« L'école en classe est notre droit. Priorità alla Scuola ! »

Par Anaïs Lucien-Belliard | Publié le 24/11/2020 à 10:00 | Mis à jour le 18/02/2021 à 14:47
Rome manifestation lycéens

Malgré le froid grandissant sur la région du Piémont, dans le nord-ouest de l’Italie, la jeune Anita Iacovelli, Turinoise de 12 ans, a décidé depuis le 6 novembre, date de fermeture des établissements scolaires dans la région en raison de la seconde vague, de suivre les cours à distance devant son collège. Symbole d’une génération qui se sent sacrifiée, la jeune adolescente et ses camarades de classe militent pacifiquement pour la réouverture de leur école, afin d’étudier dans des conditions décentes.

 

Bonnet enfoncé sur les oreilles, masquée et armée de ses mitaines, c’est ainsi que se rend Anita Iacovelli, accompagnée de Cristiana, sa mère, devant son école, chaque matin depuis le passage du Piémont en zone rouge, le 6 novembre. Assise derrière une petite table pliante apportée par ses soins à côté d’une pancarte : « L'école en classe est notre droit, » la jeune turinoise assiste à ses cours en ligne depuis sa tablette.

Après l’annonce de la fermeture des écoles dans la région, Anita a conclu qu’elle ne supporterait pas une nouvelle année d’enseignement à distance. Surtout après le calvaire du premier « lockdown » qui avait conduit les établissements scolaires italiens à être fermés pendant six mois. Bientôt rejointe par d’autres camarades de classe, dont son amie Lisa Rogliatti, la jeune fille a reconnu que la routine de l’école et sa rigueur lui manquaient. « Lorsqu’on étudie de cette manière, on rencontre de nombreux problèmes. On peut perdre notre connexion internet et alors on doit tout reprendre de zéro. À force de rester aussi longtemps devant les écrans on cesse de se concentrer et on cède plus facilement aux distractions, ce qui fait qu’on ne suit plus la leçon. Mais ce n’est pas le seul problème, certains d’entre nous n’ont même pas de connexion internet, d’espace pour étudier, ou des parents qui peuvent nous aider et nous soutenir, » a raconté la jeune fille à nos confrères du Guardian.

Contacté par la ministre de l’Éducation en personne, Lucia Azzolina, la jeune fille a pu lui faire part de son désarroi. En réponse, la ministre a affirmé son soutien à l’étudiante avant de lui assurer que les écoles rouvriraient sous peu. Elle « m’a appelée et m’a félicitée car elle a aimé mon combat, et m’a dit qu’elle ferait tout pour rouvrir les écoles dès que possible », a expliqué Anita à l’AFP TV.

Si la jeune turinoise est soutenue dans son entreprise par sa mère, sa lutte s’inscrit dans une démarche plus globale qui prend racine dans le mouvement parents-professeurs Priorità alla Scuola (Priorité à l’école). Partout en Italie, ces manifestations surnommées « Écoles pour le Futur, » se sont multipliées afin de militer pour une refonte du système éducatif italien. Baptisée la nouvelle Greta Thunberg, Anita Iacovelli fait preuve d’une grande détermination et d’un courage rare, mais nécessaires en ces temps difficiles.

 

 

Sur le même sujet
0 Commentaire (s) Réagir
À lire sur votre édition locale
À lire sur votre édition internationale