour d’adieu en 1824 et 1825.”. Quelques mois plus tard, Julien se retrouve en tant que diplomate junior au consulat à promouvoir ce qui deviendrait par la suite la Route Lafayette, ou Lafayette Trail.

 

 

Depuis le lancement de Lafayette Trail, Julien a contribué à l’installation de 175 panneaux commémoratifs, dont plus de 150 déjà inaugurés, en partenariat avec la William G. Pomeroy Foundation. Dans le cadre du bicentenaire de la tournée d’adieu de Lafayette, l’association a organisé de très nombreux événements dans l'ensemble des 25 États et à Washington DC. Julien est également à l’origine de la série documentaire Follow The Frenchmen, qui compte à ce jour 30 épisodes : “Notre collaboration avec Public Broadcasting Service (PBS) nous permet de toucher un public toujours plus large, tout en poursuivant notre mission d'éduquer;”.
 

Julien Icher : « Les Américains voient dans Lafayette une figure emblématique »

Cet amour du patrimoine franco-américain touche des publics des deux nations mais en particulier son nouveau pays d’accueil : “Beaucoup d’Américains sont fiers que leur pays puisse encore inspirer à une jeunesse européenne l’envie d’explorer les liens d’amitié historique avec de vieilles sociétés occidentales comme la France. Ils sont également très satisfaits de voir un jeune Français contribuer avec autant de passion à la préservation de leur histoire nationale.” 

Le lauréat du Trophée Lifting Up Legacy ajoute : “Nous sommes très fiers d'avoir pu contribuer au bicentenaire avec cet esprit d’ouverture et d’accessibilité qui, de notre point de vue, n’aurait pas déplu à Lafayette lui-même”. Une implication et un travail acharné qui a pour but de perdurer dans le temps : “La signalétique patrimoniale que nous avons installée demeurera pour des générations et permettra ainsi de transmettre l’importance du tour en tant qu’événement historique aux plus jeunes Américains”. Mais quelle suite pour Lafayette Trail ? “Le bicentenaire est fini, mais les commémorations du 250ème anniversaire de l'indépendance des Etats-Unis ne font que commencer. Le Lafayette Trail s’engagera pleinement dans la promotion du rôle de Lafayette dans la naissance de la nation américaine“. Pour Julien, Lafayette est “un symbole incontournable de l’amitié franco-américaine, symbole que nous continuerons de faire vivre par notre travail et nos actions dans l’ensemble du pays”.
 

 

Ikram Guerd
(crédit Anne Vandycke)

 

Ikram Guerd, General Manager USA Aspivix (Los Angeles)

Trophée Women Empowerment, remis par Santexpat 

Dès son plus jeune âge, Ikram Guerd se rêve médecin. Si la médecine ne l’a finalement pas choisie, c’est le marketing, dans l’univers de la santé, qui l’a propulsée sur la scène internationale de la MedTech. Après un parcours de plus de 20 ans en Europe et aux États-Unis, Ikram Guerd rejoint la start-up suisse Aspivix. L’objectif est simple : révolutionner les procédures gynécologiques grâce à une technologie douce et respectueuse du corps féminin.

 

 

Aspivix s’attaque à un geste médical pratiqué avec un instrument depuis des décennies : la stabilisation du col de l’utérus. Inventée il y a plus d’un siècle, la pince de Pozzi  est un outil couramment utilisé en gynécologie. Bien qu’il soit efficace, le ténaculum reste invasif et traumatique, engendrant douleurs et saignements. Avec le dispositif innovant carevix®, la start-up offre une alternative plus douce. Validé cliniquement, carevix® réduit nettement les douleurs, les saignements et par conséquent l’anxiété.

 

FemTech : avec Aspivix, Ikram Guerd sème les graines d’une gynécologie plus douce

 

Mais pour Ikram Guerd, directrice générale U.S.A. et marketing chez Aspivix., l’innovation n’est pas que technologique : « Chaque femme mérite d’être entendue, respectée, informée et soignée avec bienveillance ». Aspivix s’engage ainsi dans une transformation profonde de la gynécologie, centrée sur l’expérience des patientes.

