Les louanges et le charme de Rome ont largement été célébrés par la variété italienne, par les crooners, en passant par les grandes voix du jazz américain. Dix chansons pour découvrir la ville.


Rome, ville éternelle, unanimement célébrée par les artistes de tous horizons, a été, au fil des époques, chantée à de multiples reprises. Par les artistes italiens d’abord, Romains de naissance célébrant les charmes de leur ville ou le lien intime les reliant à elle, mais également Italiens de passage dans la capitale et séduits par l’atmosphère de celle-ci. Les hommages à la ville sont nombreux, constituant, pour certains, des classiques de la variété italienne. Par ailleurs, au tournant des années 1960, plusieurs chanteurs américains, crooners, bluesmen et autres chanteurs de jazz, italo-américains ou en voyage à Rome, ont consacré des titres au romantisme empreint de rêve et de mélancolie qui se dégage de la ville. Dix titres pour entendre les attraits et l’atmosphère singulière de la ville éternelle.
Rome célébrée par les voix italiennes : des classiques de variété aux dernières sorties
Antonello Venditti “Roma Capoccia”
C’est avec “Roma Capoccia” que le, désormais célèbre, chanteur romain Antonello Venditti se fait connaître. Déclaration d’amour à sa ville natale, la chanson sort en 1972, dans l’album Theorius Campus. Véritable hymne dédié à la Città Eterna, “Roma Capoccia” s’ouvre sur ces paroles, répétées plusieurs fois dans les deux premières strophes : “Quanto sei bella Roma” (“Que tu es belle Rome”). La chanson est aujourd’hui bien connue des Romains qui vantent sa capacité à saisir l’essence subtile de la ville, en particulier avec ce refrain sous forme d’oxymore, qui donne son titre à la chanson : “Roma Capoccia der mondo infame”.
Nino Manfredi et Lea Massari “Roma Nun Fa’ La Stupida Stasera”
Classique de la chanson italienne et ode à la vie nocturne romaine, “Roma Nun Fa’ La Stupida Stasera” a été initialement chantée dans les années 1960 par les célèbres Nino Manfredi et Lea Massari. Le texte, écrit en dialecte romain, est adressé à la ville elle-même, lui demandant de sortir ses plus belles étoiles, ainsi qu’un air de printemps (“Sceji tutte le stelle piu' brillarelle/Faje senti' ch'e' quasi primavera”). C’est sur ces vers au charme envoûtant que s'écrit une ballade poétique et amoureuse. La chanson a notamment été reprise par Lando Fiorini et Andrea Bocelli.
Renato Rascel “Arrivederci Roma”
La chanson “Arrivederci Roma” est composée dans les années 1950 par le chanteur et acteur italien Renato Rascel, et accompagnée d’un texte coécrit par Sandro Giovannini et Pietro Garinei. Le premier vers donne le ton : “T'invidio, turista che arrivi” (“Je t’envie, touriste qui arrive”). Sous forme d’au-revoir à la ville, le titre est empreint d’une beauté teintée de nostalgie. Comptant aujourd’hui parmi les chansons les plus célèbres dédiées à la capitale, “Arrivederci Roma” a été chantée en anglais dans des versions célèbres de Dean Martin et Nat King Cole.
Claudio Baglioni “Porta Portese”
La chanson “Porta Portese” sort en 1972 dans l’album Piccolo Grande Amore du chanteur romain. Classique de la variété italienne, le titre s’ouvre sur la rumeur d’une foule, immergeant d’emblée l’auditeur dans l’ambiance du marché se tenant, aujourd’hui encore, les dimanches matins, Piazza Porta Portese. Claudio Baglioni signe ainsi un hommage au quotidien romain, dans l'effervescence d’un jour de marché. Nous naviguons de la “foto di Papa Giovanni” qu’une “vieille sur un banc, qui est là depuis quarante ans, sinon plus” tient dans ses mains, à la “foto nuda di Brigitte Bardot” perdue parmi dans un stand d’antiquités.
