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Parents à Rome avec ses enfants à l'étranger : le témoignage de Pascal

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Écrit par Le Petit Journal de Rome
Publié le 27 mars 2020, mis à jour le 27 mars 2020

Je m’appelle Pascal, je vais fêter mon anniversaire confiné le 3 avril prochain. Je suis arrivé à Rome en juin 1999, et depuis 10 ans je réside avec ma compagne à Monterotondo, une ville à 25km de Rome. Nous avons quatre grands enfants, éparpillés entre la France, la Finlande et l’Italie. Notre fille ainée, son mari et notre petit-fils de 18 mois sont à Cannes. Notre seconde fille est isolée seule chez elle dans le quartier Pigneto. Notre fils de 24 ans qui vit en Finlande, il devait rentrer définitivement à Rome le 31 mars et a donc donné sa démission et résilié son appartement. Cependant, il se retrouve maintenant bloqué et nous ne pouvons rien faire pour l’aider. Enfin notre dernière fille de 20 ans, étudiante à Nice, s’est retrouvée confinée dans sa chambre universitaire de 9 mètres carrés, mais heureusement grâce à la générosité d’une société cannoise, elle a pu intégrer gratuitement un appartement de 50 mètres carrés pour vivre son confinement. En tant que parents, nous sommes hyper soulagés !

Ma femme est enseignante en maternelle à la petite école de la Trinité des Monts et donc depuis la maison, elle est en contact avec ses collègues et les parents pour organiser des activités ludiques en français. Moi je travaille au service des finances de la FAO et j’ai la chance de pouvoir télétravailler à 100% depuis chez moi et ceci depuis plusieurs jours maintenant. J’ai un ordinateur portable, on communique par téléconférence, on a des horaires classiques de bureau, la grande différence tient dans le fait que nous faisons tous du télétravail donc cela complique pas mal les choses. Il faut donc faire preuve de flexibilité et pouvoir s’adapter rapidement.


Dans notre quartier, tous les voisins ont commencé à se parler, même ceux qui étaient fâchés, on a un rendez-vous musical tous les soirs à 18h sur nos balcons, on se salue de loin, on chante, on chante, c’est sympa et ça change les idées.

On réduit au maximum nos sorties pour les achats de première nécessité, nous les faisons entre une et deux fois par semaine, et seulement un seul de nous deux sort. Quand nous sortons, nous éprouvons tout d’abord un grand étonnement en voyant comment tout le monde respecte les distances, la patience en étant en file devant les supermarchés, mais j’ai l’impression d’être dans une série télévisée apocalyptique, style fin du monde. Tout le monde se regarde avec un peu de suspicion mais sinon en général j’ai le sentiment qu’on éprouve une sorte de gentillesse et bonté envers les uns les autres comme si ces temps difficiles nous unissaient car nous sommes au final tous dans la même barque. Ma femme et moi-même sommes des coureurs, nous courons toute l’année et participons à toute sorte de compétitions comme marathon, semi, 10k donc comment s’organiser quand la course est notre passion, que le décret en théorie ne nous interdit pas de le faire, tout en ayant envie de respecter le mot d’ordre #iorestoacasa ! nous avons décidé pour l’instant de continuer à courir de temps en temps, jamais ensemble, à des horaires insolites, comme très tôt le matin et nous avons la chance d’être à la campagne et de pouvoir trouver des petites routes internes ou nous ne risquons pas de croiser d’autres personnes. C’est notre oxygène, mais si demain on devait nous interdire de sortir, nous respecterions bien sûr les consignes.


Je pense qu’on reçoit trop d’informations, il est très difficile de savoir si les informations reçues sont de sources officielles, tant qu’il s’agit de décrets officiels, c’est facile de vérifier mais en ce qui concerne les infos « médicales » sur ce qui est bon ou mauvais pour nous, il faut rester très prudent. Mais avec ma femme, nous avons pris la décision de ne plus lire, écouter tout cela. Nous sommes protégés, nous nous protégeons, nous respectons les consignes et nous nous adaptons du mieux que nous pouvons à notre nouvelle vie.

La première préoccupation que je ressens à l’heure actuelle est au sujet de la durée et des conséquences sur tous les secteurs de l’économie, dans notre famille par exemple, notre fille ainée est déjà au chômage technique partiel depuis 2 semaines…mais bon on peut se remettre de tout cela.

Pour ma part ma plus grande inquiétude est liée à l’apparition d’un tel virus qui en quelques mois seulement a mis à genoux la terre entière, venu de nulle part avec tant de facilité, cela veut-il dire que ça arrivera à nouveau et que nous sommes entrés dans une ère ou notre survie va dépendre de genre de menaces ?

 

 

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Publié le 27 mars 2020, mis à jour le 27 mars 2020

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