Après l’Europe, Aspivix prépare son lancement aux États-Unis avant de renforcer sa présence en Amérique Latine, et au Moyen-Orient dans un futur proche. Parallèlement, l’entreprise continue de développer de nouvelles solutions pour moderniser des gestes gynécologiques restés inchangés depuis des décennies.  « Trop souvent, nous disons aux femmes : "c’est normal d’avoir mal". Nous voulons changer cette narration. Quand une femme comprend ses options, elle reprend le contrôle et peut faire des choix éclairés », soutient Ikram Guerd.

Dans un secteur où moins d’un quart des postes de direction sont occupés par des femmes, Ikram incarne la preuve vivante qu’il est possible de briser ce plafond de verre. Mentor et engagée auprès d’associations, elle multiplie les actions pour faire émerger les talents féminins notamment au travers de sa propre plateforme : The FemHealth Marketer. Ikram Guerd a récemment co-fondé le SoCal Women’s Health Collective, un réseau rassemblant fondateurs, investisseurs, cliniciens, défenseurs, chercheurs et universitaires autour de la santé des femmes en Californie du Sud. 

Ce Trophée Women Empowerment récompense pour elle avant tout une victoire collective : « Je suis fière d’apporter ma contribution aux jeunes filles et femmes., Cette reconnaissance est dédiée à toutes celles qui ont osé dire "non" à la douleur normale, à celles qui innovent, mentorent, élèvent leur voix et inspirent la prochaine génération. Chaque avancée, aussi petite soit-elle, peut semer une graine de changement ».

 

Fabien Lamaison
(crédit Anne Vandycke)

 

Fabien Lamaison, Co-fondateur et directeur US de Plastic Odyssey (San Francisco)

Trophée Eau/Environnement, remis par Aqua Action

Originaire de Bordeaux, Fabien Lamaison a grandi entre l’océan Atlantique, les Landes et les bancs de l’école d’ingénieur à Brest. Alors, quand une opportunité professionnelle l’amène aux États-Unis en 2007, c’est presque naturellement qu’il atterrit à San Francisco : « J’ai signé pour San Francisco sans même avoir visité la ville. Je m’attendais au soleil de Los Angeles, j’ai eu le brouillard du Pacifique. Mais je suis tombé amoureux des Redwoods et de l’équilibre entre nature, créativité et innovation ».

Pour lui, l’engagement environnemental semble être une trajectoire naturelle : « Je crois profondément que l’innovation doit servir à la fois les gens et la planète. ​​Le modèle circulaire – les personnes, la planète et le profit – ne fonctionne que si ces trois éléments avancent ensemble ».

 

Fabien Lamaison embarque l’Amérique à bord de Plastic Odyssey Fund

 

Aujourd’hui, Fabien Lamaison est directeur de Plastic Odyssey Fund, la branche américaine qu’il a co-fondée aux côtés de Simon Bernard et Alexandre Dechelotte : « Je m’occupe de la stratégie, des partenariats et du développement, explique-t-il. Notre objectif est double : accroître notre visibilité et notre impact aux États-Unis, et tisser des liens solides avec les associations locales, les bailleurs de fonds et les institutions qui se consacrent à la protection des écosystèmes océaniques et aquatiques ».

Le bureau américain de Plastic Odyssey sert de relais entre le mouvement international, les partenaires régionaux, les donateurs et le public. « Nous mobilisons des ressources locales pour soutenir des expéditions, des campagnes éducatives, et surtout nous engageons le public, insiste-t-il. Au cours des 6 derniers mois seulement, nous avons organisé 14 événements réunissant plus de 800 participants et mobilisé un réseau de plus de 50 bénévoles. »

 

 

Pour sensibiliser le public américain, le discours de Plastic Odyssey se veut clair : « Il faut parler d’urgence, mais aussi d’opportunités. Les gens ici veulent des solutions concrètes, des histoires d’audace et d’impact ».

Pour la fondation, les mois à venir s’annoncent denses : « Nous nous concentrons d’abord sur San Francisco, puis sur d’autres hubs côtiers comme Seattle, New York, ou encore Los Angeles. L’idée est de bâtir une base de partenaires, de donateurs et de relais locaux ». La récente reconnaissance officielle de Plastic Odyssey Fund comme organisation 501(c)(3) donne un nouvel élan à cette expansion.

