« Quand on a un rêve en tête, on met tout en place pour le réaliser. » À tout juste 26 ans, Baptiste Cheval, dit « Centaure », est parti à la conquête du rêve américain. Déjà vainqueur des Golden Gloves de New York, le jeune boxeur Normand tisse peu à peu sa toile sur le ring d’outre-Atlantique.


Il travaillait à l’usine en Normandie. Aujourd’hui, il combat sous les couleurs du New York Athletics Club. En 2023, Baptiste Cheval a traversé l’Atlantique avec une paire de gants et un rêve un peu fou : percer dans le temple mythique de la boxe.
Le rêve américain d’un boxeur normand
Il a le calme des gens qui ont beaucoup observé avant d’agir et la détermination de ceux qui savent d’où ils viennent. Baptiste Cheval, dit « Centaure », n’a que 26 ans, mais son regard porte loin : direction New York, « la ville de la boxe », comme il le dit.
Originaire d’un petit village normand, il a grandi loin des projecteurs. À 15 ans, il découvre la boxe, presque par hasard. Son premier combat, Baptiste ne l’oubliera jamais : « Ma copine, que j’ai rencontrée à 15 ans et qui est aujourd’hui ma femme, avait ramené toute sa famille. Il y avait mes proches, toute ma ville et aussi des gens qui m’embêtaient quand j’étais plus jeune. Il fallait que je gagne, j’étais obligé ». Et ce combat, il l’a surtout gagné. Par KO. « Gagner devant ma ville, devant mes proches, c’était la meilleure sensation de ma vie. C’est ce combat-là qui a fait décoller ma carrière », confie-t-il.
« C’était un tournoi de tueurs à gages. »
Baptiste Cheval, l’étoile française des Golden Gloves
À New York, Baptiste fait briller la boxe tricolore. Vainqueur des Golden Gloves, la compétition amateur mythique des États-Unis, il devient le seul Français de l’histoire à remporter le titre en catégorie élite : « C’était très intense. Un tournoi de tueurs à gages. Mais je l’ai fait et je me suis dit : j’ai marqué l’histoire ».
Et l’histoire continue. En 2024, Centaure est sélectionné pour représenter un État américain aux championnats nationaux des États-Unis : « C’est du jamais vu. Aucun Français ne l’a fait avant moi. À chaque fois que j’y repense, je me dis que ce que je vis là est historique ».
Aujourd’hui, Baptiste rêve de combats professionnels, mais il garde les pieds sur terre. Il sait que rien n’est jamais acquis : « J’arrive à vivre de la boxe aux États-Unis grâce à mes partenaires et les primes de combat », explique-t-il. « On vit, on survit. On n’est pas malheureux. On n’est pas millionnaire non plus. Environ 70% de mon salaire part dans mon loyer », confie-t-il.
« Après ce tournoi, je veux rentrer en Normandie, me reposer, profiter de ma famille et de mon bébé »
À cœur ouvert : l’homme derrière le boxeur
Sous les gants et les épaules musclées se cache un père, un mari et un fils déterminé à honorer ses proches et ses racines. Sa force, Baptiste la puise dans ses débuts modestes : « En Normandie, je voyais que je m’éteignais, que la flamme s’éteignait. Je ne suis qu’un petit Normand qui a voulu vivre ses rêves ».
Actuellement en Oklahoma pour un tournoi, Baptiste partage avec lucidité les sacrifices que cela implique : « Parfois, c’est compliqué. Je ne parle pas bien anglais et je suis loin des miens. Après ce tournoi, la seule chose que je veux, c’est rentrer en Normandie, me reposer, profiter de ma famille et de mon bébé ».
« Quand on a un rêve en tête, on met tout en place pour le réaliser. »
Boxer à l’ère des réseaux
Dans un sport où la visibilité peut tout changer, Baptiste a vite compris qu’il fallait aussi « savoir se vendre ». En filmant ses entraînements, ses combats et sa vie aux États-Unis, il a captivé un public impressionné par ce Français qui ose tout : « Une de mes vidéos a fait 1.7 million de vues. Les gens étaient fascinés de voir un 'petit' Français qui affronte les plus durs des États-Unis ».
@baptiste_cheval Une journée dans la peau d’un boxeur a New-York 🥊 #boxinglife #boxe #boxing ♬ son original - Centaure_Boxe🥊
De 1.000 abonnés à plus de 50.000 sur Tiktok, il est devenu un modèle de persévérance et transmet un message clair à ceux qui osent rêver : « Ce qu’on croit impossible ne l’est pas. Quand on a un rêve en tête, on met tout en place pour le réaliser. Le seul vrai obstacle, c’est le regret de ne pas avoir essayé ».
Des rêves, Baptiste en a encore plein la tête : « J’organiserai mes propres évènements en France. Je combattrai en Normandie, pour mon peuple, pour ma famille ».
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