Invité à présenter son dernier ouvrage, l’écrivain et académicien Dany Laferrière a parlé de lui et de son amour pour la littérature avec humour devant un public conquis au palais Farnèse, lundi soir.
Lorsque Dany Laferrière se met à parler, la salle éclate de rire presque immédiatement. L’écrivain haïtien est venu dans les locaux de l’ambassade de France pour présenter son dernier ouvrage, Je suis un écrivain japonais. « Comment devenir un écrivain phare ? demande-t-il. Il suffit de commencer par écrire un livre intitulé Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer et finir par écrire Je suis un écrivain japonais », ironise-t-il.
Membre de l’académie française depuis mai 2015, il revient sur l’importance de savoir parler et écrire correctement le français, toujours sur le ton de l’humour. « Quelqu’un qui dit du mal dans un bon français est encore mieux que quelqu’un qui dit du bien dans un mauvais français. (…) En Haïti, je viens d’un quartier où si vous faites une faute, vous avez tout intérêt à quitter la zone voire le pays. »
Souvenirs
Pendant une heure, Dany Laferrière raconte des anecdotes personnelles. « Lire est apparu miraculeusement dans mon enfance, dans ma vie. Je me suis d’ailleurs toujours demandé à partir de combien de livres possédait une bibliothèque. »
L’écrivain évoque des souvenirs concernant sa grand-mère ou encore sa fille et en profite pour rappeler à quel point la relecture est importante car « chaque fois que l’on relit un livre, on ressent des choses différentes puisque nous-mêmes sommes différents ».
Sous les rires et les applaudissements du public, l’académicien dont la pointe de l’épée est une plume, termine son allocution sur une certitude. «Il est impossible que les livres disparaissent un jour au profit de l’électronique » car les ouvrages « s’infiltrent dans notre vie, dans notre lit. Ceux que nous lisons en disent beaucoup sur nous », ce que nous voulons être et ne pas être. « Ils ont trop de fonctions. »