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L’Italie couronnée « pays de l’année » par The Economist

affiche de the economistaffiche de the economist
Écrit par Noé MALAPRIS
Publié le 21 décembre 2021, mis à jour le 22 décembre 2021

L’hebdomadaire libéral décerne ce prix chaque année, récompensant la plus importante amélioration économique d’un pays. Si l’Italie a été désignée, c’est avant tout pour les progrès impressionnants effectués en 2021, après la crise du Covid-19 qui a fait chuter l’économie du pays.

 

« Super Mario », sauveur inattendu

Mario Draghi, ancien président de la BCE de 2011 à 2019, a formé un gouvernement d’union nationale au cours du mois de février 2021. Cette nomination au poste de Président du Conseil est survenue après la démission de Giuseppe Conte, qui n’était pas parvenu à réunir derrière lui une majorité pour gouverner. Dès lors, le jeu politique a été brièvement – uniquement sur le plan national, comme l’ont montré les municipales d’octobre 2021 – mis de côté par les principaux partis.

 

De grands progrès économiques

Le PIB italien a crû de plus de 6% en 2021. Un chiffre à nuancer bien-sûr, au vu de la dégringolade subie en 2020, mais qui reste une véritable performance. Pour The Economist, Mario Draghi est la principale raison de cette amélioration substantielle : en le qualifiant de « Premier ministre compétent et respecté sur la scène internationale », l’hebdomadaire britannique fait passer discrètement le message que les politiciens italiens ne sont généralement pas à la hauteur de leur tâche, tandis que Mario Draghi serait lui une sorte d’homme providentiel… Nommé pour faire bon usage des 191,5 milliards attribués à l’Italie par la Commission européenne dans le cadre de son plan de relance, il a su acquérir la confiance d’un grand nombre d’Italiens, dans un pays où la classe politique connaît un discrédit toujours plus important.

Draghi a aussi géré avec brio la vaccination, l’Italie étant parmi les pays européens les plus vaccinés. N’hésitant jamais à prendre des décisions pouvant être difficiles ou impopulaires, comme celle du « super green pass », le Président du Conseil a récemment renforcé les mesures d’entrée en Italie depuis l’étranger – même pour les vaccinés, ce qui peut interroger quant à la capacité du green pass à juguler à lui-seul la progression de l’épidémie – et a prolongé l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 31 mars, au vu de l’inquiétante avancée du variant Omicron.

 

Quid de la présidence de la République ?

Le nouveau Président de la République italienne sera élu par les parlementaires italiens en février 2022. Cette élection est un difficile exercice : il faut que les élus trouvent quelqu’un de rassembleur, qui permette un compromis, tout en étant capable de tenir fermement le pays en cas de blocage institutionnel. Si le nom de Mario Draghi est naturellement évoqué, il est à douter qu’il se présente à cette élection. Sa marge de manœuvre et son pouvoir d’action sont bien plus importants à son poste de Président du Conseil, et la politique italienne ne dispose pas à l’heure actuelle d’un Draghi bis capable de poursuivre l’excellente dynamique enclenchée par le Romain.

Cette question est donc loin d’être résolue d’autant que les candidats crédibles à la présidence de la République ne sont pas légion. Quoiqu’il en soit, l’Italie peut s’enorgueillir de conclure 2021 avec un bilan plus qu’honorable. Entre les victoires à l’Euro de football et l’Eurovision, la réussite de la vaccination et l’impressionnante reprise économique, l’Italie a repris du poil de la bête après l’annus horribilis que fut 2020.

Précisons enfin que The Economist est possédé à 43% par une famille… italienne, les Agnelli, très riche famille turinoise.

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