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PAULINE RAOUL - « Clarifier les principes de l'alimentation pour que manger équilibré devienne un style de vie »

PaulinePauline
Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 5 juin 2017, mis à jour le 23 janvier 2018

 

Française, mariée à un Italien, Pauline s'est installée à Rome en 2010. Ingénieure de formation, elle s'est reconvertie et est devenue nutritionniste, un véritable choix de coeur. Elle nous raconte ici son parcours, ses choix, les difficultés rencontrées pour exercer une activité à Rome, et nous livre quelques réflexions sur la diététique.

 

Lepetitjournal.com : Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Pauline Raoul : Mon choix ne s'est pas directement porté sur la diététique. Après un bac scientifique, obtenu en région parisienne, j'ai suivi une classe préparatoire en biologie pendant 2 ans afin d'intégrer une école d'agronomie pour devenir ingénieur. Lors d'un Erasmus en Espagne, j'ai rencontré mon futur mari, italien, qui ne parlait pas français. Nous communiquions seulement en espagnol, avant d'apprendre la langue de l'autre.  

Nous avons chacun continué nos études dans nos pays respectifs. J'ai ensuite commencé une activité à un poste commercial dans une grande entreprise d'agropharmaceutique. Je voulais alors prendre mon indépendance mais j'ai rapidement compris que je n'aimais pas forcément la nature de ce travail. 

En 2010, mon compagnon a trouvé du travail à Rome, j'ai décidé de démissionner et de le rejoindre. Mon choix s'est tourné vers un VIE, un Volontariat International en Entreprise, cela m'a permis de décrocher un emploi à Rome pour l'entreprise Bioderma. J'ai ainsi développé le marché auprès des pharmacies et des parapharmacies. Je conseille d'ailleurs le VIE, d'une durée de 2 ans, à toutes les personnes qui souhaitent voyager : c'est très bien encadré par la France et ça représente une belle passerelle, qui permet de déboucher sur un contrat local.

Même si ce poste était à nouveau commercial, je me suis épanouie. J'ai reçu un très bon accueil à Rome, et dans mon secteur d'activité, c'était même un plus d'être française. En effet, la qualité de nos marques en dermatologie, par exemple Avène et Bioderma, est reconnue internationalement. D'autre part, mon approche avec la clientèle était complètement différente de celle des commerciaux italiens. 

LPJC : Vous avez ensuite choisi de vous reconvertir, et de suivre des études pour devenir diététicienne-nutritionniste ?

PR : Oui, en 2013, mon congé maternité m'a permis de réfléchir sur mes choix professionnels. Convaincue que le commerce ne me correspondait pas, j'ai décidé de revenir dans le secteur de la nutrition, de l'alimentation et des métiers du soin. Je me suis donc renseignée pour devenir diététicienne par le biais du CNED. 

Pendant 2 ans, j'ai intégré un BTS en diététique à distance, avec des stages et des examens en France. Ces études m'ont passionnée, la période a été difficile au niveau familial mais ma décision était bien murie.

Un autre problème s'est posé : il n'y a pas encore harmonie des diplômes au niveau européen. Une fois le BTS en poche, il m'a fallu demander une équivalence de diplôme au Ministère de la Santé pour pouvoir exercer. Par ailleurs, en Italie, les études pour devenir diététicienne durent 3 ans, il y a donc une mesure compensatoire à effectuer ! Cette mesure réside soit en un examen à passer, soit en un stage de 18 mois à effectuer. J'ai choisi cette deuxième solution, j'ai donc commencé à l'hôpital Gemelli en février cette année. C'est très intéressant car il n'y a pas seulement des patients qui souhaitent perdre du poids, je peux traiter beaucoup de pathologies. Je ne regrette pas ce choix, mais les procédures administratives sont très longues.

LPJC : Aujourd'hui, en quoi consiste donc votre activité ?

PR : Je suis en stage à l'hopital, trois matinées par semaines, mais je travaille aussi en pharmacie où je donne des consultations diététiques, afin de financer mon projet : ouvrir mon cabinet. Je souhaite également poursuivre mon travail en hôpital en mi-temps. 

