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Fabrice Maïolino : "L’Italie, un pays très important pour notre réseau diplomatique"

Fabrice Maiolino - consul général RomeFabrice Maiolino - consul général Rome
Fabrice Maïolino, Consul général de France à Rome
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 26 mars 2023, mis à jour le 27 mars 2023

En 2023, l’action consulaire s’est renforcée en Italie avec la réouverture du Consulat général à Rome, parallèlement à celui de Florence. Rencontre avec son nouveau locataire, Fabrice Maïolino, à la découverte de ses missions et priorités pour la circonscription (Latium, Ombrie, Abruzzes et Sardaigne).


Récemment nommé Consul général de France à Rome, quel est le parcours qui vous y a mené ?

Je dirais une certaine polyvalence. Entré au ministère des Affaires étrangères il y a 20 ans, j’ai débuté ma carrière à la direction des ressources humaines avant d’être nommé secrétaire général adjoint de l’ambassade de France à Londres. J’ai ensuite été affecté à la direction du Protocole à Paris où je me suis occupé de l’organisation des déplacements de nos autorités à l’étranger et des visites des chefs d’Etat et de gouvernement étrangers en France ainsi que de nombreuses conférences internationales. En 2011, j’ai été nommé consul général adjoint à Los Angeles, dans l’un des postes les plus importants du réseau américain avec une communauté française estimée à plus de 50 000 personnes. En 2015, je suis devenu l’adjoint de l’ambassadeur en Lituanie dans un pays que je connais depuis de nombreuses années et dont je parle aussi la langue. Puis, de retour à Paris, j’ai rejoint la sous-direction pour l’Europe centrale-orientale et balte, dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine. Fort de ce parcours diversifié, j’ai été nommé consul général à Rome où j’ai pris mes fonctions il y a deux mois. L’Italie est aussi un pays qui m’est cher, car j’ai des origines italiennes et je parle italien. Il y avait donc une certaine logique à se retrouver ici, dans un pays qui est très important pour notre réseau diplomatique.

 

La réouverture d’un Consulat général à Rome s’inscrit dans le cadre du renforcement de nos relations bilatérales avec l’Italie

Le Consulat général de France à Rome a été récemment ouvert, reprenant les compétences de la section consulaire. Il s’agit donc d’une nouveauté pour la communauté française en Italie. Quelles sont vos missions et vos priorités pour Latium et la circonscription dans son ensemble (Latium, Ombrie, Abruzzes et Sardaigne) ?

La réouverture d’un Consulat général à Rome s’inscrit dans le cadre du renforcement de nos relations bilatérales avec l’Italie mis en œuvre par le traité du Quirinal, dont nous venons de célébrer le premier anniversaire il y a quelques semaines, mais aussi démontre toute l’importance accordée par nos autorités au renforcement de notre action consulaire en Italie, parallèlement à la réouverture d’un consulat général à Florence. Dans ce cadre, ma feuille de route est claire et mes priorités seront de deux ordres. La première, c’est d’accroître la visibilité de notre action consulaire vis-à-vis de nos concitoyens, notamment en allant à la rencontre de la communauté française et en renforçant notre soutien aux nombreuses associations de la circonscription. Cette proximité passe aussi par les tournées consulaires qui doivent être plus nombreuses et plus fréquentes pour permettre à ceux et celles qui sont dans l’incapacité physique ou matérielle de se déplacer à Rome pour renouveler leurs documents d’identité de pouvoir le faire au plus près de chez eux. La seconde priorité consiste à développer les relations avec les autorités locales et la société civile de la circonscription, notamment hors de Rome, afin de participer à la politique d’influence et de coopération de l’ambassade en particulier dans les domaines culturels, éducatifs, universitaires et économiques. Et c’est la grande nouveauté par rapport à la section consulaire qui n’avait pas cette compétence !
J’ai eu l’occasion d’accompagner l’Ambassadeur de France en Italie, M. Christian Masset, en Sardaigne où nous avons pu constater non seulement le grand dynamisme de la communauté française mais aussi la volonté des autorités locales de renforcer leurs relations dans tous les domaines avec nous. Je ne manquerai pas de me déplacer bientôt en Ombrie et dans les Abruzzes.