Renato Zero “Roma”
Le célèbre et provocateur chanteur italien Renato Zero déclare son amour à sa ville natale, dans sa chanson “Roma”. Sortie en 2009 et marquée par l’émotion de son artiste, la chanson est adressée directement à Rome. Remerciements, promesse d’un amour inconditionnel et durable, le texte est enflammé et passionné. A la fois hommage et cri d’amour, la chanson célèbre le rapport intime entre un chanteur et sa ville.
“Giuro non ti lascerò sola / Je jure de ne pas t’abandonner
Non temere, cara, avrà cura di te / Ne crains rien, ma chère, je prendrai soin de toi
Sono certo tornerai fiera / Je suis sûre que tu reviendras fière
Senza te, che vita è? / Sans toi, qu’est la vie ?
Non sarebbe mondo senza te / Il n’y aurait pas de monde sans toi ”
Tiromancino (featuring Frankie Hi-NRG) “Roma di Notte”
Dans un autre registre, le son rap “Roma di Notte” naît de la collaboration, au début des années 2000, entre le groupe de pop italienne Tiromancino et le rappeur Frankie Hi-NRG. Rome y est dessinée à travers des fragments inspirés de déambulations nocturnes dans la ville. La chanson dépeint une vision alternative, plus sombre de la ville : “Tutte le strade che a Roma portano / Quando ci arrivano s'ingorgano ristagnano” (“Tous les chemins mènent à Rome / Quand ils y arrivent, ils stagnent”).
Rome chantée par les crooners et grandes voix du jazz
Frank Sinatra “Three Coins in the Fountain”
La chanson s’ouvre sur les paroles suivantes : “Three coins in the fountain/Each one seeking happiness/Thrown by three hopeful lovers/Which one will the fountain bless?” (“Trois pièces dans la fontaine / Chacune à la recherche du bonheur / Lancées par trois amoureuses pleines d’espoir / Laquelle la fontaine va-t-elle bénir ?”). Sortie en 1954, “Three Coins in the Fountain” sert de bande-originale au film éponyme. Interprétée par le légendaire Frank Sinatra, la chanson rend hommage à une célèbre tradition romaine : lancer une pièce dans une fontaine et faire un vœu. Rêveur, le titre s’interroge sur tous les vœux secrets adressés au fil des époques aux fontaines romaines et sur toutes les espérances contenues par ces dernières.
Elvis Presley “Heart of Rome”
C’est en 1971 que le King chante, à son tour, la Città Eterna. Dans “Heart of Rome” Elvis Presley promet de faire un vœu dans chacune des fontaines de Rome (“I’ll make a wish in every fountain/Say a prayer that you’ll return”), signant une chanson d’amour passionnée, oscillation entre espoir et solitude. Comme une prière ou un rêve fiévreux, la chanson se répète, décrivant le fantasme de voir apparaître un amour - sans doute perdu - au détour de l’une des rues romaines.
Dean Martin “On an Evening in Roma (Sott’ er Celo di Roma)”
Enregistrée à la fin des années 1950, “On an Evening in Roma (Sott’ er Celo di Roma)” oscille entre italien et anglais sur de doux accents de jazz . Le célèbre chanteur américain Dean Martin y rend hommage à l’ambiance des soirées romaines ainsi qu’à ses propres origines italiennes. Balade amoureuse, la chanson est un appel à la légèreté et au flirt. “But in Rome do as the Romans do / Will you on an evening in Roma ?” (“Mais à Rome, faisons comme les Romains font / Veux-tu, le temps d’une soirée à Rome ?”) demande le refrain. La chanson sort en 1961 dans un album entier consacré par l’artiste à l’Italie : Dino: Italian Love Songs.
Peggy Lee “Autumn in Rome”
“All my Decembers I'll spend just dreaming of the way we fell in love / One lovely Autumn in Rome” (“Je passerai tous mes décembres à rêver à la manière dont nous sommes tombés amoureux / Un bel automne à Rome”). Sur un fond de chant d’oiseaux, cette balade de jazz se remémore la naissance d’un amour, un automne, à Rome. Dans l’interprétation qu’elle propose de “Autumn in Rome” la célèbre chanteuse Peggy Lee mêle rêverie et mélancolie, dans une performance unique qui rend hommage au charme de la capitale.
