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Le système de santé en Italie : comment ça marche ?

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Écrit par Marie-Amaëlle Touré
Publié le 3 septembre 2019, mis à jour le 19 janvier 2022

Santé publique, santé privée, inégalités dans la péninsule, le système de protection sociale présente certaines différences par rapport au système de santé français. Décryptage

Que vous soyez expatriés étudiants Erasmus ou de passage en Italie pour quelques jours, il vous faudra entreprendre certaines démarches pour bénéficier de soins dans la Péninsule. On vous explique les particularités du système de protection sociale en Italie et les démarches à suivre pour en bénéficier.
En Italie, l’équivalent de la Sécurité Sociale française est le Servizio Sanitario Nazionale (Service national de santé). Comme expliqué par les services de la région lombarde, il permet aux affiliés de bénéficier d’un service quasi gratuit dans les hôpitaux publics. Un ticket doit être payé, l’équivalent du tiers-payant français. Un ticket qui s’avère parfois onéreux. « En France, pour réaliser une mammographie de prévention, une femme ne verse rien du tout dès lors qu’elle est affiliée à la sécurité sociale. En Italie, elle devra payer son ticket entre 50 et 60€ et ne pourra obtenir un remboursement qu’auprès de sa mutuelle », explique par le docteur Anne Pradel-Besse de Laromiguière, médecin généraliste à Milan.

A noter, sont exemptés de ce ticket : les enfants de moins de 14 ans, les adultes de plus de 65 ans, les familles aux revenus trop faibles ou encore les personnes atteintes de certaines pathologies chroniques. « Le montant du ticket est calculé en fonction de la gravité de la maladie ou du niveau d’urgence », précise Anne Pradel-Bresse de La Romiguière. Un code de couleur est attribué à chaque patient en fonction de la gravité clinique évaluée. Allant du code rouge (état critique, danger de mort, priorité absolue) au code blanc (pas d’urgence). Il existe également un code jaune (présence d’un risque évolutif) ainsi qu’un code vert (absence de risque évolutif). Si après intervention médicale, le patient est considéré comme « code blanc », il devra 25 €.

Pour bénéficier de la quasi gratuité des soins, il est nécessaire de se rendre dans un établissement conventionné auprès du SSN. Les autres prestations de santé (examens de laboratoire, prothèses, consultations chez un grand nombre de spécialistes…) ne sont prises en charge que de façon partielle. Comme en France, la consultation d’un spécialiste n’est possible que sur ordonnance d’un médecin généraliste.

Listes d’attentes, inégalités et développement du système privé

Le système de santé publique est géré à l'échelle régionale ce qui entraine bien souvent une disparité de qualité des traitements et services en fonction des provinces. Le rapport LEA  (Level Essenziali di Assistenza) de 2016 publié par le ministère de la santé italien indique le niveau minimum de soin devant être garanti aux résidents de chaque région dans la Péninsule. En vertu de cet indice LEA, une région obtenant un score inférieur à 160 est considérée comme défaillante. Et il semblerait que le sud notamment, soit moins bien lotit. La Campanie ainsi que la Calabre détiennent de tristes records avec des indices de 124 et 144 contre 198 pour la Lombardie.
Autre point noir : les délais d’attente dans le secteur public se révèlent souvent très longs : 45 jours en Lombardie et 51 jours à Milan selon une étude de 2018 réalisée par l’institut PoliS-Lombardia. Raison pour laquelle de nombreux Italiens se tournent vers le système de santé privée souvent plus rapide bien que plus largement plus onéreux.
Une des explications avancées par le Docteur de Laromiguière : les listes d’attentes pour devenir médecin généraliste. Et pour cause, seules les ASL peuvent les nommer et chaque médecin doit alors respecter un quota maximum de clients. On se retrouve alors dans une situation de déséquilibre où des médecins avec plus d’années d’expériences travaillent avec de nombreux patients et où les plus jeunes peinent à être nommés par les ASL. « Ils sont souvent obligés d’exercer une activité secondaire, dans la médecine du sport, dans les écoles, à la croix rouge », ajoute Anne Pradel-Besse de Laromiguière. 

Les démarches à suivre pour les expatriés

Pour pouvoir bénéficier d’une couverture santé italienne, il est nécessaire de s'inscrire auprès de l'Agenzia di Tutela della Salute la plus proche de chez vous. Les documents nécessaires : pièce d’identité en cours de validité, codice fiscale, certificat de résidence, choix de médecin traitant ainsi qu’un contrat de travail italien ou une attestation de votre employeur. Tous ces documents conditionnent l’octroi de la Tessara Sanitaria. Vous la recevrez dans un délai d'un mois environ.  Elle est valable sur tout le territoire national. Requise dès lors que vous irez chez le médecin, à la pharmacie retirer un médicament, lors d’examens hospitaliers ou encore lors de la consultation d’un spécialiste, elle est l’équivalent de la carte vitale française.
Noter que la durée de validité de la Tessera Sanitaria dépend de la situation de résidence. Le docteur de la Romiguière conseille par ailleurs d’être vigilants sur la date de validité. « La Tessera sanitaria n’est jamais pour la vie », conclura-t-elle.  Au-delà de cinq ans de résidence, il est possible de demander un certificato di residenza permanente permettant d’obtenir une Tessera Sanitaria valable plus d’un an.
Au dos de cette carte, constitue également la carte européenne de soins de santé (TEAM). Elle garantit des soins de santé dans l'Union européenne, conformément à la réglementation en vigueur dans chaque pays.


Etudiants Erasmus

En tant qu’étudiants Erasmus, vous dépendez encore de votre université ou école en France, et vous êtes donc toujours affilié à votre Sécurité sociale étudiante. Néanmoins, afin d’être couvert, il faudra vous assurer d’être en possession de la carte européenne d’assurance maladie. Grâce à cette carte, vos frais de santé seront pris en charge de la même manière que les locaux affiliés au système de sécurité sociale italien.

 

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