 

La présence française dans la circonscription consulaire est remarquablement forte.

La densification du réseau des consulats généraux en Italie est une bonne nouvelle pour les relations franco-italiennes. Quelle est la présence française dans ces régions (Latium, Ombrie, Abruzzes et Sardaigne) ?

La présence française dans la circonscription consulaire est remarquablement forte. Nous comptons environ 16.000 personnes inscrites dans le Latium, auxquelles il convient d’ajouter environ 900 inscrits en Sardaigne et 800 personnes en Ombrie ainsi que dans les Abruzzes. Au total, le nombre d’inscrits s’élève à 18.500 dans la circonscription, soit près de la moitié de l’ensemble des Français inscrits au registre en Italie. Mais nous pouvons facilement doubler ce chiffre pour avoir une véritable estimation de la communauté française, soit environ 37.000 personnes, car de nombreux compatriotes ne viennent pas s’inscrire au consulat. J’en profite pour leur lancer un appel, car être inscrit au registre permet non seulement de voter en Italie, mais aussi d’accéder à des informations et de faciliter des démarches.

En tout cas, c’est une communauté très dynamique, présente dans tous les secteurs de la société italienne et très soucieuse de préserver ses liens avec la France. Sur le plan économique, nous recensons aussi de nombreuses entreprises françaises implantées dans le Latium, qui se classe en 3ème position après la Lombardie et le Piémont, principalement dans les services, mais aussi le luxe ou le secteur de la défense.

Sur le plan culturel et éducatif, nous avons également de très nombreux partenariats avec les écoles, notamment les filières ESABAC, et les universités. Je ne donnerai qu’un seul exemple sur le plan universitaire : l’Université de la Sapienza à Rome est la troisième université italienne à accueillir le plus d’étudiants français chaque année, après l’Université de Bologne (1ère) et le Politecnico de Milan (2e), et l’Université Roma Tre se place en sixième position.

 

L’une des échéances de cette année est l’organisation des élections législatives partielles, dont le vote par Internet est déjà ouvert (24-29 mars). Des bureaux aux modalités de vote, pouvez-vous rappeler le dispositif mis en place ?

Afin de faciliter le vote de nos concitoyens pour les prochaines élections législatives partielles qui auront lieu les 2 et 16 avril, nous avons mis en place 4 modalités de vote. Il y a tout d’abord le vote à l’urne. Nous allons ouvrir trois bureaux de vote dans la circonscription : à Rome, à Pérouse et à Cagliari. Les adresses précises des bureaux de vote peuvent être consultées le site internet du consulat. La deuxième modalité est le vote par procuration. Au cas où les personnes ne pourraient pas se rendre dans leur bureau de vote le jour du scrutin, elles pourront dès à présent établir une procuration afin de se faire représenter par un électeur de son choix inscrit sur la même liste électorale. La troisième modalité concerne le vote par correspondance dans le cas où les personnes auraient demandé leur inscription avant le 24 février dernier. Enfin, la dernière modalité est le vote par Internet. Si nos concitoyens ont bien renseigné une adresse e-mail et un numéro de téléphone mobile avant le 2 mars, ils pourront voter électroniquement de manière sécurisée et en toute fiabilité entre le vendredi 24 mars à midi et le mercredi 29 mars à midi pour le premier tour du scrutin et, pour le second tour, entre le vendredi 7 avril à midi et le mercredi 12 avril à midi. Ceux qui ont donné ces renseignements ont déjà commencé à recevoir par mail les premières informations pour pouvoir voter. J’incite donc toutes les personnes déjà inscrites sur la liste électorale consulaire à voter, quel que soit la modalité de vote choisie, car c’est non seulement un droit fondamental, mais je crois aussi que c’est un devoir de tout citoyen d’élire ses représentants et de faire vivre la démocratie de notre pays.

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