Mais le développement de Plastic Odyssey Fund n’est pas sans obstacles : « L’océan reste largement absent du débat environnemental alors qu’il régule le climat, abrite une biodiversité essentielle et produit une grande partie de l’air que nous respirons », regrette le lauréat du Trophée Eau/Environnement, qui ne manque pourtant pas de motivation. « Nous sommes une petite équipe engagée sur tous les fronts : collecte de fonds, programmes, mobilisation du public. Un défi intense mais passionnant ».

 

Héloïse Pieaud
(crédit Anne Vandycke)


 

Héloïse Pieaud, Fondatrice de La Maison School of Music (New York)

Trophée Education, remis par la French American School of New York 

Il suffit de pousser la porte de l’école d’Héloïse Pieaud pour comprendre : ici, la musique se vit comme un rêve éveillé. Derrière ce lieu singulier, une Française expatriée, qui, depuis l’âge de six ans, a choisi le piano comme passeport vers le rêve américain. Ce chemin, Héloïse Pieaud ne l’a pas pris par hasard. Le déclic ? Une rencontre avec un professeur américain lors d’une masterclass à Tignes. « C’était une approche totalement différente de l’enseignement que j’avais connu en France, qui manquait parfois de bienveillance. Je me sentais beaucoup plus en confiance », confie-t-elle. Depuis son arrivée à Manhattan, la pianiste revendique cette philosophie : « Chaque jour, j’ai besoin d’une heure pour rêver, confie-t-elle, pas pour m’évader, mais pour me plonger dans mon imagination ».

 

À New York, Héloïse Pieaud compose ses rêves en musique

S’installer à Manhattan n’a pourtant pas été sans difficultés pour la Toulousaine. Frais de scolarité exorbitants, précarité du statut d’artiste, visa… Autant de défis à surmonter. Héloïse Pieaud n’a néanmoins jamais reculé devant les petits boulots : « J’ai promené des chiens, été assistante, donné des cours privés, fait des concerts. À New York, il faut mettre son ego de côté ».

C’est en donnant des cours particuliers qu’Héloïse Pieaud découvre sa vocation : transmettre. Pour transformer cette passion en projet, elle s’offre une parenthèse d’études en France, à l’école polytechnique X-HEC Paris.

Soutenue par des investisseurs, elle fonde en avril 2024 La Maison School of Music, une école de musique unique installée au cœur de Manhattan. « L’endroit a été pensé comme une maison, avec des tapis, une cuisine et même des serviettes chaudes pour les mains. Je voulais que les élèves s’y sentent bien, comme chez eux. »

 

 

Dans la salle des enfants, une fresque réalisée par l’illustratrice française Sonia Cavallini accueille les plus jeunes : « Je voulais que ce soit un univers magique. Les animaux dessinés sur les murs se retrouvent ensuite dans leurs livres d’exercices. C’est leur monde, leur rêve à eux ». Un monde que la professeure décrit comme « affectif et plein d’humour », où chaque personnage devient un compagnon de jeu et d’apprentissage.

Son programme s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes, avec une approche innovante : « Je ne voulais pas que les cours soient ennuyeux. Toutes les dix minutes, on change d’activité : lecture de notes, histoire de la musique, jeux… L’idée, c’est que personne ne dorme ». Et pour les adultes, elle a créé un programme qui porte bien son nom : « Trop d'adultes se sont éloignés à regret du piano. Ils ont le droit de reprendre avec confiance et plaisir. La Maison est aussi pour eux ».

Et à en croire son énergie, la jeune professeure n’en a pas fini de rêver. Après New York, elle envisage déjà une deuxième école, une application éducative et des recherches en neurosciences. Et pourquoi pas, un jour, une Maison School of Music à Paris.
 

Maëva Coste
(crédit Anne Vandycke)

 

Maeva Coste, Chercheuse et fondatrice de BioWraptor (New-York)

Trophée Entrepreneur remis par Edhec Business School

« Mon grand-père était chercheur en chimie. Moi, je voulais être médecin, mais finalement j’ai suivi son chemin », confie Maëva Coste, docteure en ingénierie biomoléculaire à New York. Après une thèse en chimie et ingénierie biomoléculaire à Montpellier, Maëva Coste traverse l’Atlantique pour un post-doctorat à la City University of New York. Là-bas, elle se spécialise dans le biomimétisme, une approche scientifique qui « part du principe que la nature est le plus grand laboratoire qui existe ».

