La Nazionale est montée sur le toit de l’Europe hier soir après avoir remporté la finale de l’Euro aux tirs au but face à l’Angleterre. À Wembley, les Italiens ont écrit une nouvelle page de leur histoire, et redoré leur blason après l’échec cuisant de la Coupe du Monde 2018, pour laquelle ils ne s’étaient même pas qualifiés.
« I campioni dell’Europa siamo noi! ». Partout le même refrain. Partout la même joie, et la même fierté d’être Italien. Dès le coup de sifflet final, les scènes de liesse se sont multipliées sur l’ensemble du territoire transalpin. Pour célébrer cette deuxième victoire dans un Championnat d’Europe, après 1968. Pour glorifier ces 26 héros, et tout le staff qui les encadre. Tout un groupe, une famille même, qui a replacé l’Italie sur la carte du football mondial. Comme l’a si bien résumé Leonardo Bonucci, seul buteur du soir, « [ils sont] devenus des légendes ». Ce triomphe, ils sont allés le cherche ; avec le cœur, avec les tripes, et surtout avec leur football. Un football retrouvé, plus léché qu’à la grande époque du catenaccio et qui a séduit l’ensemble du Vieux Continent. Mais les deux derniers matchs ont montré que la Squadra Azzurra savait toujours faire le dos rond et défendre ses buts corps et âme.
Une finale tendue
La soirée ne pouvait pas plus mal commencer. Après un Fratelli d’Italia entonné sous les sifflets des quelques cinquante mille Anglais présents à Wembley, les Three Lions ouvrent la marquent dès la deuxième minute de jeu. La faute à des erreurs défensives des deux latéraux du soir, Emerson et Giovanni Di Lorenzo. Une fois le choc passé, les hommes de Mancini remettent peu à peu le pied sur le ballon et poussent pour égaliser, sans succès. Puis arrive un corner à la 67e minute de jeu. Botté par Berardi, le ballon parvient jusqu’à la tête de Bryan Cristante, qui prolonge jusqu’au second poteau ; Giorgio Chiellini est déséquilibré et ne parvient pas à pousser la balle au fond, et après un cafouillage à la suite d’une tête de Verratti sur le poteau, Leonardo Bonucci égalise. La délivrance, enfin. Les Azzurri ne parviennent pas à doubler la mise, et l’arbitre siffle les prolongations. Trente minutes supplémentaires, au cours desquelles la bande à Mancini va se contenter de défendre et d’attendre la séance de tirs au but. Qui s’avèrera, quelques instants plus tard, salvatrice.
Quelques débordements lors des célébrations
Une fois le pénalty de Saka arrêté par Donnarumma, le pays s’embrase. Les fumigènes s’allument sur chaque place, les drapeaux flottent, les Klaxons et cornes de brume retentissent. Et les voix se cassent au rythme du célèbre titre Seven Nation Army de The White Stripes. Si le tout se fait dans une ambiance festive et conviviale, quelques débordements ont eu lieu à travers le pays. À Milan par exemple, où trois personnes ont été blessées par l’explosion de bombes agricoles. Tandis qu’à Rome, outre les quelques feux de signalisation dégradés et les panneaux de stationnement arrachés, la soirée s’est terminée par des légers affrontements avec les forces de l’ordre dans le quartier de Trastevere, Piazza Trilussa.