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Face au « semi-confinement » les Romains montent à nouveau au créneau

Manifestations Rome confinementManifestations Rome confinement
Écrit par Anaïs Lucien-Belliard
Publié le 3 novembre 2020, mis à jour le 4 novembre 2020

Alors que partout en Europe, notamment en France et en Belgique, les gouvernements ont dû à nouveau céder à des mesures restrictives, l’Italie a été témoin ces derniers jours d’une vague de manifestations anti-mesures de confinement. Et ce malgré la hausse alarmante du nombre de contaminations au Covid-19 dans le pays : 31 758 nouveaux cas enregistrés sur la journée de Samedi et 297 décès. D’abord à Naples et Rome, puis à Turin, Milan, et Florence, ces manifestations, pas toujours pacifiques, ont donné lieu à quelques escarmouches entre policiers et manifestants.

 

« Il vaut mieux le confinement que de fermer à 18 heures. »

 

Tandis que le pays connaît sa pire récession depuis la Deuxième Guerre mondiale, le couvre-feu entrainant la fermeture des bars, restaurants, salles de sport, cinéma, théâtre et concert, à partir de 18 heures, suscite la colère et l’incompréhension. Samedi dernier, en début de soirée, de violents affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, au Campo dei Fiori et sur la Piazza Indipendenza, peu après que des manifestants aient lancé pierres, bouteilles et pétards sur la police. D’après la ministre de l'Intérieur, Luciana Lamorgese, il s’agit de l’œuvre de hooligans et de militants d'extrême droite cherchant à « tirer profit des manifestations légitimes. »

Lundi après-midi, l’Italian Hospitality Network – une association née pendant le premier confinement – a appelé les professionnels de l’hospitalité et du spectacle à se rassembler pacifiquement sur la Piazza del Popolo. Masqués, et respectant les mesures de distanciation, les manifestants ont à nouveau questionné la pertinence du « semi-confinement, » tout en réclamant davantage de mesures protectionnistes de la part de l’État. « Ils devront assumer leur responsabilité, car en ce moment ceux qui payent la crise c’est nous, » s’est agacé le coordinnateur de l’Italian Hospitality Network, Giovanni Seddaiu.

Alors que le gouvernement français a placé son économie sous perfusion et mis à disposition des entreprises et indépendants de nombreuses aides financières, les Italiens sont inquiets du manque de soutien de la part de l’État. « Ou on ferme avec un soutien économique, ou bien il nous laisse continuer à travailler, » a martelé Anastasia Paris de l’Hôtel Le Gole dans la province de L’Aquila.

Ultime cri de désespoir pour des milliers de commerçants et indépendants menacés de faillite, la montée des contestations dans la Ville Éternelle ainsi que dans d’autres grandes villes italiennes, témoignent d’un épuisement économique et psychologique généralisé, se superposant à l’aggravation de la situation sanitaire.

Anaïs Lucien-Belliard
Publié le 3 novembre 2020, mis à jour le 4 novembre 2020

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