À son arrivée en janvier 2022, les opportunités offertes par New York l’amènent à multiplier les expériences et les rencontres : « J’ai commencé par faire du networking, puis consulting, et j’ai travaillé pour plusieurs start-ups. New York investit massivement dans la biotech, et cela m’a donné envie de tenter ma chance ».

 

Avec BioWraptor, Maëva Coste révolutionne la biotech à New York

La docteure co-développe une technologie brevetée et intègre le prestigieux programme Activate en 2025, qui lui apporte financement, locaux, mentorat de haut niveau et formation de CEO. « Nous sommes 39 sélectionnés sur plus de 1 000 candidatures, et je suis payée pendant deux ans pour développer ma start-up. C’est incroyable. »

Avec BioWraptor, la start-up qu’elle a fondée en janvier 2024, Maëva Coste veut relever un défi colossal : protéger les molécules fragiles qui composent nos médicaments, vaccins, diagnostics, cosmétiques, biocapteurs ou produits agricoles : « Nous avons créé une capsule bio-inspirée qui protège les ingrédients actifs de la chaleur, de la lumière, de l’oxydation ou de l’humidité. L’idée est d’éliminer la chaîne du froid et de réduire les pertes, tout en limitant les émissions carbone et augmentant l'accessibilité ».

 

 

Son innovation se présente comme une sorte de « bio-wrapper », un enrobage dynamique capable de préserver la stabilité des molécules les plus sensibles. Un progrès majeur « quand on sait que 70% des produits de santé dépendent de la chaîne du froid, et que 35 milliards de dollars sont perdus chaque année à cause de sa fragilité ». Les perspectives de BioWraptor sont immenses : santé, agriculture, défense, cosmétique… « Notre solution pourrait changer la donne, en rendant les traitements plus accessibles, en réduisant les coûts et en allégeant l’empreinte carbone de l’industrie. »

Derrière l’enthousiasme et la réussite, elle parle sans filtre de son « syndrome de l’imposteur » et de ses doutes en tant que femme scientifique : « Certaines conférences rassemblent presque uniquement des hommes plus âgés et très expérimentés. Dans ces moments-là, ce n’est pas évident de se sentir légitime quand on est une jeune femme scientifique ». Pourtant, elle avance, poussée par une communauté solide : « Seul, on n’est rien. Le secret, c’est la communauté. Aux États-Unis, j’ai trouvé un accompagnement incroyable, avec des réseaux et des mentors prêts à soutenir les jeunes chercheurs. C’est ce qui me porte ».

 

Baptiste Cheval
(crédit Anne Vandycke)


Baptiste Cheval, boxeur (New York)

Prix du Public, remis par la Banque Transatlantique 

Il travaillait à l’usine en Normandie. Aujourd’hui, il combat sous les couleurs du New York Athletics Club. En 2023, Baptiste Cheval a traversé l’Atlantique avec une paire de gants et un rêve un peu fou : percer dans le temple mythique de la boxe. Baptiste Cheval, dit « Centaure », n’a que 26 ans, mais son regard porte loin : direction New York, « la ville de la boxe ». 

À 15 ans, Baptiste découvre la boxe, presque par hasard. Son premier combat, il ne l’oubliera jamais : « Ma copine, que j’ai rencontrée à 15 ans et qui est aujourd’hui ma femme, avait ramené toute sa famille. Il y avait mes proches, toute ma ville et aussi des gens qui m’embêtaient quand j’étais plus jeune. Il fallait que je gagne, j’étais obligé ». Et ce combat, il l’a surtout gagné. Par KO. 

À New York, Baptiste fait briller la boxe tricolore. Vainqueur des Golden Gloves, la compétition amateur mythique des États-Unis, il devient le seul Français de l’histoire à remporter le titre en catégorie élite : « C’était très intense. Un tournoi de tueurs à gages. Mais je l’ai fait et je me suis dit : j’ai marqué l’histoire ».