LPJC : Pourquoi avoir créé une page FaceBook ?

PR : J'ai créé une page FaceBook pour répondre à différentes demandes, de la part des patients, des amis et de la famille. Je me suis rendue compte que les gens se perdaient dans la surinformation. L'idée est de clarifier les principes de l'alimentation d'une façon pratique, que manger équilibré devienne un style de vie à la portée de tous. 

Bien sûr chacun est différent et a besoin d'une alimentation personnalisée mais beaucoup de choses peuvent être comprises avec de simples posts quotidiens. Ma page a une dimension éducative, la connaissance de soi, des aliments et de nos comportements alimentaires. La population ne connaît pas assez ce qu'elle mange, à partir du moment où on comprend ce que l'on mange, automatiquement on mange mieux. 

Les lecteurs peuvent rentrer directement en contact avec moi pour une consultation. D'ailleurs, c'est souvent des mamans qui me demandent des conseils pour leurs enfants mais aussi pour elles, que ce soit des italiennes ou des françaises expatriées en Italie ou domiciliées en France. Du coup, je fais des consultations à domicile ou par skype.

LPJC : Et quels sont les posts qui ont le plus de succès ? 

PR : Sans aucun doute mes posts de recettes, les mamans ont des vies bien remplies et elles veulent des choses pratiques. Puis, mes posts concernant la connaissance des aliments et la partie comportementale marchent bien. Mes lectrices souhaitent connaître les aliments pour leurs enfants ou encore pour la pause déjeuner au travail. A cause de stratégies marketing, qui par exemple diabolisent le gluten alors qu'il n'y a aucune raison à la base de le supprimer de notre alimentation, beaucoup d'amalgames se créent. 

LPJC : Quelles sont les grandes différences entre Français et Italiens en terme de régime alimentaire ?

PR : Concrètement nos régimes alimentaires sont assez similaires : les Français et les Italiens suivent globalement un régime méditerranéen. Malgré une structure des repas sensiblement différentes (entrée plat dessert / antipasti primo secondo), nous avons tous les deux une base d'alimentation saine : des protéines, des féculents, des fruits et légumes, des produits laitiers. Cependant, les Français consomment quotidiennement davantage de produits laitiers. La culture italienne est plus diversifiée au niveau des fruits et des légumes. De plus, ils sont très attachés à l'huile d'olive alors que les Français varient davantage les huiles (olive, colza, tournesol, etc) et consomment aussi davantage de beurre. Une autre différence notable est la consommation de pain, pour les Français c'est une institution alors que les Italiens se portent sur les pâtes. 

LPJC : Que pensez-vous de la tendance Vegan ?

PR : Il y a de plus en plus de personnes qui souhaitent devenir végétariennes ou « vegans », là aussi mon rôle est d'accompagner. On ne devient pas végétarien du jour au lendemain, il y a plusieurs étapes essentielles à respecter pour une bonne transition. Un régime végétarien peut être équilibré et sans carence. Les principales motivations sont liées à la diabolisation de la viande et au bien-etre des animaux. Devenir végétarien nécessite une connaissance encore plus accrue des aliments. Chaque type d'aliment véhicule des peurs ... mais concernant l'alimentation il n'est pas jamais bon de tomber dans l'extrême.

LPJC : La diététique est-elle aussi une préoccupation pour les hommes ?

PR : Les hommes se préoccupent de plus en plus de leur alimentation pour préserver leur santé alors que les femmes s'y intéressent aussi pour l'aspect bien-être et beauté. 

LPJC : Comment vous contacter ?

PR : Il est possible de me contacter via ma page FaceBook : Pauline Diététique et Nutrition (https://www.facebook.com/paulineraouldiet/?fref=ts) ou par mail : pauline.raoul.diet@gmail.com

 

Propos recueillis par Céline Vergnac et Anne Debaillon-Vesque (Lepetitjournal.com de Rome) - Mardi 6 juin 2017.

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Publié le 5 juin 2017, mis à jour le 23 janvier 2018

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