Cela faisait plusieurs années que Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, avait pour objectif d’ouvrir une académie politique afin de former les futurs hommes et femmes politiques pupulistes, et d’alimenter son propre réseau. Mais le Conseil d’Etat a bloqué ce projet, et l’abbaye est de nouveau ouverte au public.
Bâtie en 1204, l’abbaye de Trisulti fut fondée par des moines chartreux et consacrée par le pape. Perché dans les montagnes du Latium, à quelques dizaines de kilomètres de la Capitale, ce magnifique monastère est un chef d’œuvre qui fut désigné « monument national ».
Un projet avorté
En 2017, le bâtiment avait été confié à l’Institut Dignitatis Humanae, ONG catholique assumant son prosélytisme conquérant. Après que l’Institut fut autorisé à utiliser les locaux du bâtiment, Steve Bannon, proche de l’ONG, avait voulu en faire le siège de son académie politique, signe de sa volonté d’implantation en Europe, pour pouvoir former les nouveaux nationalistes. Cependant, au vu du mauvais entretien de l’abbaye par Dignitatis Humanae, et après une longue bataille juridique ayant vu de nombreuses associations militer contre l’installation de l’académie au sein de la Chartreuse de Trisulti, le Conseil d’Etat a annulé la décision de confier le bâtiment à l’ONG. C’est donc avec un grand soulagement que le ministère du Patrimoine culturel italien et les associations locales ont accueilli ce qui constitue pour eux une excellente nouvelle. L’évêque du diocèse d’Anagni-Alatri, Lorenzo Loppa, a lui aussi exprimé sa satisfaction en saluant la « possibilité pour la Chartreuse d'être rendue au peuple de Dieu et à toute la communauté ».
Une réouverture gratuite et en grande pompe
Après trois ans de fermeture, le monastère a rouvert ses portes au public à la mi-novembre. En tout, pas moins d’un millier de touristes et de fidèles s’y sont pressés, une affluence habituellement réservée aux jours les plus importants de l’année pour le monastère, comme le lundi de Pâques. Certaines zones de l’abbaye demeurent toutefois fermées au public pour le moment, en raison de travaux.