 

À New York, Baptiste Cheval fait briller la boxe tricolore

Et l’histoire continue. En 2024, Centaure est sélectionné pour représenter un État américain aux championnats nationaux des États-Unis : « C’est du jamais vu. Aucun Français ne l’a fait avant moi. À chaque fois que j’y repense, je me dis que ce que je vis là est historique ».

Aujourd’hui, Baptiste rêve de combats professionnels, mais il garde les pieds sur terre. Il sait que rien n’est jamais acquis : « J’arrive à vivre de la boxe aux États-Unis grâce à mes partenaires et les primes de combat », explique-t-il. « On vit, on survit. On n’est pas malheureux. On n’est pas millionnaire non plus. Environ 70% de mon salaire part dans mon loyer », confie-t-il.

Dans un sport où la visibilité peut tout changer, Baptiste a vite compris qu’il fallait aussi « savoir se vendre ». En filmant ses entraînements, ses combats et sa vie aux États-Unis, il a captivé un public impressionné par ce Français qui ose tout : « Une de mes vidéos a fait 1.7 million de vues. Les gens étaient fascinés de voir un 'petit' Français qui affronte les plus durs des États-Unis ».

 

 

De 1.000 abonnés à plus de 50.000 sur Tiktok, il est devenu un modèle de persévérance et transmet un message clair à ceux qui osent rêver : « Ce qu’on croit impossible ne l’est pas. Quand on a un rêve en tête, on met tout en place pour le réaliser. Le seul vrai obstacle, c’est le regret de ne pas avoir essayé ». Des rêves, Baptiste en a encore plein la tête :  « J’organiserai mes propres évènements en France. Je combattrai en Normandie, pour mon peuple, pour ma famille ».


 

Patrice Martineau
(crédit Anne Vandycke)

 

Patrice Martineau, Chef exécutif du Four seasons (Boston)

Trophée Art de la Maison, remis par French of Compass

Originaire de Troyes, en Champagne, Patrice Martineau a grandi dans la ferme familiale. « Je suis tombé amoureux de la cuisine en réalisant que c’était une belle occasion de rassembler les gens et de leur faire plaisir à travers des plats savoureux, » confie-t-il. Plus jeune de sept enfants, il rapporte chaque week-end des œufs, du lapin, du canard,... forgeant déjà son amour des bons produits.

 

 

Après des formations dans des établissements prestigieux en Bourgogne, notamment à l’Abbaye de Saint Michel et La Côte Saint-Jacques (deux étoiles Michelin), il entame sa carrière chez les plus grands : « Mon parcours a été une aventure incroyable, chaque étape m’a permis de développer mon savoir-faire. » Il commence chez Daniel Boulud à New York, où il apprend l’élégance de la cuisine européenne raffinée, puis à Londres, au Savoy, où il perfectionne son art. Au Japon, au restaurant Peter du Peninsula Tokyo, « j’ai découvert une quête de perfection qui pousse chaque fruit et légume à l’excellence, comme s’ils venaient du ciel. »

 

Patrice Martineau : « Cuisiner,  c’est aussi transmettre de l’émotion »

De retour aux États-Unis, il dirige la cuisine d’établissements prestigieux comme El Encanto à Santa Barbara, Montage Beverly Hills, et pour finir, en 2021, il rejoint le Four Seasons Boston en tant que chef exécutif. « Travailler ici est une chance unique de jouer avec la richesse des produits locaux tout en restant fidèle à mon style. » Son approche culinaire s’inspire de l’énergie urbaine, mêlant techniques modernes et classiques français, toujours en accord avec les saisons : « J’aime revisiter les classiques avec un regard contemporain, en puisant aussi dans l’art, les couleurs, et les émotions. » 

Son leitmotiv ? « La quête de perfection, c’est ce qui guide tout ce que je fais. » Patrice veille à transmettre cette passion à son équipe, qu’il considère comme une famille : « Il faut toute notre équipe talentueuse — des réservations aux plongeurs — pour créer une expérience culinaire exceptionnelle à chaque fois. » Son subtil mélange de convivialité et d’exigence lui a permis de recevoir le trophée L’Art de la Maison de French Compass, un honneur qui lui tient particulièrement à cœur : « C’est une reconnaissance de tout ce que j’ai accompli, mais surtout, c’est un hommage à ceux qui m’ont soutenu tout au long de mon parcours. »

Amoureux de son métier, Patrice Martineau se considère comme un ambassadeur de la cuisine française outre-Atlantique : « Je m’efforce de mettre en valeur toute l’élégance, la technique et le raffinement qui font la renommée de notre gastronomie, tout en l’adaptant aux goûts d’aujourd’hui et aux influences locales. » L’avenir lui se conjugue avec de multiples saveurs : « Je suis enthousiaste à l'idée de collaborer avec d'autres chefs sur des dîners accords mets et vins, où la créativité et la passion commune sont à l'honneur. » Mais sa plus grande fierté reste dans la joie du partage : « Ce qui me rend le plus fier, c’est de voir mon équipe sourire, prendre plaisir à travailler ensemble, et progresser.»

 

Alban Maino
(crédit Anne Vandycke)

 

Alban Maino, Fondateur de Memory Lane TV (Portland)

Trophée Social Humanitaire, remis par la Caisse des Français de l'étranger (CFE)

L’histoire d’amour d’Alban Maino avec l’Amérique a débuté lors d’un vol entre Paris et New York, en 1997, où il a rencontré sa future épouse. « Ce fut un véritable coup de foudre », confie-t-il. Dès l’année suivante, le couple partage ses étés entre Paris et une petite île sauvage au large du Maine, Swans Island. 

 

 

En 2015, Alban décide de s’installer définitivement à Portland, dans le Maine, le « dernier eldorado de la côte Est ». C’est là qu’il a lancé Memory Lane TV, une initiative sociale innovante dédiée aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de démence. En parallèle, Alban assume également le rôle de Consul honoraire de France dans le Maine, œuvrant à renforcer les relations entre la France et cette région américaine. Il y a également créé le Festival Champlain, premier festival du film francophone à Portland.

 

Memory Lane TV, une plateforme vidéo pour aider les malades d’Alzheimer et de démence

L’idée de Memory Lane TV est, elle, née d’une expérience personnelle : la maladie de sa grand-mère Rosette : « Quand elle a été diagnostiquée d’une démence sénile, nous avons commencé à expérimenter des programmes de stimulation sensorielle, notamment autour de la musique et des vidéos adaptées. Les résultats ont été spectaculaires : plus de calme, des sourires, un regain de communication. » Ces premiers essais, menés en collaboration avec des équipes médicales, ont montré leur efficacité et ont conduit à des essais cliniques aux États-Unis, notamment avec le Massachusetts General Hospital à Boston et Brown University.

Son ambition était claire : « replacer la dignité, l’émotion et le lien humain au cœur de l’accompagnement. » Ainsi est née Memory Lane TV, souvent décrite comme le « Netflix de la démence ». Lancée en 2023, cette plateforme de streaming propose plus de 1200 films originaux, répartis en 14 collections telles que la musique, la nature ou les voyages. Contrairement aux médias traditionnels, ces contenus privilégient la simplicité, la beauté visuelle, la musique et le rythme pour capter et apaiser les personnes atteintes de troubles neurodégénératifs. Deux chaînes de télévision intégrées permettent d’accompagner quotidiennement les résidents, créant des rituels apaisants et éveillant leur esprit, le tout accessible dans le monde entier pour seulement 8 dollars par mois.

Les résultats sont saisissants : « La réduction de l’agitation, l’augmentation des interactions sociales, la diminution du stress des aidants… Toutes ces données corroborent l’impact réel de notre projet. » Memory Lane TV transforme la solitude et la confusion en moments de réconfort, donnant une nouvelle dimension à la prise en charge des personnes souffrant de démence. 

Avec la Memory Lane Foundation, Alban Maino cherche aujourd’hui à lever 3 millions de dollars pour faire don de la plateforme à une grande ONG, afin qu’elle soit accessible gratuitement dans le monde entier : « Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir où la technologie et la culture servent l’humain, où chaque personne, même vulnérable, retrouve sa dignité et sa beauté. »

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